Nous avons coutume d’attendre que la prostitution est le plus vieux métier du monde. Cela veut dire que depuis l’aube des temps cette pratique est en vigueur. Les causes qui la définissent ne saurait être que pécuniaire, seulement. Elles peuvent être de tout genre. Nous nous somme aventuré à demander ces vendeuses de plaisir sur les raisons profondes qui les poussent a bravé toutes sortes de dangers parfois mortels pour embrasser ce métier.
Une virée nocturne dans grand Bamako nous a permis de comprendre ce monde pervers. Notre enquête nous a conduit dans un bar restaurant dans le quartier de l’ACI 2000. Un lieu de haut standing où la propreté et le sérieux sont de mise. C’est là ou nous avons rencontré J-C une prostitueuse d’origine nigériane qui nous confie les causes et les raisons qui lui ont poussé a basculé dans ce monde de perversion « je suis venue du Nigeria sur l’invitation d’une grande sœur. Elle m’avait fait croire qu’elle détient un salon de coiffure à Bamako où le travail est assez costaud pour elle seule. Donc je devrais venir la prêter main forte. J’ai débarqué à Bamako le 18 Septembre 2000 dans la nuit. A ma grande surprise il n’y avait point de salon de coiffure. J’ai été sans le vouloir maintenue dans un cycle infernal de dépendance.
Aussi pendant plusieurs mois j’ai été obligée de me prostituer contre mon gré pour subvenir à mes besoins. Mais aujourd’hui j’en ai fait un métier. Je gagne dès fois cinq ou six clients par jour. Avec cet argent, j’aide ma mère (veuve) et mes petits frères scolarisés au village. J’avoue que ma mère ne sait pas que je fais ça.
Après cet entretien, nous nous sommes transportés dans un autre coin et J.C a décidé de nous accompagner. En cours de route, nous avons rencontré des filles arrêtées au bord de route. J.C nous dit que celles-ci aussi attendent leurs clients puisque, elles ne fréquentent pas les bar- restaurants ou les maisons de passe car dans ces lieux il y a trop de contrainte. Selon J.C, le danger que court ces filles c’est qu’elles sont exposées a toute sorte d’exactions (viol, vol etc…). Elles font l’objet de chasse poursuite de la part des policiers.
Arrivés à Badalabougou dans un bar chinois, cette nuit le coin était vide et c’est là où nous avons laissé J.C et continuâmes notre chemin en direction de Faladié en commune VI du district de Bamako. Nous avons fait escale dans un bar non loin de l’auto-gare de Sogoniko. Nous avons trouvé sur les lieux Fanta, une fille bien dans sa peau et dans sa chair. Assise seule, près d’elle une bouteille de bière. Nous l’avons approché. Au début de notre entretien, elle était anergique et refusait de répondre à nos questions. Mais au bout de quelques minutes, notre ténacité a payé et elle a craqué. Originaire de Ségou, âgée de quinze ans et demi, elle semble en à voir vingt cinq. Selon elle depuis le divorce entre ses parents, elle ne savait plus ou mettre de la tête, son père étant alcoolique. Ill n’y avait aucun contrôle sur elle alors elle rentra dans se monde vicieux. Elle ne nous dit pas ce qu’elle gagne mais donne plutôt des conseils sur les dangers que les filles encourent en embrassant le métier.
L’Univers de la prostitution est très difficile à vivre et il est parfois dur d’y sortir lorsque nous attendons un certain niveau ? Nous confie – t-elle.
M. Fofana“