Extension de la couverture santé : L’expérience malienne inspire le Forum mondial sur la sécurité sociale à Marrakech

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Le Directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM), le médecin Général de brigade Boubacar Dembélé, à la tête d’une forte délégation, a participé aux travaux du Forum mondial sur la sécurité sociale, tenus à Marrakech (Maroc) sur le thème : ” Lignes directrices de l’AISS en matière de solutions administratives pour l’extension de la couverture-partie sur la couverture santé “. A l’issue des travaux, le cas malien sur l’extension de la couverture santé a inspiré les participants surtout au moment où la mise en œuvre du Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) au Mali est cœur de la politique de sécurité sociale de notre pays.

Principal panéliste du Forum, le Directeur Général de la CANAM, le médecin Général de Brigade Boubacar Dembélé, a noté dans son exposé que la Constitution de la République du Mali du 25 février 1992 reconnait aux citoyens maliens certains droits dont la santé et la protection sociale. Et d’ajouter que cette politique a défini les orientations stratégiques nationales ainsi que ses axes d’intervention à savoir les champs de la sécurité sociale, de l’aide sociale et de l’action sociale.

A ses dires, les stratégies de mise en œuvre de cette politique ont été déclinées dans un plan d’actions d’extension de la protection sociale 2002-2007 pour la première phase, 2014-2018 pour la seconde phase et 2021-2025 pour la troisième phase. Avant de préciser que, c’est ce contexte qui a justifié la mise en place de la réforme de l’assurance maladie obligatoire instituée par la loi n°09-015 du 26 juin 2009, qui constitue un des piliers de cette politique. A le croire, cette politique vise essentiellement à améliorer l’accès des populations cibles aux services de santé par un système de solidarité et de prévoyance susceptible de réduire la barrière financière. Aussi, dit-il, cette réforme permettra la couverture des frais de soins de santé inhérents à la maladie et la maternité des assurés et des membres de leur famille à charge.

Apaisement du climat sur le front social

Dans son exposé, il a défini les caractéristiques du Régime de l’assurance maladie obligatoire, mais aussi le rôle des Organismes gestionnaires délégués (l’INPS et la CMSS), une particularité au Mali.

Parlant des acquis et avancées majeurs de la mise en œuvre de l’AMO, il a rappelé qu’après 12 ans de mise en œuvre, le régime de l’Assurance maladie obligatoire connait un apaisement du climat sur le front social, car ses avantages et ses résultats sont de mieux en mieux connus et la réforme est de plus en plus appréciée par la population, malgré son démarrage poussif suite à des contestations d’une partie des syndicats. A ses dires, les principaux acquis et avancées ont trait à l’évolution du système d’information vers un système mieux adapté (Activ Premium) et répondant aux besoins et préoccupations prioritaires des assurés, des prestataires et des OGD.

Pour les prestataires conventionnés, ceux-ci ont concerné entre autres la réduction des coûts et des circuits administratifs, la célérité du traitement des feuilles de soins, la traçabilité des opérations avec les structures de gestion de l’AMO, l’accès à des services complémentaires au travers d’un portail dédié. Pour les assurés sociaux, l’allégement des démarches administratives et la disponibilité des cartes dans le délai légal. Pour les organismes de gestion, l’optimisation des coûts de gestion par l’augmentation de la productivité, la détection et la lutte contre la fraude.

Adhésion de certaines sociétés minières au régime de l’AMO

A l’en croire, la situation des reversements des cotisations par les Organismes Gestionnaires à la CANAM a enregistré, entre 2020 et 2021, une augmentation de 28% qui s’explique par l’adhésion de certaines sociétés minières au régime et les efforts fournis par les OGD. Aussi, il a mis l’accent sur l’augmentation de la fréquentation des centres de santé, due principalement à la diminution de la barrière financière parce que les bénéficiaires n’ont plus peur de fréquenter les centres de santé pour des raisons financières.

En perspectives, il a laissé entendre que les stratégies de régulation focalisées sur le renforcement des acquis et les corrections des faiblesses constatées dans la mise en œuvre de l’Assurance maladie obligatoire seront axées sur la prévention et la lutte contre la fraude et les abus de consommation des prestations, la maîtrise médicalisée des dépenses de santé avec l’implication et l’accompagnement de tous les acteurs clés, la mise en œuvre de stratégies novatrices, notamment le financement basé sur les résultats en tant que vecteur de motivation du personnel et de bonne gouvernance au sein des établissements de soins conventionnés par la Caisse nationale d’assurance maladie.

RAMU, l’inclusion de l’ensemble des Maliens dans un seul dispositif

Selon le Directeur Général de la CANAM, l’institution du RAMU en décembre en 2018 par les plus hautes autorités étendra le champ d’application de la CANAM et conséquemment l’inclusion de l’ensemble des Maliens dans un seul dispositif.

Pour sa part, l’Expert protection sociale internationale à l’Ecole nationale supérieure de sécurité sociale (EN3S, France), Patrick Marx, a expliqué à l’auditoire les raisons qui ont conduit l’AISS à initier ces lignes directrices qui accompagneront les institutions dans leur démarche pour offrir à chacun de leurs habitants des soins de qualité sans barrières financières ou sociétales majeures.

Pour cela, il précisera, qu’il faut une offre de santé de qualité pour toute la population, sans aucune exclusion, qu’il faut renforcer l’accessibilité effective de l’offre de santé pour la population, en tout point du territoire, assurer la financière de la couverture santé, financer l’offre de soins la plus efficiente possible. Mais aussi, éviter qu’une part des dépenses consacrée à la santé soient mal utilisées, limiter les prestations inadéquates, inutiles ou de moindre qualité.

Et d’ajouter que l’expérience malienne en matière de protection sociale (maladie) a suscité un vif intérêt chez nombre d’intervenants. N’eut été le temps (40 minutes pour toute la séance), beaucoup de participants auraient aimé en savoir davantage sur le régime d’assurance maladie du Mali.                                                      Boubacar PAÏTAO

 

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