Fatoumata Siragata Traoré, directrice générale du CEMAPI : : “La femme malienne a démontré qu’elle peut autant que l’homme servir à tous les niveaux”

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Fatoumata Siragata Traoré est la directrice du Centre malien de promotion de la propriété industrielle (Cemapi). Elle occupe ce poste depuis octobre 2018 après avoir servi pendant plus de 5 ans en qualité de Conseiller technique aux différents ministères chargés de l’Industrie, de l’Investissement et du secteur privé. Avant d’arriver là, il faut savoir que cette battante a gravi des échelons, après ses études universitaires en France d’où elle est revenue nantie d’un Master I et d’un Master II en Economie internationale, respectivement obtenus à l’Université de Paris I à la Sorbonne et à l’Université Paris Sud 11 Jean Monnet.

A mon retour au Mali, j’ai été admise au tout premier concours d’entrée à la nouvelle Ecole nationale d’administration (ENA), rattachée à la Primature, comme élève fonctionnaire du corps des planificateurs. Ensuite j’ai été affectée à la Direction Nationale de la Planification du Développement où je m’occupais des questions de prévisions macroéconomiques”, retrace Fatoumata Siragata Traoré.

A l’heure actuelle, les femmes maliennes ont tendance à être de plus en plus autonomes et contribuent de façon significative aux charges familiales. Elles sont de braves cheffes d’entreprises et arrivent à concurrencer les hommes sur le marché. En cela, elles participent pleinement à l’économie nationale. Selon la directrice du Cemapi, le rôle de la femme malienne est assez vaste parce qu’il se joue à plusieurs niveaux. “Elle contribue à l’essor du pays en tant que femme entrepreneure  qu’elle soit en milieu urbain ou rural. Elle y contribue également étant  en mission de service public comme c’est mon cas aujourd’hui en tant que responsable d’une structure de l’administration publique. Elle est le pilier de notre société et joue incontestablement un rôle d’équilibre tant dans nos foyers, dans la société et dans le processus de paix et de réconciliation nationale.

En outre, elle est celle qui suit l’éducation des enfants, la gestion quotidienne du panier de la ménagère et beaucoup d’autres tâches qui lui incombent naturellement”, indique-t-elle.

A en croire Fatoumata Siragata Traoré, les femmes sont les ambassadrices de nos valeurs culturelles. De ce fait, elles doivent prendre plus d’initiatives visant à promouvoir ces valeurs et les transmettre aux nouvelles générations qui sont de plus en plus exposées à certaines dérives qui menacent la perpétuité de ces valeurs sociales et culturelles. “La femme malienne a démontré qu’elle peut autant que l’homme servir à tous les niveaux et qu’elle peut contribuer d’une manière générale au développement et à l’équilibre de la société”, déclare-t-elle.

Parlant du thème de la Journée internationale des droits de la femme édition 2021 : “Leadership féminin, pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19”, la directrice du Cemapi le trouve pertinent et d’actualité face aux enjeux de l’heure “parce qu’aujourd’hui, plus que jamais, le rôle des femmes est reconnu comme déterminant dans la réponse aux différents maux qui minent le monde d’une manière générale et plus spécifiquement le continent africain. Aujourd’hui, avec la Covid-19, il faut davantage de sensibilisation et les femmes ont cette vocation naturelle à sensibiliser autour d’elles. Il y a eu beaucoup d’initiatives dans ce sens auxquelles moi-même j’ai eu à participer.

J’ai eu à faire des vidéos de sensibilisation par rapport à la pandémie. Un défi qui m’a été lancé par une femme dirigeante et j’ai lancé ce même défi à d’autres femmes pour qu’il y ait une chaine de sensibilisation, et cela a été un succès car il y a eu beaucoup d’autres femmes qui ont réalisé des vidéos de sensibilisation“, souligne-t-elle.

En ce qui concerne la discrimination envers les femmes, cette cadre de la Fonction publique signale : “Pour une femme, de surcroit jeune, ce n’est pas facile de se faire une place dans notre administration tant les préjugés existent et très souvent sans fondement. Cela demande donc d’avoir une certaine personnalité et des valeurs, d’avoir confiance en soi et en ses capacités, surtout d’être patiente parce qu’il faut comprendre que tout le monde n’évolue pas au même rythme que la société et certains hommes n’intègrent pas d’être dirigés par une femme. Personnellement, c’était un défi pour moi de ne pas décevoir ceux qui ont cru en moi en me confiant de grandes responsabilités  dans la sphère de l’administration. Il fallait prouver qu’en tant que femme cadre, je pouvais servir avec autant d’efficacité que si c’était un homme”, se félicite-t-elle.

Son efficacité et son engagement lui ont valu plusieurs distinctions. Décorée il y a 2 ans chevalier de l’Ordre national du Mali, elle a notamment été distinguée en décembre dernier à Lomé comme 1ere sur les 17 Etats membres de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle, et classée par le baromètre parmi les 50 organisations qui ont marqué l’année 2020 au Mali.

Pour terminer, la directrice du Cemapi demande une prise de conscience des femmes du rôle qu’elles ont à jouer au sein de la société, dans l’éducation des enfants, dans la stabilité et l’équilibre au sein de nos foyers et surtout pour le développement de notre pays.       

Marie DEMBELE

 

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