Faible participation au référendum constitutionnel : Comment gagner le combat pour la légitimité des élus ?

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Depuis longtemps, l’une des tares de la démocratie (balbutiante) du Mali demeure la très faible implication des populations dans les choix politiques opérés. Le référendum du 18 juin vient de confirmer cette donne, avec une participation assimilable à un…boycott.

Comment se satisfaire de l’élection d’un président de la République par à peine 1 million d’électeurs, sur une population d’environ 15 millions d’âmes ? Ce président, élu dans de telles conditions, peut-il se sentir véritablement investi des hautes charges de l’Etat par son peuple ? Rien n’est moins sûr et c’est la question poignante à laquelle la démocratie malienne fait face à toutes ses échéances électorales.

Au-delà d’être une question, c’est un déficit criard de la problématique de la légitimité, le substrat même du système démocratique. Car les élus se retrouvent dans ce système comme parachutés aux différents postes électifs. Très peu de citoyens ou électeurs se reconnaissent en ces dirigeants pourtant « élus » ! Et, lorsque le peuple n’a pas le sentiment d’avoir élu effectivement ses dirigeants, bonjour les révoltes et soulèvements de déstabilisation… C’est ce qui arrive souvent au Mali, bien singularisé dans la sous-région par sa propension à réclamer la démission de ses dirigeants, quelques mois ou années après leurs… « élections ». Cela ne fut-il pas le cas d’IBK, réélu en 2018 et rejeté en 2020?…

Le référendum du 18 juin dernier n’a pas échappé à cette tradition de la faible participation aux scrutins. Quand l’Autorité indépendante de gestion des élections, la voix officielle fait état de 38 % de taux de participation, la mission indépendante d’observation des élections parle de 28%. Pendant ce temps, un regroupement politique contestataire du projet référendaire  parle de 27 % consacrant « la victoire écrasante du boycott » à cette consultation du peuple appelé aux urnes.

Cette situation appelle à interroger les dirigeants surtout dans le processus actuel dit de la refondation de l’Etat. Car, un Etat n’est renforcé dans son existence que lorsque les citoyens se sentent véritablement concernés par les décisions politiques majeures à opérer. Car, comment comprendre que pour une nouvelle Constitution censée régir la vie d’environ 20 millions de Maliens, l’on peine à voir la moitié des 7 à 8 millions d’électeurs annoncés ? Il s’en suivra que les Maliens finiront par se comporter comme si la Loi fondamentale adoptée dans ces conditions ne les concerne pas. Alors la maxime juridique est bien connue : nul n’est censée ignorer la loi et, la Constitution est, dit-on, la mère des lois au sein de la République.

Il urge que les plus hautes autorités de la Transition mette le paquet pour que le processus de réformes en cours se penche sérieusement sur cet aspect de la citoyenneté, afin d’aider au renforcement de la légitimité de nos institutions. Si ce n’est pas le cas, les prochains élus, dont le président de la République et les députés souffriront toujours d’un manque de légitimité. Ce qui pourrait leur jouer un sale tour et peser sur la stabilité politico-institutionnelle du pays.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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7 COMMENTAIRES

  1. Quand Alpha Oumar Konare faisait son deuxième mandat, il n’y a eu que 25 % comme taux de participation.
    Ce référendum a été un exploit.
    D’après les spécialistes, le taux de participation pour la démocratie, c’est de 35%.

  2. Un taux de participation de près de 40% est même un exploit au Mali.
    Bravo à l’AIGE!

    Le seuil de 30% de participation n’a même jamais été dépassé durant les 30 années de démocratie.
    AOK a été élu avec moins de 25% de taux de participation.
    ATT avec 27% de taux de participation
    IBK avec 28% de taux de participation

    C’est maintenant qu’on vient nous parler de légitimité!!!
    Je conseillerai M. SIDIBE d’éviter d’écrire des articles sur le referendum au risque de passer pour un clown!

    Nous demandons à nos autorités de ne plus jamais autoriser MODELE-MALI a observé la moindre élection au Mali.

    D’ailleurs ceux qui ont empêché l’ouverture de certains bureaux de vote, en bloquant l’acheminement des urnes notamment à Kidal, ont violé leur serment lors de l’installation des membres de l’AIGE. Ces personnes peuvent écoper 5 ans d’emprisonnement.
    Ils ont également violé l’Art26 de la constitution en vigueur en s’attribuant l’exercice de la souveraineté des populations de Kidal.

  3. Those who chose not to vote knowingly left referendum decision to those who did vote knowing all would be held to determination of that vote.
    If Mali would like higher voter turnout it must be inclusive concerning candidates. Voters usually are more responsive to voting when competent candidates sharing origin with them are trying to achieve elected office. There should be more workshop on duties of various elected government offices. That would stir greater voter interest. More citizens comprehend what is going on with elections more incline they are to participate in voting.
    In nutshell political class take noble position of they must get more citizens to vote but lack of voters participation is evidence they do not like candidates political class offer to vote on. Therefore if competent candidates who are likeable common citizens were to run for office many of political class would lose their elected position. Therefore low voter turn out favor those of political class who are in elected office plus these noble words by them on increasing voter participation are just words political class hope is not ever fulfilled or they are most likely to lose their elected office position.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  4. 1- “…Pourquoi on n’est pas capable de considérer qu’il y a cette volonté populaire, indépendemment du jeu électoral qui fait que par ex qu’en France Marie Le Pen fait 25% et 0 député…

    2- que le PS a craché sur le vote du peuple contre l’Europe libérale au référendum de 2005 en lui administrant la potion par clystère parlementaire conjointement avec l’UMP…

    3- On se louvoyait, au PS on nous a fait l’éloge de l’Europe, de l’Euro, rien n’à faire des peuples, ils votent puis ils sont du côté du mauvais vote, et puis on va faire de telle sorte que cela passe quand même, toute l’élite politique en France s’entendait bien avec sur ce terrain là ! Il y a juste une espèce de psychodrame avec ces pourcentages dans le carrierisme, dans l’affairisme politique!

    4-Les Britaniques y ont décidement compris qqch!

  5. T. Sankara merci d’avoir éduque Boubou Sidibe, un autre journaliste végétatif sans deontologie ni formation professionnelle réelle!

  6. RIEN A ROUGIR ICI”…Le référendum du 18 juin dernier n’a pas échappé à cette tradition de la faible participation aux scrutins. Quand l’Autorité indépendante de gestion des élections, la voix officielle fait état de 38 % de taux de participation…” C’EST L’UN DES TAUX LES PLUS ELEVES D’UNE ELECTION AU MALI. EN VERITE, AU MALI MEME AVEX LES BOURAGES D’URNES QUI CARACTERISAIT LES ELECTIONS D’AVANT, ON N’A JAMAIS DEPASSE LES 20%. MEME LES USA OU ON VOTE PAR INSCRIPTION, ET OU LE TAUX LE PLUS ELEVES DEPUIS 120 A ETE ATTEINT EN 2020, IL N’Y A EU QUE 66% DES INSCRITS QUI ONT VOTE, CE QUI FAIT A PEINE 154 MILLIONS SUR LES 360 ET QUELQUES MILLIONS QUI ONT VOTE.
    AU CONTRAIRE, AU MALI, TOUS CEUX QUI SONT EN AGE DE VOE SONT “INCRITS ” AUTOMATIQUEMENT ( MEME S’ILS NE VEULLENT PAS VOTER, CAR LES MALAIENS PLUS QUE QUICONQUE HAISSENT “NOS” POPLITICIENS)

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