Etat- Islam et Traditions: Moins des Religieux dans la gestion des ” Affaires Publiques”.

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Le Mali, bien qu’une République laïque à 92% de musulmans, nous offre un climat social délétère et en net déliquescence à travers l’influence de quelques leaders religieux peu orthodoxes. On assiste alors à la faiblesse de l’Etat à travers ses institutions due au poids des Religions et Traditions.

Ce facteur limitant est dû sans doute: au discrédit des politiques auprès des populations, a la pauvreté sans cesse grandissante des populations, au sentiment d’abandon et d’absence de juste à l’endroit des populations, à la grande corruption qui gangrène les finances publiques. Tout ce cortège entraine inévitablement la perte vertigineuse de nos valeurs sociétales.
L’échec criard des politiques à apporter des solutions idoines aux problèmes des populations; reste un facteur déterminant de leur migration vers les confessions religieuses dites, les «Hors la Loi”.
Selon une étude du GREAT, 63% des Maliens ont une opinion favorable pour les leaders religieux, contre 22% pour les leaders politiques fortement décriés. En guise d’exemple concret: l’adoption par l’Assemblée Nationale le 03 Août 2009, d’un nouveau code de la famille jugé progressiste est révélatrice. Opposé à ce texte, le Haut Conseil Islamique mobilisa une foule de 50000 fidèles dans un stade de la capitale (stade du 26 Mars).
Il s’en est suivi une démonstration de force accompagnée de fatwas dans certaines mosquées et sur certaines radios de la place. Cette campagne de dénigrassions des Institutions par les leaders religieux a fait capoter le projet de société.
Cet épisode semble avoir fortement influencé les Institutions, d’où la création en 2012 d’un Ministère dédié aux Affaires Religieuses et du Culte, une première au Mali. L’étape suivante dans la montée de l’influence religieuse a été l’élection présidentielle de 2013 à travers l’implication du Mouvement ” Sabati”, une plateforme politique créée par le Haut Conseil Islamique en faveur de l’actuel locataire de Koulouba.
L’impartialité du Haut Conseil Islamique dans la gestion des élections présidentielles, a crée de vives tensions entre les différents leaders religieux de l’organisation en question. Nonobstant, l’immixtion de la Religion dans la sphère politique pourrait être évitée, en créant par exemple des bureaux d’écoute au sein de l’Administration.
Au demeurant, les religions ne doivent pas constituer un frein à la cohésion sociale, mais au contraire être un facteur fédérateur et de réconciliation des populations. L’Etat, en tout état de cause doit obligatoirement jouer sa partition en contrôlant les sources de financement des lieux de culte et sévir s’il le faut, contre les dérapages verbaux sur les radios confessionnelles illégales. ” Protégeons la laïcité afin de nous protéger des dérives inattendues”.
Mama Harber Touré

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