Le Comité international de la Croix rouge (CICR) a organisé le mardi 09 août à Bamako un atelier sur les défis et perspectives de l’exploitation et maintenance des infrastructures et équipements pénitentiaires au Mali. C’était sous l’égide de son chef de délégation Antoine Grand.
La gestion des infrastructures pénitentiaires est un défi au quotidien pour l’administration pénitentiaire dans son ensemble et en particulier pour les régisseurs responsables des maisons d’arrêt. Les défis liés à la gestion des infrastructures concernent différents aspects allant des infrastructures et services, aux ressources humaines et aux compétences.
C’est dans ce cadre qu’est organisé le présent atelier qui vise à faire un état des lieux de la situation actuelle de la maintenance des infrastructures pénitentiaires du Mali et partager l’expérience du Comité international de la Croix rouge (CICR) en la matière afin d’enrichir la réflexion sur les perspectives à court, moyen et longs termes.
Les participants venus du département de la justice et de la délégation du CICR au Mali vont plancher pendant quatre jours (du 09 au 12 août) sur les problèmes qui assaillent la gestion des infrastructures carcérales au Mali. Ils passeront en revue les procédures administratives et budgétaires en vigueur au ministère de la justice pour la réalisation des infrastructures et les opérations d’entretien et de maintenance des infrastructures pénitentiaires au Mali. Ils partageront également l’expérience du CICR sur la question de l’exploitation et la maintenance des infrastructures et équipements pénitentiaires.
200 visites dans les lieux de détention
L’organisation de cet atelier va permettre de définir, d’un commun accord, la maintenance des infrastructures comme action prioritaire dans les établissements pénitenciers. Car, selon le chef de la délégation du CICR au Mali, les prisons, les maisons d’arrêt et les lieux de détention en général sont les parents pauvres des budgets de l’Etat à travers le monde.
Antoine Grand a indiqué que le CICR, qui travaille exclusivement dans les zones affectées par les conflits, visite les prisons depuis 1865. « Nous faisons ce travail depuis plus de 100 ans et nous visitons un million de détenus dans plus de 4500 prisons dans plus de 100 pays par an à travers le monde », précise-t-il. C’est dans la même logique que le CICR visite les prisons au Mali depuis 2013.
Ainsi, en 2021, le CICR a effectué près de 200 visites dans les lieux de détention à travers le pays. L’objectif de ces visites, selon Antoine Grand, est de s’assurer que les conditions de détention des détenus soient conformes aux lois maliennes et internationales.
Aussi, ces visites confèrent-elles au CICR la possibilité de réhabilitation de certaines infrastructures. Depuis 2013, le CICR a effectué des travaux de réhabilitation dans de nombreuses prisons maliennes pour un montant de plus de 200 millions de FCFA.
Pour terminer, le chef de la délégation du CICR a salué l’excellent rapport entre son organisation et l’administration pénitentiaire et le ministère de la justice. « C’est une relation de confiance et de transparence. Le CICR travaille dans la confidentialité, ne fait pas de dénonciation et ne fait pas de rapport public », insiste Antoine Grand.
Il est à noter que la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du directeur national de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée.
Abdrahamane SISSOKO/Maliweb.net