A quelques jours des fêtes de fin d’année, l’ambiance globale de la capitale malienne reste pour l’heure mitigée. L’enthousiasme et la ferveur qu’accompagnaient naguère cette période de l’année dans les marchés, les salons de coiffure ou de couture, les rues ou encore chez certains jeunes, semblent s’essouffler progressivement.
Une fois n’est pas coutume, la ville de Bamako a enclenché sa mue à l’approche des festivités de la fin d’année. Ronds-points et avenues fièrement décorés, scintillent déjà à la nuit tombée grâce aux jets de lumières multicolores déployés le long des axes routiers.
Pourtant, cette tendance festive arborée par la citée des trois caïmans ne semble pas pour l’instant contagieuse. Loin de là. Dans le marché de Dibidani, l’ambiance n’est pas encore effervescente. Les allées sont aérées, les boutiques peu envahies. “Les clients se font très rares”, soupire Abdoulaye Traoré, vendeur des sapins de Noël, guirlandes et autres accessoires prisés durant ces fêtes de fin d’année. “L’engouement n’est plus le même comparé aux années précédentes. Les gens crient à la précarité économique et préfèrent prioriser ce qui est nécessaire au détriment de ce qui est ludique”, ajoute-t-il, non sans amertume. “Ces fêtes de fin d’année sont aussi de plus en plus décriées par certains leaders musulmans”, avance, de son côté, un autre vendeur comme raison justifiant ce faible enthousiasme.
“Ce n’est pas la ruée”
A une centaine de mètres de là, au Bébé Lina Center, une boutique spécialisée dans la vente d’habits et cadeaux pour enfant, le constat est sensiblement le même. Ici, la pléthore de cadeaux : poupées, masques, voiturettes, bracelets etc., garnissant les rayons contraste avec l’ambiance pâle et déserte de l’établissement. “Comme vous le remarquez, ce n’est pas encore la ruée. Les marchandises s’écoulent très lentement”, s’alarme l’une des gérantes assises derrière le comptoir. Pourtant, explique la jeune dame, des efforts ont été consentis comme d’habitude pour rentabiliser la période. “Nous avons fixé des prix abordables et attractifs avec des remises allant souvent de 30 à 50 %. Mais l’impact demeure encore très minime. Les clients viennent plus pour se renseigner que pour faire des achats”, regrette-t-elle.
La conjoncture économique est-elle l’unique raison de cette situation ? Pas que, répond l’une des vendeuses. La situation sécuritaire du pays, à son avis, influe aussi de manière négative sur le rayonnement festif de cette période. “Avant certains fonctionnaires travaillant au nord ou au centre profitaient de leurs congés de fin d’année pour faire plaisir à leurs enfants et familles en leur offrant des cadeaux et jouets. Mais, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Peu de personnes semblent avoir la tête à faire la fête”, souligne-t-elle, en rangeant les mannequins placés à l’entrée de la boutique.
Les temps ont changé
La ferveur pour les fêtes de fin d’année décline par ailleurs lentement chez certaines jeunes. Moussa Traoré, étudiant à la Faculté des sciences humaines et de l’éducation, était un adepte de la célébration de ces soirées de fin d’année. “Je ne lésinais jamais sur les moyens pour m’offrir des fêtes de fin d’année grandioses », confie-t-il, ajoutant « qu’entre cotisations avec des amis et les achats d’habits pour ma copine, je pouvais dépenser plus de 50 000 F CFA”. Mais, aujourd’hui la prise de conscience et la maturité ont changé les choses. “Depuis trois ans, je ne suis plus dans cet excès de dépense inutile car en tant qu’étudiant, les responsabilités sont nombreuses”, indique-t-il avec pragmatisme.
Rokiatou Koné, étudiante en finance comptabilité à l’Institut universitaire de gestion (IUG), estime aussi que l’enthousiasme avec lequel était appréhendée la fête du 31 décembre a changé. « Les temps ont changé. Auparavant, les gens n’avaient pas autant d’occasion de sortie et de divertissement comme maintenant. De ce fait, il n’y a plus ce côté particulier car tout ce qu’on peut faire durant la nuit de Saint-sylvestre, on peut aussi le faire dans n’importe quelle soirée à Bamako”, affirme la jeune étudiante.
Pour l’heure, l’ambiance globale perceptible dans la ville de Bamako en cette fin d’année n’augure pas un show qui s’annonce chaud.
Mamadou Oury Diallo
(Stagiaire)
Ce n’est pas une fête africaine !!!!
C’est la fin de l’année des oxydentaux, ce n’est pas la fin de l’année des africains !!!!
Les chinois, indiens, oxydentaux … ont leur calendrier !!!
Ils nous faut notre propre calendrier et notre fin et début d’année !
En Afrique la fin et le début de l ‘année ne peuvent pas être le 31 décembre !
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