La célébration de la fête de Ramadan dans notre pays est intervenu dans un contexte particulier marqué à la fois par la cherté de la vie, par une crise politique qui a mis notre démocratie à rude épreuve et par l’occupation de la partie Nord de notre pays par différents groupes armés, notamment des terroristes internationaux et des trafiquants de tous genres, qui soumettent nos concitoyens restés sur place à des souffrances inhumaines et insupportables, pendant que ceux qui se sont déplacés ou réfugiés dans des pays voisins vivent une véritable tragédie.
Et de poursuivre : «J’exprime ma profonde gratitude à ceux et celles qui, tout au long du mois de Ramadan, ont fait preuve de générosité et d’altruisme envers nos concitoyens les moins nantis. Par la même occasion, j’adresse mes sincères remerciements à l’ensemble des Imams et Erudits de notre pays pour leurs prêches et les prières formulées pour la Nation. En cette période hivernale, je voudrais saluer et encourager nos populations rurales qui ne ménagent aucun effort pour produire les vivres dont notre pays a besoin. Enfin, j’ai une pensée émue pour les victimes des récentes inondations au Mali, en Afrique et dans le reste du monde».
A travers ce message, le président de la République démontre une fois encore qu’il est très soucieux des maux qui rongent nos populations. En effet, si dans la capitale elles ont célébré cette fête en jonglant de gauche à droite, il n’en est pas de même dans certaines contrées, notamment au nord du pays. C’est la peur au ventre que nos compatriotes du septentrion ont vécu ces moments qui devaient normalement être des moments de joie et de louange. On apprend qu’à Tombouctou, c’est l’Imam de la grande mosquée qui a dirigé la prière. Mais, à Niafunké, à la veille de la fête, les habitants étaient plus que résolus à boycotter la prière si elle était dirigée par les rebelles du MNLA. Par contre, à Gao, ce sont ces islamistes qui ont dirigé la prière, au grand dam des fidèles musulmans.
Comment peut-on fêter la peur au ventre avec des armes aux tempes ? Cette situation traduit une fois encore la tragédie dans laquelle vivent certains Maliens, plus particulièrement ceux du Nord sous occupation des salafistes et des groupes rebelles armés. L’Etat malien est interpellé. Il doit s’assumer en libérant ces trois zones pour soulager les peines des populations. Il est temps que des mesures drastiques soient rapidement prises avec l’appui de la Communauté internationale qui est prête à nous aider. Il n’y a aucune honte à se faire aider, quand on est dans des moments pénibles comme ceux que traverse le Mali.
Basile ESSO