La face cachée de Facebook et ses dangers : « Fake News », addiction et exposition de la vie privée…

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Pour créer Facebookscanner, le hacker Inti De Ceukelaire s'est basé sur Graph Search, un moteur de recherche inventé par Facebook en 2013. Il n'a pas eu l'effet escompté à cause de problèmes relatifs à la violation de la vie privée. © (capture d'écran).

Mark Zuckerberg était un étudiant en informatique à Harvard quand il inventa Facebook avec 3 de ses camarades de classe.  En 2003, Zuckerberg écrivit le logiciel pour un site Web appelé Facemash. Le 4 février 2004, il lança un nouveau site Web appelé “Thefacebook”. Facebook est devenue le réseau social le plus utilisé avec une valeur de plus de 400 milliards de dollars. Dans le monde, il y a plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois.

Facebook arrive à captiver ses utilisateurs avec des techniques appelés algorithmes. Un algorithme est la technique de base utilisée pour dire à un ordinateur comment résoudre un problème ou accomplir une tâche. L’algorithme de Facebook permet de gérer le très grand nombre de messages que les internautes voient et partagent chaque jour. Il choisit quand et quels messages afficher dans le fil d’actualité d’un utilisateur basé sur un grand nombre de facteurs qui sont seulement connus de l’entreprise. L’algorithme de Facebook est jalousement gardé, mais les scientifiques ont pu analyser ses capacités. Le but principal de l’algorithme est de maximiser les revenus publicitaires ; le résultat est une application très addictive. L’objectif principal du fil d’actualités est de connecter les gens avec leurs amis et leur famille. L’algorithme priorise donc ce genre d’échanges.

Cette année, Facebook a été critiqué pour avoir facilité la publication des “Fake News” et des contenus racistes. Il a été accusé par les législateurs à Washington d’avoir propagé la propagande russe et s’est retrouvé sous l’attaque des régulateurs européens. PennState University Libraries définit “Fake News” comme étant des sources qui fabriquent intentionnellement de l’information, diffusent des contenus fallacieux ou déforment grossièrement les reportages. Ce sont des faux articles qui semblent être des vraies nouvelles. Ils sont diffusés sur les réseaux sociaux et sont généralement créés pour influencer l’opinion publique ou comme un canular.

Depuis des années, des voix s‘élèvent contre les méfaits de Facebook. Roger McNamee, l’un des premiers investisseurs de Facebook et mentor de Zuckerberg, a vivement critiqué le réseau social pour avoir créé un environnement numérique addictif que certains acteurs utilisent pour influencer l’opinion publique. En ne donnant aux utilisateurs que «ce qu’ils veulent», Facebook renforce les croyances existantes, les rend plus extrêmes et empêche les utilisateurs d’accepter des faits désagréables, déclare McNamee. Au lieu de rassembler les gens, Facebook nous divise. Les techniques qui rendent Facebook si addictif pour les utilisateurs et si efficace pour les agences publicitaires sont dangereuses entre les mauvaises mains. De plus en plus de gens reçoivent leurs nouvelles à travers Facebook et autres réseaux sociaux. Plus les gens utilisent Facebook, plus ils sont susceptibles d’être manipulés par les “Fake News”, selon une étude du magazine BuzzFeed.

L’utilisation de Facebook a un effet négatif sur notre bien-être psychologique. Une recherche a montré qu’en général, les personnes ayant une faible estime de soi sont particulièrement susceptibles de prendre au sérieux les commentaires négatifs des autres. Ces personnes ont tendance à se sentir mal si elles perçoivent qu’un de leurs messages sur Facebook a reçu un nombre insuffisant de mentions « J’aime ». Cette recherche suggère que ces individus sont plus sensibles aux effets de ces réactions sur les médias sociaux. S’ils obtiennent une réaction positive, ils se sentent bien, et s’ils ne l’obtiennent pas, ils se sentent mal à l’aise.

Facebook n’oublie jamais notre passé. Dans la jurisprudence étasunienne, tout ce que vous faites sur les réseaux sociaux peut être utilisé contre vous devant un tribunal. Les avocats adorent Facebook parce que la plateforme aide à établir le caractère d’une personne et où et quand un incident a eu lieu. Facebook collecte des données sur les utilisateurs auparavant possible qu’avec l’aide d’un détective privé. Les employeurs vérifient régulièrement le profil Facebook des employés potentiels. Chaque fois qu’un utilisateur “like” un message, vidéo ou image, il dévoile à Facebook ses désirs les plus intimes. En quelques heures, Facebook peut construire un profil psycho-graphique de l’individu qui sera vendu à presque n’importe qui. La psychographie est une collection de données sur les attitudes, les intérêts, la personnalité, les valeurs, les opinions et le mode de vie d’une personne. Elle est, pour cette raison, très précieuse pour le marketing. Elle est également utilisée dans la recherche d’opinion, la prédiction et la recherche sociale.

En raison de critiques intensives et vigoureuses, Facebook a commencé à changer son algorithme. La compagnie a annoncé des changements dans sa façon de gérer le fil d’actualité. Les utilisateurs verront plus de contenu provenant des amis et de la famille, et moins de publicité. Le nouvel algorithme favorisera également les contenus qui attirent beaucoup de commentaires. Néanmoins nous ne devons pas oublier que Facebook est une entreprise commerciale qui doit faire des bénéfices. Son but principal est de continuer d’accroître ses revenus avec les données de ses utilisateurs.

 

Amadou O. Wane

Collaborateur externe,

Floride, Etats-Unis

amadou@amadouwane.com

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