Exigeant le retour de leurs bourreaux en prison : Les lépreux fixent un ultimatum aux autorités

0

En effet, toutes les personnes arrêtées et emprisonnées en commune 4 dans le cadre de cette affaire ont été mises en liberté provisoire par la Cour d’Appel. D’où la colère des lépreux qui sont remontés au créneau au cours d’un meeting couplé à un point de presse, jeudi 6 février 2015, au siège de l’Union des Associations pour le développement et la défense des droits des démunis (UACDDDD), à Niamakoro, Bamako.

Le président de l’Union, Soungalo Koné, dans son allocution, dira qu’après laconférence de presse du jeudi 29 janvier 2015, les autorités judiciaires n’ont pas encore répondu favorablement aux doléances des malades et que le présent meeting avait pour objet de réitérer le vœu des victimes de voir leurs bourreaux (les démolisseurs de maisons) retourner en prison. Dénonçant l’injustice qui sévit Mali, l’orateur a rappelé le cas de certains de lépreux arrêtés et jusqu’à présent détenus dans le cadre de l’agression du président de la Transition, Dioncounda Traoré. “Ils n’ont jamais participé à l’agression; ils sont victimes de détention arbitraire et personne ne parle d’eux. Ils ont été arrêtés à Sanankoroba, à 30 kilomètres de Bamako.”, tonne Soungalo Koné. Quant aux démolisseurs illicites de maisons libérés malgré leur condamnation à 3 ans de prison, Koné exige leur retour immédiat en prison afin qu’ils purgent la peine qui les frappe et paient pour leur faute. Ces condamnés libérés sont: Issouf Bengaly, géomètre; Sidiki Djiré, secrétaire général du syndicat du Centre National d’Appui à la Lutte contre la Maladie, et Moussa Kéita, clerc d’huissier.

S’exprimant à la suite du président de l’Union, le secrétaire chargé des relations exterieures, Massa Koné, a donné jusqu’au 20 février 2015 aux autorités judiciaires pour reconduire les condamnés en prison. “Si, à cette date, ils ne sont pas arrêtés et remis en prison, nous occuperont les rues de Bamako en mars 2015. Pour ceux qui connaissent l’histoire du Mali, tous les événements malheureux ont eu lieu en mars et nous avons pris part à tous ces événements historiques”, a ajouté l’intervenant d’un ton menaçant. Massa Koné assure que lui et les siens ne souhaitent pas affronter la justice mais qu’ils le feront si les autorités ne leur laissent pas d’autre choix. Le pire, note-t-il, c’est qu’après la démolition illicite de leurs concessions, des bandits armés sont venus attaquer les lépreux sous les tentes où  ils s’étaient refugiés. “Certains de ces bandits ont été arrêtés et ont confirmé avoir été engagés par Djiré, l’un des condamnés libérés par le justice”, révèle Massa Koné.

Appuyant les déclarations de ses prédécesseurs, un malade de la lèpre présent à la conférence s’écrie:“Comment voulez-vous qu’un pays connaisse la paix alors qu’il ne nourrit aucune compassion pour les pauvres, de surcroît malades de la lèpre ?Les malheurs qui frappent notre pays ne sont fortuits; si les autorités ne se ressaisissent pas, le pire est à venir”.

Pour l’instant, il ne nous reste qu’à croiser les doigts et à prier pour que cette affaire ne dégénère pas.

 

Abdoulaye Guindo

 

 

 

Commentaires via Facebook :