Ils sont nombreux, ces jeunes, qui quittent le village pour venir à Bamako dans l’espoir de réussir. Beaucoup d’entre eux, finissent dans le vagabondage voire dans la prison.
Bamako représente l’Eldorado pour beaucoup de jeunes ruraux. Ils /elles quittent leurs terres pour venir â Bamako, la capitale, dans l’espoir de réussir. Pour eux, la réussite, c’est trouver un emploi salarié dans la capitale et de pouvoir s’acheter ce dont ils ont besoin avant de retourner au village. Beaucoup d’entre eux finissent dans le vagabondage, la délinquance faute d’avoir eu un emploi décent. Ils sont de tous les âges (entre 12 et 20 ans voire plus ou moins).
En quittant leur famille, au village, ils n’ont qu’une seule destination en tête : Bamako. Beaucoup d’entre eux, atterrissent sans avoir, au préalable, un logement fixe. C’est parfois, à partir de la gare routière, qu’ils/qu’elles se font aborder. Cela est fréquent pour les jeunes filles à la recherche d’un emploi d’aide-ménagère. A défaut de décrocher leur premier emploi à la descente du bus de transport, elles se font accompagner par des jeunes garçons (la plupart, des coxeurs ou des apprentis de bus qui remplissent la gare routière de Sogoniko) qui leur promettent une mise en contact avec des gens intéressés à recruter. Mais, on sait comment ça finit : concubinage puis grossesse indésirable. Les jeunes garçons qui débarquent et qui n’ont pas d’emploi tout de suite, finissent par se retrouver chez des connaissances du village et commencent une vie précaire qui finit par le vagabondage, la délinquance, la prison.
De toutes les façons, la vie d’un jeune rural qui atterrit à Bamako à la recherche d’un emploi temporaire, est très aléatoire. Ceux et celles qui ont la chance de décrocher un emploi, sont vite tentés par le luxe de la réussite qui, pour eux, est de posséder un téléphone portable Android. Beaucoup de jeunes filles rurales qui arrivent à Bamako, ne veulent retourner dans leur village sans un téléphone portable Android en main, symbole de la réussite. Pour ça, elles sont prêtes à tout. Si leur salaire ne leur permet pas d’en acheter, elles se laissent tenter par les garçons. Et cela finit très souvent par une grossesse indésirable. C’est pourquoi, beaucoup de jeunes filles qui quittent le village pour venir â Bamako, retournent soit avec un bébé sur le dos, soit avec une grossesse sans père. Même scénario chez les garçons. Obsédés par le téléphone portable Android, certains d’entre eux finissent par voler et deviennent des délinquants.
Du coup, la population à Bamako, augmente jour après jour. Chaque jour, de jeunes ruraux débarquent espérant réussir. Les quartiers périphériques se développent. La délinquance juvénile aussi. Les autorités semblent ne pas avoir de solutions immédiates pour freiner l’exode rurale qui constitue, en réalité, un piège mortel pour les jeunes.
La solution pourrait pourtant être la création de pôles économiques dans les régions, plus proches des jeunes ruraux, qui permettraient de les fixer non loin de leur lieu de résidence. En un mot, la décentralisation est une solution à condition qu’elle soit bien pensée et exécutée.
Sinaly