« Nous n’avons pas demandé au gouvernement de l’aumône. Car, de 1 milliard 5 à 1 milliard 7, maintenant il parle de 2 milliards de F CFA. Pis encore, le gouvernement laisse croire que c’est de l’argent qu’il va nous donner au titre de solidarité nationale. Nous avons besoin d’un principe. Oui ou non, avons-nous droit à un plan social? Si oui, il faut qu’on l’élabore. Et discuter du montant que sa mise en œuvre nécessitera». Ces propos sont de l’un des porte-parole des travailleurs de l’Huilerie Cotonnière du Mali (HUICOMA).
A titre de rappel, depuis le 10 novembre 2009, ces travailleurs ont pris d’assaut l’enceinte de la Bourse du travail à la recherche de leurs droits. Sibiri Diarra ajoute dans l’entretien qu’il nous a accordé, que la reprise de la grève de la faim est imminente au rythme où vont les choses. Le gouvernement du Mali à travers les ministres en charge du dossier HUICOMA ne semble pas prendre au sérieux les revendications des travailleurs, à en croire M. Diarra. Il s’agit d’Abdoul Wahab Berthé, de Lassine Bouaré et d’Ahmadou Abdoulaye Diallo respectivement ministre du travail, du budget et de l’industrie. «Les négociations avec les autorités ne laissent présager aucune lueur d’espoir, en ce qui concerne le paiement des droits des travailleurs de l’HUICOMA au nombre de 864», a-t-il poursuivi.
Or, la trêve de la grève de la faim a été observée dans l’optique de donner une chance au dialogue. Mais, depuis le gouvernement traîne les pieds en tenant malheureusement un discours pas consistant, pensent d’autres travailleurs occupés plutôt à causer d’autres sujets à ‘’Huicomabougou’’ comme si de rien n’était.
A la question de savoir ce qui est ressorti des rencontres entre le gouvernement et les leaders religieux, le porte-parole des travailleurs dit attendre l’imam Mahmoud Dicko, le pasteur Daniel Coulibaly et le monseigneur Jean Zerbo avec qui les grévistes de la faim doivent avoir une réunion très prochainement.
Sibiri Diarra dira également qu’il y a crise de confiance sur plusieurs points entre autorités et travailleurs de l’HUICOMA, lesquels demeurent déposés sur la table de négociation. Il s’agit de la nomination d’un administrateur proviseur à la place d’Aliou Tomota, de l’élaboration du plan social, du paiement des arriérés de salaires entre autres. M. Diarra fait savoir qu’ils en ont assez avec le jeu de ping-pong du gouvernement de Modibo Sidibé. Il conclura que leur patience a une limite.
Siaka Z. Traoré