La proclamation dans des conditions ubuesques, des résultats définitifs du second tour de l’élection des députés à l’Assemblée Nationale a fini par convaincre les plus optimistes que le régime IBK a montré toutes ses limites et qu’il n’est plus à mesure de trouver des réponses adéquates à ses préoccupations, d’où la nécessité pour la jeunesse d’aller à un éveil de conscience pour défendre l’avenir. L’injustice, la corruption, le népotisme ont atteint une proportion tellement inquiétante que le Mali ne pourrait plus continuer sur cette lancée, au risque de s’effondrer totalement au grand dam de la jeunesse. Alors pour éviter sa démolition, il faut que la jeunesse prenne à bras le corps son avenir en constituant un rempart solide pour protéger les fondamentaux. La jeunesse malienne est-elle capable de se défendre et de défendre la patrie en danger ? Par où faut-il commencer le combat pour le Mali ?
Le Mali n’est pas pauvre, mais il est pauvrement géré, a dit un célèbre leader de la société civile. Et pourtant, à analyser de près et au regard des immenses ressources que le pays regorge, on pourrait affirmer sans risque de se tromper que le Mali a tout simplement un problème de leadership et de bonne gouvernance. De l’avènement d’IBK au pouvoir en 2013 jusqu’à nos jours, le Mali est loin de sortir de l’ornière, il s’enfonce un peu plus tous les jours dans la crise et au même moment une petite minorité s’accapare illégalement de toutes les richesses laissant dans la misère la grande majorité. La corruption et le népotisme sont devenus les deux mamelles nourricières de la petite minorité embourgeoisée. Cette classe minorito-prédatrice est soutenue par une justice tout aussi corrompue et complice qui lui a donné carte blanche pour sucer le sang des innocents et cela pendant plus de deux décennies. La jeunesse a été, et est toujours, la première victime de cette gestion clanique, d’où son invite à la prise de conscience afin de constituer un bloc opaque contre les prédateurs de la République. Elle est aujourd’hui, par son nombre, la seule force capable de faire bouger la montagne, mais cela ne sera rendu possible que quand elle s’organisera en menant le combat par étapes.
La première étape serait le soutien sans faille à la justice, celle du Ministre Malick Coulibaly et de Mamadou Kassogué, pour qu’elle appréhende tous les malfrats de la République afin qu’ils rendent au peuple ce qu’ils ont illégalement pris. Cette première étape est la plus cruciale, car de sa réussite dépendront les autres étapes. En soutenant la justice, celle qui n’est pas corrompue, pour lutter contre toutes les formes d’injustice, la jeunesse fera non seulement œuvre utile à la nation, mais aussi balisera le terrain pour des investissements dont la finalité serait la création des richesses et d’emplois. Sans une bonne justice, il n’y a point de progrès et le pays ne sera jamais une bonne destination pour les investisseurs.
La deuxième étape du combat de la jeunesse devra être la formation de qualité pour être des citoyens ou des soldats du développement. Une jeunesse mal formée est non seulement une bonne à retardement mais aussi et surtout une grande perte pour la Nation. Donc, elle doit exiger en deuxième ressort la formation de qualité. Cette légitime revendication, loin d’être de la mer à boire est un droit reconnu par la Constitution.
La troisième étape serait celle du droit à l’emploi pour elle et à l’accès aux services sociaux de base pour tous les citoyens. Il n’y a pas l’ombre d’aucun doute quand un pays est bien gouverné, tous les citoyens auront accès aux services sociaux de base, au bien être social qui sont des droits reconnus à tout le monde.
En somme, le Mali est à la croisée des chemins, donc il a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles et particulièrement à la frange juvénile pour le soutenir afin qu’il ne s’effondre pas. La balle est alors dans le camp de la jeunesse, à elle de la saisir.
Youssouf Sissoko