Les derniers événements tragiques à Tombouctou ont poussé les sages de la ville à donner de la voix. Ils restent convaincus que le drame du Maouloud dans la Cité des 333 Saints n’est que le résultat d’une acculturation galopante depuis déjà quelques années. Ils fustigent ainsi l’attitude des jeunes en l’occurrence des filles, l’organisation de Miss ORTM, entre autres pratiques jugées perverses. La question est prise très au sérieux au point que courant semaine dernière, un comité présidé par les imams des mosquées de Djingarey ber, Sankoré et Sidi Yahia et comprenant les notabilités de la ville ont produit un document portant sur la problématique. Ils l’ont soumis au maire de la ville.
Officiellement, c’est une bousculade qui serait à l’origine de la tragédie de Maouloud au mois de mars 2010. Mais le comité des Sages est allé plus loin dans ses constats et analyses. La jeunesse, estiment les notables, est en pleine déperdition et manquant cruellement de foi religieuse. Très légèrement habillées les jeunes filles n’hésitent pas à prendre d’assaut les abords et esplanades des mosquées et à s’adonner à la provocation. Voulant profiter de la situation, les garçons s’adonnent à des attouchements à caractère sexuel. C’est suite à ces jeux pervers (les filles tentent de souvent de soustraire et elles sont poursuivies par les garçons) que la bousculade est arrivée. C’est du moins ce qui ressort du constat des Oulémas. Et comme un châtiment de Dieu, la quasi-totalité des victimes du drame sont justement des filles.
Le comité mis en place est dirigé par les Imam Ben Essayouti de la Mosquée de Djingarey ber, d’Alhaloum Cissé de la mosquée de Sankoré, d’Alphadi Wangara de la mosquée Sidi Yahia ainsi que le directeur de l’Omatho de la ville, M Alpha Sane sirfi…..
Le document porte sur le comportement des jeunes de la ville de Tombouctou. Un comportement plus que jamais décrié puisque touchant à la notoriété et à la respectabilité de la ville sainte, estiment les Oulémas.
Force est en effet d’admettre aujourd’hui que l’acculturation prend le dessus dans cette cité réputée où les filles n’hésitent plus à s’habiller légèrement et à s’exhiber à même dans la rue. Elles sont souvent habillées à la Madona ou à la Lady GAGA, presque nues, laissant souvent paraître leurs dessous et intimité. Et pour ne rien arranger à la situation, les responsables de familles semblent avoir démissionné.
C’est face au risque d’une perte irréversible des repères et une totale décadence que les familles des Imams des mosquées célèbres de Tombouctou ont décidé de réagir.
Dans le document remis au maire de la ville, ils préconisent entre autres, le port des voiles Tombouctiens appelés localement TOUNGOU et différents de la voile intégrale, la cessation des concours MISS ORTM en l’occurrence, en tout cas, au niveau de leur Citée, a précisé, M WANGARA, Imam de la mosquée de Sidi Yahia.
Baba Ahmed
