Dans le cadre de sa présence au Conseil de sécurité des Nations-Unies en tant que membre permanent pour la période 2015-2016, et ses nombreux efforts pour la participation des femmes dans le processus de paix au Mali, l’Ambassade d’Espagne au Mali, a tenu le mardi le 6 septembre 2016 dans l’Amphithéâtre de l’Ecole de maintien de la paix, Alioune Blondin Bèye, un débat ouvert sous le thème: «Femmes, paix et sécurité».
Ce débat a été animé par plusieurs personnalités de marque, notamment le Secrétaire général du ministère de la Promotion de la femme, Mohamed Attacher Maïga ; Mme Mbaranga Gasarabwe, de la Minusma ; Me Saran Keita Diakité, présidente du Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace Cédéao…
Dans son intervention, l’Ambassadeur d’Espagne, José Moria Matres Manso, a souligné que ce débat ouvert s’inscrit dans le cadre de la Résolution 1325 (2000) que l’Espagne a fait au sein du Conseil de sécurité sur femmes, la paix et la sécurité une de ses priorités de politique extérieure. Il a ajouté que cette Résolution 1325 et les Résolutions successives ont mis à l’ordre du jour le thème: «Femmes, paix et sécurité». À l’en croire, elles sont conforme au Cadre normatif de référence pour renforcer l’attention aux besoins spécifiques des femmes et des filles dans les situations de conflit et post-conflit ainsi que la consolidation du rôle décisif des femmes dans la construction et la consolidation d’une paix durable. «Ces résolutions sont, en plus, un mandat international en termes de Droits de l’homme», a-t-il précisé. Il a renchéri en disant que «les résultats des recherches recueillis dans une étude faite par les Nations-Unies ou à l’échelle mondiale lors du 15ème anniversaire de la Résolution montrent que la participation et l’inclusion des femmes améliorent l’efficacité de l’assistance humanitaire ; renforcent les initiatives visant à protéger les forces de maintien de la paix ; contribuent à la conclusion et à la mise en œuvre de négociations de paix ; favorisent une paix durable et accélèrent la reprise économique». Ainsi, il dira que ces résultats montrent aussi, malgré des avancées réalisées à l’échelle mondiale, la mise en œuvre de la Résolution 1325 reste encore loin d’être une pratique standard dans les situations de conflit et post-conflit.
Pour lui, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, car de gros obstacles et défis persistent et ralentissent la progression de l’agenda femmes, paix et sécurité, dans ses différentes dimensions. Il s’agit, à ses dires, de la prévention, la protection des femmes et filles ; la lutte contre l’exploitation et contre les atteintes et violences sexuelles ; la participation réelle et substantielle des femmes dans les processus de négociation ; gouvernance et la représentation des femmes dans les corps élus et non élus ; parité dans l’armée et la police….
L’Ambassadeur José Moria Matres Manso a terminé en disant l’Ambassade d’Espagne veut faciliter un espace d’échanges et de réflexion franche et ouverte sur la situation des femmes, la paix et la sécurité au Mali et aborde les défis à relever et leurs possibles solutions, comme contribution au processus de construction de paix au Mali.
Il est à retenir qu’au cours de ce débat, il y a eu des communications sur les thèmes: «Priorités du gouvernement du Mali en matière de femmes, paix et sécurité» ; «le Plan national du Mali pour la Résolution 1325 : défis de l’accord de paix au Mali à la lumière de l’analyse genre»; «La Minusma et l’application de l’agenda sur femmes, paix et sécurité. Sans oublier les principaux défis à relever dans le contexte actuel du processus de paix»; «Les conséquences du conflit pour les femmes au Mali» ; «Femmes créatrices : analyse de la participation des femmes au processus de paix et recommandations»; «Priorités pour l’Union africaine en matière de femmes, paix et sécurité au Mali»; «La femme dans la mise en oeuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation : L’approche régionale Cédéao sur femmes, paix et sécurité»; «Rôle des femmes dans le conflit : conséquences pour les futurs pas pour la paix (DDR et RSS) et synthèse de la situation de femmes, paix et sécurité, Résolution 1325 et processus de paix au Mali».
Seydou Karamoko KONE