Qu’il s’agisse des services publics ou privés, des familles nucléaires ou étendues les tontines féminines dénommées « Ton tchè » sont aujourd’hui à l’origine de beaucoup de problèmes dans les foyers qui peuvent souvent s’empirer en cas d’incompréhension entre les conjoints. Elles se transportent maintenant dans les services et entament souvent la cohésion entre les travailleurs.
Les tontines sont une sorte de regroupements de femmes basés sur le concept de solidarité financière. Au cours de ces regroupements, les biens collectés sont, à tour de rôle, donnés à une sociétaire suivant un tirage au sort dont les règles sont préalablement établies.
Si beaucoup des femmes pensent que ses associations de tontines sont un moyen pour renforcer les liens d’amitié, de parenté, de voisinage et de collaboration, d’aucuns estiment qu’elles causent trop de problèmes qu’elles n’en résolvent.
Des constats démontrent aujourd’hui que les femmes ne se limitent plus à une seule tontine. A force d’en participer, certaines femmes vont jusqu’à se retrouver dans l’incapacité d’assurer la cotisation. D’autres pour y parvenir n’hésitent pas d’user des pratiques contraires aux bonnes mœurs : collaborateurs harcelés, dette contractées, vente illicite de réserves céréalières, de détournement de frais de condiments, avance de salaire forcée…
Généralement l’argumentaire avancé pour justifier leurs participations à différentes tontines est : « ce sont nos seules sources de revenue nous permettant de gérer beaucoup de nos besoins sans l’intervention de nos époux, et nous sommes prêtes à tout pour parvenir aux paiements des cotisations de ses tontines, car nos époux refusent de nous aider».
Les services publics et privés ne sont pas épargnés par les tontines. Certaines travailleuses sont aussi des amatrices des tontines. Aux heures de tontines, tant pis pour le boulot.
Oumar Camara