Au Mali, les femmes représentent 53% de la population, donc plus de la moitié. Avant marginalisées, aujourd’hui la femme réclame sa place. Si on ne la lui donne pas, elle l’arrache. En effet, en se montrant plus engagées, au fil du temps, elles ont pu récupérer des postes de responsabilité.
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rnDe l’indépendance à nos jours, en passant par le soulèvement populaire de Mars 1991 au cours duquel elles ont joué un rôle décisif, au prix de leur vie, les femmes maliennes ont prouvé que sans la gente féminine aucun développement n’est effectif. C’est à cet effet que leur rôle dans la lutte contre la pauvreté, en particulier dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, constitue une préoccupation majeure pour le Gouvernement du Mali. Elles sont maintenant très sollicitées.
Avant, la femme malienne était élevée à être dépendante et soumise. Dans la majorité des cas, son éducation scolaire n’était pas une priorité contrairement à celle du garçon qui était considérée comme un investissement par les parents. A l’adolescence, elle était élevée à devenir épouse plutôt que citoyenne et responsable. On lui apprenait à s’effacer et à jouer un second rôle, à être celle qui n’avait jamais droit à la parole ; alors que le garçon devait être indépendant et dominateur. Certains parents allaient jusqu’à choisir pour la fille ses études généralement littéraires et courtes.
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rnUne telle éducation est pleine de préjugés et de stéréotypes qui accompagnent la femme dans la vie publique et privée. Cette situation d’infériorité de la fille laissait toujours des séquelles chez la femme à l’âge adulte. Raison pour laquelle nos grand-mères et certaines de nos mères ont cette mentalité archaïque qui montre que l’homme est supérieur. Elles ont un complexe d’infériorité face aux hommes.
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rnLa femme, tributaire des pesanteurs socioculturelles
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rnCertaines pratiques négatives liées à la tradition et à la culture constituaient des formes de violation des droits de la femme. Tout en lui donnant les responsabilités dans la famille, la société malienne ne reconnaissait pas à la femme le droit de participer officiellement aux prises de décisions. Toute femme qui essayait d’occuper un poste important était mal acceptée, mal jugée et mal vue par la société.
En somme, le statut des femmes maliennes est longtemps resté tributaire des pesanteurs socioculturelles. En effet, elles ont été l’objet de discrimination, de violence, de marginalisation dans certains domaines comme le foncier, la succession, l’exercice libre de certaines activités, etc.
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rnAvec le temps, l’image de la femme a changé au Mali. Au plan économique, les femmes maliennes, qu’elles soient instruites ou analphabètes, excellent dans différents domaines d’activités. Qu’elles exercent le petit commerce en milieu rural et urbain, les activités de transformation et de commercialisation des produits agricoles ou à des postes de grandes responsabilités, elles constituent aujourd’hui un véritable pilier pour le développement humain durable.
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rnLe genre féminin est de plus en plus sollicité dans la lutte contre la pauvreté, dans le développement en un mot. Ce sont les hommes, ceux-là mêmes qui se pensaient plus intelligents, plus courageux et supérieurement essentiels, qui affirment que : «éduquer un homme, c’est éduquer une personne ; mais éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation». Ils soutiennent aussi que le «Genre» est désormais indispensable au niveau de la prise de décisions.
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rn Aujourd’hui tout le monde est d’accord que lorsque les femmes dirigent, la direction s’en trouve modifiée ; lorsqu’elles organisent, l’organisation est irréprochable. Il est clair que la touche féminine innove l’administration.
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rnLorsque les femmes dirigent en articulant leurs objectifs, il semble qu’elles œuvrent ensemble non seulement en tant qu’individus, mais aussi avec un sens de la communauté et de la responsabilité sociale, chose très importante. Les femmes, il faut le reconnaître, ont une capacité de dialoguer avec fraîcheur et imagination et savent mettre en place un style de direction plus ouvert, plus souple et plein de compassion, tout en respectant le timing. Certains hommes le reconnaissent en déclarant avec humour que «la ponctualité est féminine».
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rnLa réparation de ces injustices
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rnQuant à la participation politique des femmes à l’heure actuelle, elle est loin d’être un luxe au Mali. Elle est devenue une nécessité et est incontournable, car les femmes ont prouvé à plusieurs occasions, leurs capacités d’assumer des responsabilités à tous les niveaux et à égalité avec les hommes ; ainsi que leur engagement à œuvrer au changement.
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rnEnfin, rappelons que l’environnement international est très propice à la réparation de ces injustices qui ont été faites aux femmes après la quatrième Conférence Mondiale sur les femmes tenue en 1995 à Beijing en Chine et au regard de l’engagement pris par le Gouvernement malien vis-à-vis des femmes maliennes. Aussi, ces femmes doivent tout faire pour relevé encore plus le «défi du Genre». Cette responsabilité incombe aux femmes elles-mêmes qui doivent avoir confiance en elles-mêmes d’abord, et ensuite, soutenir leurs idées afin d’effacer tous les obstacles à la promotion de la gent féminine et en grand nombre.
rnRokia Diabaté
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