Femme, objet de séduction : Quel honneur et quel respect ?

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Les luttes menées par les femmes pour l’élimination de la discrimination à leur égard, leur pleine participation, sur un pied d’égalité, au développement social des Nations, sont en passe de prendre de sérieux coups. Cela, par la faute des femmes elles-mêmes. A côté de ce combat perpétuel, ce sont d’autres femmes qui ternissent l’image de leurs sœurs. Elles dénudent les femmes de toute valeur, en acceptant d’être des objets de séduction et de publicité, au lieu de cultiver des atouts intellectuels et professionnels honorables.

 

Plus la femme est féminine, plus elle a de mérite et de la valeur. Mais jouer à la séduction en posant nue pour la vente des produits, des voitures, des marques, des chaussures etc, ne fait que bafouer et traîner dans la boue l’image de la femme dans l’imaginaire des populations. Quand on met un produit sur le marché, s’il ne marche pas, il suffit de changer l’emballage, en mettant la photo d’une femme dénudée là-dessus, pour booster son vente. La femme devient alors un objet de séduction à des fins commerciales.

Cela ne valorise pas la femme, encore moins ne la libère. Avec ces images de femmes nues qui défilent ou qui sont sur des produits, les femmes sont aujourd’hui en voie d’être dévalorisées. A elles de montrer leurs capacités intellectuelles et professionnelles sans se limiter à être des atouts de séduction. Cela pour mieux cadrer avec le combat noble qu’elles mènent pour être dans les centres de décision.

Aujourd’hui, les femmes doivent inscrire ce combat dans leur agenda de lutte. Même si les concepteurs et fabricants des produits sont en panne imagination pour vendre leurs produits, ils doivent respecter les charmes et le corps de la femme.

De la façon dont le monde bouge, cette pratique cautionnée par les femmes, risque d’avoir encore de beaux jours devant elle. Pour se venger, il ne restera plus aux femmes qu’à demander à l’homme d’enfanter.

A.M

 Zoom sur Mme Maïga, Djenéba Touré :

Une teinturière au service du développement   

Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de femmes, votre journal a approché certaines femmes pour parler de leur quotidien. L’une d’elles est Mme Maïga Djénéba Touré, teinturière de son Etat, qui fait travailler une trentaine de filles.

C’est dans le quartier de Missira, en commune II du district de Bamako, que Mme Maïga Djénéba Touré a installé son entreprise. Elle a commencé très jeune ce métier de teinturière dans sa famille à Bolibana. Mais c’est après son mariage qu’elle a décidé d’en faire son métier. Il y a de cela 10 ans maintenant.

Mme Maïga Djénéba Touré trouve ce travail difficile et très fatigant. Les difficultés du métier sont nombreuses, elles ont trait aux lieux de travail qui ne sont pas appropriés, aux voisins qui se plaignent souvent des produits utilisés et aux autorités qui nous harcèlent beaucoup. Concernant la préservation de l’environnement, elle a creusé des caniveaux qui reçoivent des eaux usées. Malgré tout cela, la cohabitation est difficile. Le problème est que les autorités n’ont pas indiqué de lieux appropriés pour les teinturières

 

Mais, elle arrive à transcender ces problèmes grâce à l’amour qu’elle éprouve pour la teinture. Elle reconnaît que c’est un travail qui nourrit son homme.

Pour parler de l’emploi, Mme Maïga Djénéba Touré a embauché une trentaine de jeunes filles.

En ce qui concerne le choix de la clientèle, toutes les couleurs sont demandées, cela dépend de la préférence. Certains veulent les couleurs uniques, d’autres préfèrent les « bougies » ou multicolores. Ses clients sont de partout : Mali, Niger, Burkina-Faso, Sénégal et ailleurs.

Pour elle, le 8 mars concerne toutes les femmes du monde : «  Cela montre que nous les femmes sommes valorisées et que il y a un jour spécial décrété. Moi en tout cas, j’aime bien cette journée ».

Elle et les autres teinturières font beaucoup d’efforts pour promouvoir le bazin riche du Mali. Le vêtement qui est le plus porté dans pays c’est le bazin ; même le Chef de l’Etat s’habille en bazin pour recevoir ces visiteurs. Ce sont les teinturières qui mettent le Bazin en valeur avec les colorants.

Dans sa conclusion, elle demande à nos autorités de les aider à trouver dans chaque commune un endroit spécifique pour les teinturières ; afin de ne pas polluer l’environnement. Ce serait aussi bien si les eaux usées de leurs travaux pouvaient être traitées et utilisées à d’autres fins.

Alima Touré

           

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1 commentaire

  1. “Le bazin riche du Mali”, je ne savais pas que ces tissus étaient fabriqués au Mali, même si la matière première (le coton)y provient!
    😉 😉

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