Etats-Unis : longue marche des noirs pour l’effectivité de leurs droits civiques Déclaration du GRAPA sur la situation de Ferguson, Cleveland et Staten Island

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  • Boukary Dao
    Boukary Dao

    Considérant le Programme « International Visitor Leadership Program (IVLP) », organisé du 15 Septembre au 4 Octobre 2014, par le département d’Etat des Etats-Unis sur le « Journalisme d’Investigation aux Etats-Unis » ;

 

  • Considérant la création d’un «Groupe de Réflexion et d’Actions de la Presse africaine (GRAPA)par les visiteurs internationaux du Programme de Leadership, le 2 Octobre 2014 à l’Hôtel Chase Park Plaza de St-Louis (MISSOURI).

Nous, journalistes africains du Programme IVLP 2014 (International Visitor Leadership Program), et membres du Groupe de Réflexion et d’Action de la Presse africaine (GRAPA), suivons avec intérêt et préoccupation, les évènements malheureux qui ont secoué plusieurs villes des Etats-Unis, à cause des actes de discrimination raciale : l’impunité pour des policiers blancs qui tuent sans regret des Afro-Américains. C’est de notre point de vue, une situation d’insécurité, entretenue par des agents de sécurité, qui indigne.

Provoqués à Ferguson (banlieue de Saint-Louis dans l’Etat du Missouri), depuis la décision du grand jury du comté de Saint Louis, de ne pas poursuivre Darren Wilson, le tueur de Michael Brown, les remous sociaux de désapprobation, telle une trainée de poudre, se sont poursuivis à Washington et New York, et ont fait tâche d’huile en Europe (Londres). En fait, la situation de Ferguson n’est pas un cas isolé :

  • Tamir Rice, un enfant de 12 ans, a été abattu par un policier à Cleveland (ville du Mid-Ouest des États-Unis dans l’État de l’Ohio), le 22 novembre 2014, alors qu’il jouait avec un pistolet factice.

 

  • Eric Garner, un Afro-Américain de 43 ans, avait été plaqué au sol par plusieurs policiers blancs le 17 juillet à Staten Island (New York). Pris par le cou, il se plaignait de ne plus pouvoir respirer et meurt étranglé. Le policier ne sera pourtant pas poursuivi, selon le verdict du grand jury.

 

  • Le verdict de New York intervient dix jours après celui de Ferguson, et deux semaines après la bavure à Cleveland (Tamir Rice).

Le diagnostic de la situation de Ferguson a été fait par voix plus autorisée : « une profonde défiance entre les forces de l’ordre et les communautés de couleur … l’héritage de la discrimination raciale… Ce n’est pas seulement un problème pour Ferguson, c’est un problème pour l’Amérique ». (Président Barack Obama, lundi 24 novembre).

Les réactions à cette situation qui met en évidence une ‘’fracture raciale’’, continuent de faire tache d’huile dans les villes des Etats-Unis et en Europe. Le continent noir doit-il demeurer aphone devant ce drame d’une autre époque qui gangrène le pays d’Abraham Lincoln et Martin Luther King?

Pendant le Programme IVLP 2014, les participants provenant de dix pays d’Afrique noire n’ont pas connu de mesure de discrimination raciale aux Etats-Unis, au cours de séjour à Washington, Philadelphie, New York, Denver, Columbia et Saint-Louis. Mais naturellement, les journalistes africains ont pensé à Michael Brown, une victime de la discrimination. Notre consœur malienne, Aminata Traoré s’est rendue à Ferguson, sur les lieux où l’adolescent noir de 18 ans, Michael Brown a été abattu, sept semaines auparavant (le 9 août dernier).

La pauvreté, l’ignorance, les maladies comme la fièvre à virus Ebola, le VIH-Sida et autres, sont autant de menaces contre l’humanité, qui retiennent l’attention du GRAPA, autant que la situation à Ferguson, Staten Island et Cleveland.

Ajoutons notre voix à celles de ceux qui, mains nues, scandent: « hands up, don’t shoot ! ».

Bamako, le 10 décembre 2014

Pour la Coordination du GRAPA

Boukary DAOU

[email protected]

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