Les responsables de l’Association des importateurs des produits agro-alimentaires du Mali (AIPAAM) étaient face aux hommes de médias le samedi 23 juillet 2016 à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCIM). C’était pour informer les journalistes sur certains problèmes liés à l’importation et à la cherté des produits de consommation comme la pomme de terre, l’oignon et certains fruits et légumes. Présidée par M. Moulaye Ballo, premier responsable de ladite Association, la rencontre s’est déroulée en présence de la vice-présidente, Madame Kadidia Lah et d’autres membres du bureau dont M. Soumaïla Bamba et Mme Alimatou Diop. On notait aussi la présence de plusieurs militants de ladite association.
Il ressort de l’intervention de M. Moulaye Ballo, président de l’AIPAAM que les importateurs maliens de produits agro-alimentaires sont confrontés à d’énormes difficultés. Ainsi, il rappellera que la pomme de terre et l’oignon consommés par les maliens depuis 1960 étaient fournis par la région de Sikasso mais que cela devient inaccessible aujourd’hui pour le citoyen lambda. Pour lui, cette situation est provoquée par les responsables de la Douane Malienne, sous le prétexte de protection des producteurs locaux et d’application des textes de la CEDEAO. Mais en réalité, cela punit la population malienne par la rareté et la cherté de ces produits sur le marché.
- Ballo a tenu à expliquer qu’eux «fils de paysans ne peuvent en aucun cas chercher à les nuire ». Paysans qui, ajoute-t-il, bénéficient de leur aide financier dans les activités agricoles. Il ajoutera que c’est quand la production des pommes de terre et d’oignons du Mali est consommé qu’eux, importateurs, amènent les produits de l’extérieur.
Evoquant la cherté du droit de Douane dans l’importation des produits agro-alimentaires au Mali, le premier responsable de l’AIPAAM soulignera que de 1997 à 2006 avec 15 à 20 tonnes, la valeur était estimée à 20 F CFA le kilogramme, soit un droit de Douane de 200 000 F CFA. De 2006 à 2012, avec la pression fiscale de 44,88%, cette valeur a été de 80 FCFA le kilogramme dont le droit de Douane s’élevait à 1 062 720 FCFA pour 30 tonnes et à 2 125 440 FCFA pour 60 tonnes. Ce droit de Douane a été de 2 417 220 F CFA pour 30 tonnes et de 4 834 440 pour 60 tonnes avec une valeur estimée à 130 FCFA le kilogramme. Aujourd’hui, cette valeur est de 200 F CFA, soit 3 723 800 FCFA pour 30 tonnes et 7 447 600 FCFA pour les 60 tonnes. Et cela avec la pression fiscale de la CEDEAO fixée à 61,98%, sans compter les frais de transport et autres aléas de la route.
Or, d’autres pays membres de la CEDEAO, n’atteignent pas les montants du Mali. Ainsi, en Côte d’Ivoire, cette valeur est de 100 FCFA le kilogramme, soit 67 500 FCFA de droit pour les 30 tonnes et avec les mêmes produits du Maroc, sans l’application des textes de la CEDEAO. Le Niger est à 66 F CFA/ kg, soit 78 000 F de droit de Douane pour les 30 tonnes de la même pomme de terre du Maroc avec l‘application des textes de la CEDEAO. Au Sénégal, cette valeur est à 76 FCFA/kg, soit 68 000 FCFA de droit pour 30 tonnes et cela sans l’application des textes. Quant au Burkina-Faso, la valeur est de 40FCFA/ kg, soit 62 000 FCFA sans les textes.
« Au moment où nous payons 7 447 600 F CFA pour un camion de 60 tonnes, d’autres pays sont à 175 000 FCFA. Pire, encore après les formalités, ces camions sont reconduits à la Douane pour des prétendues vérifications, tout cela pour faire souffrir les importateurs » a laissé entendre M. Ballo.
Les responsables de l’AIPAAM qui disent œuvrer pour le développement du Mali demandent aux plus hautes autorités du pays d’avoir pitié du Peuple en allégeant ces droits douaniers pour qu’eux aussi puissent diminuer le prix des produits sur le marché au grand bonheur des consommateurs. Au cas contraire, les femmes de ladite association menacent d’organiser une marche sur Koulouba.
Dieudonné Tembely
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