« Garantir les droits fonciers des femmes et l’accès équitable et sécurisé des femmes à la terre », tel était l’intitulé du thème de l’atelier de réflexion sur le droit domanial et foncier et le genre. La rencontre de deux jours, qui se tient dans un hôtel de la place, était présidée par le ministre des Domaines et des Affaires foncières, Alioune BadaraBerthé. Étaient présents, la directrice adjointe de la Coopération canadienne, Myriama Pierre-Louis, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré et le maire de la Commune IV, Abdoulaye Yattara.
Durant deux jours, les participants ont échangé, entre autres, sur le projet du code domanial et foncier, le rapport d’étude sur les déterminants dans les droits d’accès des femmes à la terre dans les Régions de Ségou, Mopti et Tombouctou. Il s’agira aussi d’échanger sur la loi sur le foncier agricole et d’identifier les principaux obstacles dans l’application des textes législatifs et réglementaires qui limitent un accès équitable et sécurisé des femmes aux ressources, dont la terre. Le ministre des Domaines et des Affaires foncières s’est réjoui de la rencontre qu’il juge nécessaire et indispensable dans l’amélioration du niveau d’accès des femmes à la terre.
En effet, a-t-il poursuivi, il est indiscutable que la terre est un facteur déterminant de la production et du développement économique et social. « Son accès, surtout sécurisé, constitue une des conditions-clés de l’émancipation et du mieux-être des femmes », a-t-il affirmé. Par ailleurs, le ministre Berthé a précisé qu’il est de notoriété que les femmes constituent la majorité de notre population. Elles jouent un rôle économique important dans le processus de production agricole. Se prononçant sur les solutions afin d’assurer l’accès équitable des femmes à la terre, le chef du département des Domaines et des Affaires foncières a mis l’accent sur la révision de la gouvernance foncière. En outre, le ministre Berthé a invité les participants à une analyse sans complaisance des textes régissant la gouvernance foncière afin de proposer des solutions concrètes permettant de résoudre de façon pérenne le problème de l’accès des femmes au foncier. Il a saisi l’occasion pour remercier l’ambassade du Canada à travers son projet PAMORI pour les efforts consentis. Pour sa part, la directrice adjointe de la Coopération canadienne a indiqué que le thème de la rencontre constitue un enjeu majeur de développement dans le cadre de l’autonomisation et du renforcement des capacités des femmes. En outre, elle a affirmé que la politique nationale du Mali accorde une importance prioritaire à l’accès accru des femmes aux terres aménagées et aux parcelles agro-forestières. Ce qui permettra d’améliorer la rentabilité du travail des femmes rurales dans les secteurs productifs-clés.
Selon elle, l’analyse de la situation du genre au Mali, malgré les efforts déployés, fait état de certaines insuffisances où tous les indicateurs de développement des femmes, que ce soit en milieu rural ou urbain, sont plus bas comparativement à ceux des hommes. A cet effet, elle a cité, les domaines d’accès à l’éducation, à la santé, aux ressources économiques et aux moyens et facteurs de production, à l’emploi, à la justice…
Se prononçant sur les difficultés d’accès aux facteurs et moyens de production des femmes en milieu rural, Myriama Pierre-Louis a souligné que celles-ci disposent de peu d’opportunités dont les terres aménagées, les intrants, les équipements et le crédit agricole.
Mamadou DOLO