Exhumation d’un corps non identifié à Niamanan : Le collectif des éleveurs dénonce le manque de professionnalisme des gendarmes de Kalabancoro

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La journée du jeudi 4 décembre 2014 sera désormais gravée dans la mémoire des éleveurs de Niamanan. En effet, Modibo Diallo, éleveur de son état, quitta son domicile à la recherche de son bœuf qu’il avait perdu la veille. Ses proches après d’intenses recherches ont appris deux plus tard le meurtre et l’inhumation d’un homme dans la nuit de 4 au 5 décembre.

Aussitôt, les responsables du collectif des éleveurs se sont transportés sur le lieu de l’inhumation, un champ situé à quelques encablures du poste de contrôle de Niamanan. Selon les témoignages sur le site, les 6 personnes qui ont procédé à l’inhumation ont reçu l’autorisation des gendarmes de Kalabancoro sans pour autant procéder au préalable à son identification. Cette version a été plus tard confirmée par les porteurs d’uniforme, arguant que le corps était en état de putréfaction très avancée. La question qui taraude les esprits est de savoir : comment des gendarmes censés connaitre la loi peuvent-ils ordonner d’inhumer un corps victime d’assassinat, sans chercher à l’identifier ?

Selon un responsable du collectif, Modibo Daou, le portrait du défunt s’apparentait beaucoup à celui de leur collègue disparu deux jours plus tôt. Toutes les démarches menées par les responsables des éleveurs de bœufs de Niamanan auprès des gendarmes de Kalabancoro pour obtenir l’exhumation du corps afin de procéder à son identification ont été vaines. Finalement, l’affaire a été portée devant la Gendarmerie de Kalabancoro, territorialement compétente, et confiée à celle du Camp I de Bamako. C’est sous la conduite des éléments de cette brigade que la décision de l’exhumation a été obtenue. Et, le vendredi 12 décembre, le corps a été exhumé par les éléments du Camp I. Contre toute attente, il s’agit bel et bien de Modibo DIALLO. Visiblement, ses bourreaux l’ont ligoté avant de le tuer à coups de machettes.

Rappel des faits :

Selon toujours Modibo Daou, comme il est de tradition, Modibo Diallo était chargé par un propriétaire de bœufs de conduire trois têtes à leur destination. En cours de route, ces animaux se sont dispersés dans la nature, il parvient à retrouver deux d’entre eux qu’il ramena au pâturage. Nous étions au soir du mercredi 3 décembre 2014. Au regard de la tombée de la nuit, il préféra passer la nuit en famille pour retourner le lendemain jeudi à la recherche de l’autre bœuf. Après avoir pris le petit déjeuner et son thé, Modibo DIALLO, tout en espérant retrouver l’animal a pris le chemin de la brousse aux environs de 9h. Dès lors ce fut pour lui une mésaventure, un voyage sans retour.

Déjà le vendredi, sa disparition a suscité beaucoup d’inquiétude chez ses proches notamment Modibo Daou qui part à sa recherche. Ce n’est que le samedi matin que celui-ci apprend des nouvelles par rapport à l’assassinat d’un homme qui fut enterré dans un champ situé à près d’un kilomètre du poste de contrôle de Niamanan. Le portrait du défunt s’apparentait beaucoup à celui de l’homme recherché.

Selon les témoignages, recueillis sur place, la gendarmerie de Kalaban Koro alertée aurait autorisé les gardiens du site à inhumer le corps sans pour autant procéder à son identification et les circonstances dans lesquelles il a été assassiné. Nous avons constaté une distance d’environ 100 mètres entre le lieu du crime entaché de sang et la tombe. Selon un éleveur, l’enterrement a eu lieu dans la nuit du jeudi 4 décembre aux environs de 23h. Toutes choses qui font de ces gardiens de véritables suspects. Le défunt a été inhumé avec tous les objets qui étaient en sa possession (téléphone portable, vêtement, chaussures, pièces d’identité et la machette utilisée pour l’abattre). Notons que ces objets cités pouvaient servir de moyens d’identification du défunt. Surtout, il avait un accoutrement apparenté à celui de “ Grabal  ” et le moindre que la gendarmerie devrait faire était d’alerter les autres éleveurs de bœufs. Mais par la négligence de quelques gendarmes, le corps a été inhumé dans des conditions déplorables et sans être identifié. À la suite de plusieurs démarches menées par les responsables des éleveurs de bœufs de Niamanan auprès des gendarmes de Kalabancoro puis du camp I, la dépouille fut exhumée une semaine après pour identification. Voilà qu’il s’agit bel et bien de l’homme recherché : Modibo DIALLO. Vu l’état du corps, il fut enterré à nouveau au même lieu, mais cette fois-ci dans les normes. À présent, il reste les résultats de l’enquête qui doivent révéler les circonstances dans lesquelles il a été abattu, et qui en sont les auteurs ?

Boubacar PAITAO

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Je me refuse à croire; des gendarmes qui ordonnent d’enterrer alors qu’ils sont obligés de dresser un PV et procéder à des interrogatoires musclés!Impossible à croire!Surtout que maintenant il y a de plus en plus de moyens d’investigation!

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