Femme et entrepreneuriat : La Maison de la Femme de Kati : à la pointe du combat pour l’autonomisation de la Malienne

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Les femmes de Kati doivent une fière chandelle au Centre d’Autopromotion de la Femme, plus connu sous le nom de la Maison de la Femme. Et pour cause : en trois ans d’existence, il a sorti 270 d’entre elles des ténèbres de l’analphabétisme pour les exposer à la lumière libératrice de la connaissance. Le nombre total des personnes formées par le Centre se chiffre, en réalité, à 280 car au nombre des bénéficiaires se figurent  10 hommes.

A présent, ces personnes savent lire et écrire en bamanankan, tenir des PV et faire la comptabilité  simplifiée  dans cette langue nationale. Pour la petite histoire, le Centre d’Autopromotion de la Femme de Kati est né de la rencontre entre deux coopératives au nom prédestiné « Sabougnouma » en bambara, « celle par qui le bonheur arrive ». L’une au Mali a pour co-promotrice  Mme Diallo Oumou Bagayogo, l’autre étant présidée par Mme Christine ressortissante de Saint Sébastien-Sur-Loir- ville française à laquelle Kati est jumelée. C’est grâce à l’aide de cette coopérative française que le Centre d’Autopromotion de la Femme de Kati a pu voir le jour. A la corde originelle de la transformation-céréales, légumes, fruits- de « Sabougnouma » de Kati sont venus s’ajouter d’autres volets tels que l’alphabétisation,  la coupe et couture, la restauration, la teinture. Le Centre est également doté d’une salle de conférence et d’un moulin à grains au service des femmes des quartiers environnants.

Les diplômées de  la première promotion de jeunes filles et de jeunes femmes formées en coupe et couture ont reçu, le 18 novembre dernier, leurs attestations de formation. Elles sont au nombre de 10. Dix femmes ont été également formées en coupe et couture.

En perspective, 250 personnes sont programmées pour l’alphabétisation sur la période 2014-2015. S’agissant de la coupe et couture, ce sont 28 nouvelles candidates qui seront formées, sur trois ans, par le Centre qui dispose, en son sein, d’un atelier de couture. Sans compter les 12 nouvelles élèves  mises à la disposition du Centre par le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) qui seront formées-en formation dual – sur une année.

La cinquantaine affable mais non moins énergique, Mme Diallo Oumou Bagayogo, constamment habitée par le souci de l’autonomisation des femmes, nourrit beaucoup d’ambitions pour le Centre. En bonne place, figure l’initiation des néo alphabètes à l’informatique, si possible via des logiciels en bamanankan. Elle compte aussi ajouter la corde de la transformation du karité à l’arc de la Maison de la Femme, un créneau idéal pour affranchir les femmes rurales du joug de la pauvreté. Pour le moment, la Coopérative, qui est dotée d’un Comité de gestion présidé par Boubacar Traoré dit Bouba, 2ème Adjoint au Maire de Kati, voit ses ambitions arrêtées devant le mur des sous. Mais Mme Diallo qui est, par ailleurs, co-fondatrice et Directeur des programmes de la Radio Jigi de Kati, les membres de la Coopérative et tous les travailleurs de la Maison de la Femme sont prêts à relever les défis. La Coopérative bénéficie assez souvent de l’assistance appréciable de l’ONG le Tonus. Mais la taille des ambitions nécessite l’implication de l’Etat et d’autres partenaires.

Yaya Sidibé

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