Fermeture des stations Services Shell : Les inquiétudes du personnel : Quelle est la situation au Mali

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Après la décision de la société anglo-néerlandaise Shell de céder ses activités du secteur « aval » dans 21 pays d’Afrique les agents travaillant dans ce secteur ne cessent d’attirer l’attention des responsables du géant anglo-néerlandais sur leur sort. On a vu le cas du Sénégal et d’autres pays de la sous région, les agents sont pratiquement sur leurs pieds de guerre. Au Mali, c’est le silence radio.

 

Les délégués du personnel au Sénégal sont entrain de réfléchir sur leur avenir. Les travailleurs menacés par un éventuel chômage, même si cette situation n’est pas prévisible, s’organisent et demandent des garanties. Au cours de cette semaine, les délégués du personnel Shell au Sénégal sont montés sur les créneaux. Ils ont demandé que les responsables de Shell leur disent quelle sera leur situation après la cessation des activités de distribution de carburants. Le géant pétrolier va céder son réseau de stations-service dans 21 pays africains. Mais le montant de la transaction pourrait refroidir les repreneurs locaux potentiels.

Concrètement, cela comprend l’ensemble du réseau (hormis l’Afrique du Sud) de distribution de carburants – 1520 stations-service – et les activités annexes: lubrifiants, vente aux professionnels, aviation et marine, bitume, stockage et gaz de pétrole liquéfié (GPL). Mali, Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Côte d’Ivoire, Burkina, Ghana, Togo, Sénégal, Guinée, Cap-Vert, Kenya, Ouganda, Tanzanie, Botswana, Namibie, Madagascar, Maurice, les Iles de la Réunion sont les pays concernés. A noter également les activités GPL en Afrique du Sud. A rappeler que l’Afrique du Sud est le seul pays où le groupe continuera de fournir à la pompe.

Selon nos sources, les salariés de Shell Oil Products ­Africa (filiale africaine de distribution) ont déjà commencé les négociations pour obtenir une prime de transfert avec la direction d’un groupe qui affirme privilégier la sauvegarde de l’emploi. Le pétrolier préférerait, selon nos informations, céder d’un bloc l’ensemble de ses actifs à une entreprise, africaine de surcroît. Difficile d’estimer le coût de la transaction, même si les professionnels évaluent à 1 million de dollars en moyenne (plus ou moins 30 %) le coût d’implantation d’une station-service. Oil Libya a déclaré son intérêt, très tôt dans l’année, se disant prêt à débourser 1,4 milliard de dollars.

A ce prix, les groupes africains seront peu nombreux à se manifester. Petroci, candidat naturel après son rachat avec le nigérian MRS des actifs ivoiriens de l’américain Chevron en 2009, sera hors course dans le cadre d’une vente unique. Outre Oil Libya, seul le sud-africain Engen (filiale du malaisien Petronas), avec qui Shell a entamé des pourparlers, présente de solides garanties. Selon les observateurs au parfum du dossier, il ne faut éviter une fermeture totale des stations, ce serait incompréhensible quand on constate que, avec l’Asie, l’Afrique est le seul continent où la demande en carburant progresse de 2 % à 3 % par an », conclut-il. 

De toutes les façons, l’opération réalisée, Shell restera présente en Afrique dans l’exploration et la production, activités plus stratégiques et rentables. Après Agip en 2000, Exxon en 2005, Shell aujourd’hui, « Chevron sera le prochain sur la liste », pronostique Stanislas Drochon, expert chez PFC Energy, qui précise: « Même s’il a tardé à se retirer, il a commencé en 2009. C’est le dernier historique encore présent dans la vente au détail, avec Total. » Le groupe français a, lui, toujours signalé qu’il voulait rester. 

 

Nous y reviendrons

Mamadou M BAGAYOKO 

 

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