Etat de la nation, élection présidentielle : Un groupement de la société civile fait le point !

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Un regroupement de la société civile composé de l’Association Joko Ni Maaya, Faso Dembé Ton, AMIFA, AJDD, GPM, Trop c’est Trop, Aourou Wély… a organisé hier une conférence-débats à la Maison de la Presse. Le principal conférencier, Idrissa Seydou Traoré de l’Association Joko Ni Maaya, de l’histoire du Mali, de la période des grands empires à l’avènement de la démocratie, en passant par la colonisation et l’indépendance, a déploré l’effritement de toutes les valeurs qui ont fondé notre nation.

Et la source de cet effondrement est connue : l’avènement de la démocratie avec la IIIème République ! Dans un document présenté, on peut lire : « Lors du renversement du régime du Général Moussa TRAORÉ en mars 1991, les revendications du peuple portaient essentiellement sur trois (3), points à savoir : Démocratie/multipartisme- Kokadiè Education. La Conférence Nationale tenue du 29 juillet au 12 aout 1991 a été mise à profit pour récupérer la révolution de mars 1991 et imprimer au système démocratique malien une nouvelle orientation. L’acte fondamental issu de ces assises a octroyé au Président de la République tous les attributs d’un Président du système de parti unique. Cette situation est décriée 25 ans plus tard par les mêmes acteurs lors de la tentative de révision constitutionnelle de 2017. Par ailleurs, le parti au pouvoir s’organise et se comporte en parti-Etat qui soumet l’Administration publique et la Justice à sa volonté. Que s’est-il passé depuis le 26 mars 1991 pour que le Mali se trouve plus bas que terre ?

LA DESTRUCTION

En effet, des acteurs du Système Démocratique, pour réaliser leur dessin de devenir économiquement et politiquement incontournable, se sont positionnés sur toutes les sources de revenus du pays, soit en devenant actionnaires majoritaires à travers des sociétés écrans, soit pour ponctionner ce qui revient à l’Etat, faisant du Mali un Etat sous perfusion continue. Ainsi, le modèle démocratique malien s’est mué en démocratie de business, à savoir l’ACI créée pour la spéculation foncière étatique a fait de cette activité le sport national au Mali avec tous les abus possibles ; PMU-Mali ; Banque de l’Habitat… Services aéroportuaires… Le secteur minier a instauré un système d’apartheid dans les zones concernées avec la complicité des autorités. Le patrimoine immobilier de l’État est bradé et les services publics sont dans des locaux loués. La privatisation de l’éducation a rendu l’école inaccessible aux enfants des démunis ; la plupart des fonctionnaires ont privatisé leur fonction ; la justice est instrumentalisée et décrédibilisée avec tous les abus ; la corruption est érigée en système à tous les niveaux, même l’usager de la route se croit obligé de corrompre le policier afin d’échapper à ses obligations… La dictature de la corruption animée à la fois par l’État et des individus fait de Dieu le seul recours du malien « yenta da Allah kan». L’impunité est totale quelque soit le délit ou la faute ; l’argent est Roi au point que tout à un prix, y compris la personne humaine ; et le Mali notre patrie, est déshumanisé, la République privatisée. Les dix Cercles du Sud sont sous permis minier sans aucune considération pour les villages et leurs exploitations agricoles. Tous les cours d’eau sont sous permis minier et pollués. La 3ème République a fait plus de victimes et de frustrés que les deux premières Républiques réunies ; les gens sont dans des déviations comportementales avérées de toutes sortes.

Au Plan politique

Le multipartisme intégral a engendré la prolifération des partis politiques. Le parti au pouvoir s’érige en parti-Etat, soumettant tout à sa seule cause. Le fait partisan a divisé nos familles, nos villages et notre pays tout en brisant nos liens de parenté tissés au fil de plusieurs générations de vivre ensemble. Le Mali, hier présenté comme étant une nation, connait des affrontements ethniques attisés par les politiques soit directement, soit indirectement.

Au plan militaire

L’armée malienne était performante, bien équipée, avec des soldats et officiers valeureux sollicités sur plusieurs fronts. Cette armée a été détruite et démantelée au profit d’une «Armée de Paix» offrant ainsi le Mali, grand, fier et envié à ses ennemis. L’espace aérien du Mali était inviolable grâce à une bonne couverture Radar, mais sous la 3ème République, l’espace malien est devenu une passoire « air cocaïne». Tout le Mali est en insécurité et sous tutelle avec près de 20000 étrangers armés, soit un fusil pour 750 maliens pour une population de 15 millions d’habitants. Que reste-t-il de l’intégrité du territoire malien?

Relations internationales

La France et l’Algérie sont les deux piliers de la situation de paix au Mali. Les deux se présentent comme des «Amis du Mali. –Algérie : les maliens ont peu de lisibilité sur la position de ce pays dans la stabilisation du Mali ; -France : le sentiment anti français grandit au sein de la population malienne. Prenons-nous en charge et aidons la France à ne plus nous infantiliser. En conclusion, les maliens doivent ensemble revisiter leur histoire, leur culture, leurs croyances et leur présent, pour instaurer la culture de la paix basée sur les mécanismes qui sont les nôtres, en usant du Savoir et de la Vérité dans la Droiture… ». Quel Mali nous voulons laisser à nos enfants ? Quels citoyens voulons- nous devenir ? Quel type de leader pour nous gouverner ? Voici quelques questions que soumettent les conférenciers aux maliens pour réflexion ! Enfin, une dernière question de la rédaction : ces préalables sont-ils réunis ou satisfaits pour qu’on aille aux élections ?

Rassemblés par A.A

 

 

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