Face a la menace terroriste : La rencontre de la Dawa reportée sine die

2

participation de 7 pays de l’Afrique de l’Ouest plus le Mali. Il s’agit, entre autres, de la Mauritanie, du Sénégal, de la Guinée-Conakry, de  la Guinée-Bissau, de la Gambie, du Cap-Vert, etc. La rencontre devait aussi enregistrer la participation de prédicateurs venus du Pakistan et d’Inde. Certaines délégations étaient mêmes déjà sur place.

Première du genre au Mali (bien que chaque année il y a deux rencontres nationales : janvier et juillet), cette rencontre a malheureusement coïncidé avec un climat politico-sécuritaire lourd au Mali marqué par la rébellion des groupes de pseudo-jihadistes qui sévissent actuellement au nord du pays avec l’occupation des régions de Tombouctou, Gao, Kidal et une partie de la région de Mopti.

C’était donc un rendez-vous à haut risque puisque la crainte d’infiltration des terroristes du Nord était légitime surtout qu’ils ont juré de venir implanter leur drapeau jusqu’à Koulouba. C’est dans un tel contexte qu’est intervenue la fusillade de Diabali, le samedi 8 septembre 2012 dans laquelle 8 Mauritaniens et 7 Maliens ont trouvé la mort.

Les circonstances de l’incident ne sont pas encore élucidées, une enquête étant en cours pour situer les responsabilités. Si certains comme la Mauritanie parlent d’adeptes de la Dawa sommairement exécutés, d’autres expliquent que ce sont des jihadistes du Nord, qui ont refusé d’obtempérer à la sommation de militaires maliens. Cet incident malheureux a même failli porter atteinte aux relations diplomatiques entre Maliens et Mauritaniens.

A Bamako, le débat faisait rage. Beaucoup de gens plaidaient pour un report pur et simple de l’événement, vu le contexte actuel du pays. Des extrémistes sont allés jusqu’à menacer de bombarder le Markaz si jamais la rencontre devait avoir lieu. Un adepte de la Dawa dans son accoutrement de sunnite a même été copieusement roué de coups par des passagers d’une Sotrama dans la capitale, alors que certains médias n’ont pas manqué de vilipender les Dawïstes (adeptes de la Dawa). C’est dire que l’amalgame avait déjà pris le dessus et les risques d’un affrontement étaient réels.

 

Pas de confusion avec les assaillants du Nord

Face à cette situation, les organisateurs ont été obligés de reporter purement et simplement l’événement. Pour l’instant, aucune autre date n’a été fixée, mais il pourrait s’agir d’attendre jusqu’à ce que la situation du pays se normalise. Au Markaz de Banankabougou, on regrette que les assaillants du Nord puissent ainsi porter atteinte à l’image de la Dawa, voire de l’islam.

On regrette aussi que ces mêmes assaillants aient pu réussir leur pari qui a consisté à ternir l’image de l’islam et à créer la confusion dans les esprits des gens. On explique qu’à travers les apparences vestimentaires et des traits physiques ces gens de Mujao, Ançar Eddine, Aqmi… ont été confondus aux adeptes de la Dawa.

On indique aussi que la Dawa se pratique au Mali depuis 1985, et depuis, ses adeptes maliens ou étrangers n’ont jamais été au cœur d’un scandale terroriste au Mali. “C’est dire qu’il y a environ 30 ans que des Pakistanais et Indiens viennent au Mali, se promènent de mosquée en mosquée pour prêcher la parole de Dieu, sans problème“, indique un Dawïste. D’ailleurs, explique-t-on, selon le code de conduite de la Dawa, son adepte ne doit ni répliquer à une injure, à un coup a fortiori prendre une arme contre son frère.

Selon un cheikh du Markaz, l’idéologie de la Dawa consiste à venir au frère (musulman ou non musulman) pour conquérir son cœur avec les armes du dialogue et non par le dialogue des armes. Il s’agit de cultiver davantage la foi de son prochain, pas plus. “L’objectif de la Dawa c’est de pouvoir amener toute la communauté mondiale à pratiquer la sunna du prophète Muhammad (PSL), non pas au prix de la violence, mais par l’amour, la tolérance et le dialogue”.

Le cheikh conclut que cette rencontre sous-régionale de la Dawa qui devait débuter aujourd’hui n’était rien d’autre qu’un brainstorming stratégique pour le progrès d’un islam tolérant et inclusif dans le monde.

Abdoulaye Diakité

 

 

Suite a la mort de 15 dawïstes a Diabali :

Le gouvernement présente ses condoléances au Markaz

 

Les ministres de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Yamoussa Camara, de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, de la Santé, Soumana Makadji, et des Affaires religieuses et du Culte, Yacouba Traoré, se sont rendus au Markaz (Banankabougou) hier jeudi 13 septembre 2012 aux environs de 10 h pour présenter aux congressistes de la Dawa les condoléances du gouvernement, suite aux incidents malheureux survenus le samedi 8 septembre 2012 à Diabali qui ont coûté la vie à 15 personnes présumées adeptes de la Dawa (8 Mauritanien et 7 Maliens).

 

Avec la permission des ministres, le cheikh Ismaël Kébé, leader de la Dawa au Mali, et ses camarades ont fait étalage des objectifs de la rencontre qui a été annulée, avant de formuler trois recommandations principales.

Selon les porte-paroles de M. Kébé, la Dawa n’est pas une secte contrairement à ce qui se dit. Il s’agit, disent-ils, d’une activité régulière de l’islam qui vise à tenir fréquemment des prêches quand on sait qu’un autre prophète ne sera plus envoyé sur terre. “Une telle rencontre n’est la première au Mali”, ont-ils rappelé.

En effet, apprend-on, la rencontre internationale allait intervenir après celle du Burkina Faso en 2011 et du Nigeria en 2010. Mais le choix de Bamako pour abriter cette rencontre découle de l’accessibilité et de la position centrale (par rapport aux autres pays) de notre capitale. Mais cette année, l’insécurité au nord du pays a eu une répercussion négative sur la rencontre.

Une répercussion marquée par des fusillades ayant fait une quinzaine de tués. Des morts qui seront inhumés ce vendredi 14 septembre 2012 au cimetière de Niamakoro. A la demande du chef spirituel de la Dawa, les dispositions pratiques ont été prises avec le service social de l’armée pour ce faire.

S’agissant des recommandations, les Dawïstes ont insisté auprès des ministres visiteurs, pour leur une protection contre les attaques médiatiques ; ils se sont dits prêt à être recadrés juridiquement par les autorités si d’aventure ils violent la loi malienne ; avant de demander des dispositions pour la libre circulation de leurs invités aux frontières.

A chacune de ses trois recommandations, le ministre de la Défense a donné des réponses. S’agissant des attaques médiatiques (journaux et radios…), au nom de la liberté d’expression, le ministre avoue l’impuissance du gouvernement de les empêcher de s’exprimer. Cependant, a-t-il ajouté, que chaque citoyen a le droit de se plaindre à la justice quand il se sent léser.

Pour ce qui est de la violation des textes par les Dawïstes, le ministre a déclaré n’avoir jamais appris un tel cas. Sur la libre circulation des invités aux frontières, il a estimé que ceux-ci doivent se soumettre à des formalités administratives et sécuritaires.

Pour d’éventuelles rencontres, il a demandé la saisine de son département qui est en charge d’informer les autres services concernés.

Selon l’un de leurs porte-paroles, les Dawïstes affirment avoir tenu informées les autorités de la Commune VI, la Sécurité d’Etat et les Renseignements généraux de l’Etat sur toutes leurs rencontres.  Ils affirment également que la présente rencontre annulée n’a pas fait exception à la règle. A les en croire, tous les participants sont enregistrés à l’arrivée avec leurs dates d’entrée et de retour.

A leurs dires, la Dawa est un mouvement de promotion de l’islam pour la paix et de tolérance et d’obéissance. Mais comment l’incident de Diabali est survenu ?

Selon plusieurs participants, la mort de leurs camarades est une volonté divine à laquelle ils se soumettent. Pour eux, ceux qui sont morts l’ont été sur le chemin de Dieu. Lequel, disent d’autres, a fait que la rencontre de Bamako, bien qu’annulée, soit l’une des plus médiatisée de leur histoire. Pour certains, c’est la première fois que 4 ministres se retrouvent au Markaz pour apprendre la bonne parole.

Le ministre de la Défense a donné l’assurance que la mission des Forces de défense est de sécuriser la population et qu’elles ne peuvent sciemment ouvrir le feu sur ceux dont elles ont la sécurité en charge. Il a mis à profit cette visite pour rappeler de l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur le drame.

Au nom du président de la République par intérim et du Premier ministre, la délégation ministérielle a remis une enveloppe de 500 000 F CFA à titre de soutien pour les cérémonies funéraires des disparus.

Markatié Daou

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. (good job!!) IL faut reporter sine die toute activite de ce genre, pas de regroupement religieux massif pas de preches integristes dans les mosques, plus barbus venu de pakistan ou d’afganistan apportant leur ideologies d’extremist barbares. Il faut surveillers le message des precheurs integristes pour eviter que ceux-ci ne retournent les maliens les uns contre les autres: LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONT!

  2. c’est mieux comme sa nous somme déjà victime de ses mêmes islamistes au nord sa suffit maintenant il est Temp de nous réveillée

Comments are closed.