Incarcéré pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otage et séquestration, il n’a pas hésité à abattre un gardien pour s’enfuir
L’évasion spectaculaire et en masse, lundi, de prisonniers de la Maison centrale d’arrêt de Bamako a soulevé à juste raison beaucoup d’émoi et surtout suscité une grande inquiétude dans le pays. Comment ces prisonniers ont-ils pu s’évader sans coup férir ? Comment Mohamed Ali Ag Wadoussene, au cœur de l’évasion, a-t-il pu se procurer une arme à feu alors qu’il était incarcéré dans une cellule de haute sécurité ? Comment, a-t-il pu atteindre la porte de la prison, la franchir et disparaître dans la nature et en pleine journée ? Voilà autant de questions que nos concitoyens se posent aujourd’hui.
En attendant d’avoir des réponses crédibles à ces interrogations, il serait intéressant de jeter un coup d’œil sur le parcours de l’homme au cœur de ce coup spectaculaire. Mohamed Ali Ag Wadoussene est âgé de 25 ans (il est né le 9 avril 1989 à Kidal). C’est un déserteur de la Garde nationale du Mali.
Utilisant les compétences acquises durant son passé militaire et jouissant de l’influence de son oncle, Iyad Ag Ghaly, le fondateur du groupe djihadiste Ansardine, Mohamed Ali Ag Wadoussene avait très vite gravi les échelons au sein des groupes armés djihadistes. Son « talent » lui attira l’admiration de grands leaders tels les défunts Nabil Mkloufi, émir de la région Sud d’AQMI et ou encore Abou Zeid, émir de la katiba Tarik Ibn Zayd.
Mohamed Ali Ag Wadoussene est considéré comme l’organisateur principal du rapt de deux Français le 24 novembre 2011 à Hombori. Un acte planifié, car il avait localisé et identifié certainement grâce à un informateur, les deux Français, Serge Lazarevic (encore aux mains des djihadistes) et son compagnon d’infortune Philippe Verdon (mort en captivité). Il avait relevé leurs coordonnées géographiques puis était venu d’Abeïbara (dans la Région de Kidal) jusqu’à Hombori en faisant une petite halte à Boni. Il est établi qu’il a ensuite pris activement part au rapt.
Il a été arrêté le 8 décembre 2011 par les forces spéciales maliennes vers Aguel Hoc, vraisemblablement après avoir revendu les otages à ses commanditaires d’AQMI. Les forces spéciales ont récupéré sur lui et ses complices, cinq pistolets mitrailleurs, des couteaux pour commando, quatre paires de menottes, une paire de jumelles infrarouge pour la vision nocturne, des grenades défensives. Le groupe avait également en sa possession des moyens de communication très modernes comme des téléphones satellitaires de type « Thuraya », des talkies-walkies. Il avait également des gaz asphyxiants. Suite à cette arrestation, Mohamed Ali Ag Wadoussene a été écroué à la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otage et séquestration.
Revenons aux événements d’avant-hier. Selon des sources officielles, le fugitif a bénéficié d’une « défaillance du système de sécurité ». De sa cellule de haute sécurité, le terroriste était arrivé à entrer en contact avec son oncle qui aurait mis à sa disposition 15 millions de Fcfa. Un pactole qui lui aurait permis de se faire des amis parmi les gardiens de la prison qui lui ont ouvert beaucoup de faveurs. De fait, il semble qu’il recevait régulièrement de visiteurs dont sa compagne.
Ayant mûri son plan de fuite, Mohamed Ali Ag Wadoussene simula un problème de plomberie d’eau dans sa cellule. Les responsables de la prison firent venir un plombier qui a été accompagné par un surveillant de prison qui connaissait très bien le prisonnier. Quand le gardien qui était armé d’un pistolet mitrailleur, pénétra dans la cellule du détenu, celui-ci se jeta sur lui pour lui arracher son arme. Mohamed Ali Ag Wadoussene s’empara ainsi de l’arme et menaça le gardien qui croyait au départ à une plaisanterie. Quand le surveillant prit la mesure des vraies intentions du prisonnier, il chercha à se sauver. Le détenu sortit de la cellule et prit la direction de la porte de sortie. Il croisa un autre gardien de prison qui tenta de le maîtriser. Ce dernier tira sur lui à l’aide d’un fusil. Mohamed Ali Ag Wadoussene riposta et l’atteignit à la tête. Ce fut alors la panique et la confusion dans la prison, notamment dans la cellule de Mohamed qui abritait d’autres bandits de grand chemin.
Le djihadiste profita alors du tohu-bohu pour sortir de la prison et s’engouffrer dans une voiture qui l’attendait au coin d’une rue proche. Plusieurs autres prisonniers (38 au total) prirent la clef des champs. Les recherches engagées avec des renforts ont permis d’arrêter 8 fugitifs. Mohamed Ali Ag Wadoussene et ses autres codétenus sont activement recherchés par les forces de l’ordre et de sécurité.
Be COULIBALY
que dieu nous protège
Et comme. Ca le mali se porte bien honte a ibk
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