Les commerçants s’indignent de l’état de dégradation du grand marché à Niébala, le plus grand marché de Bougouni. Ils dénoncent l’état pendant cette période hivernale. Selon la mairie, le taux de recouvrement des impôts n’atteint pas les 3%.
« Une situation qui pourrait rendre la conservation des infrastructures publiques très difficiles», souligne Dominique Fomba, un adjoint au maire de la commune urbaine de Bougouni lors de leur restitution publique, tenue le 19 juin dernier. Quelles seront les causes de cette situation ? Et pourquoi ce faible taux de paiement d’impôts ? Nous sommes allés à la rencontre de certains commerçants qui ont manifesté leur ras de bol face à l’impérieuse nécessité d’apporter les solutions concrètes et de répondre au cri de cœur lancé.
« Presque dix ans que ça dure le problème, il est causé par les fibres optiques d’orange Mali qui traversent certains caniveaux aux alentours du marché. N’importe où passe cette fibre optique, elle bloque la boue dans les collecteurs, et ramène l’eau et les ordures sur le goudron. Ce qui fait que nos maisons sont envahies par l’eau qui suit sa course dans les familles voisines ainsi que tous les magasins aux alentours sont inondés. Nous avons interpelé la mairie à plusieurs fois mais sans suite. Nous savons tous que pour la construction de la commune urbaine, les commerçants paient les 60% des patentes de la mairie. Quand on observe la commune urbaine de Bougouni ? On verra que les commerçants contribuent à hauteur de plus de 40 millions de Fcfa. Quand je sortais pour ma dernière session, c’était 45 millions de Fcfa », a déclaré Daouda Amara Traoré commerçant au grand marché de Bougouni à Niébala. Selon lui, le non-paiement des impôts est dû à un manque de confiance entre la population et les élus communaux. L’appellation impôt n’est pas comprise, a-t-il souligné. « Dans la nomenclature des communes et le district de Bamako, il existe 33 poches de recettes mais quand on observe ces poches nous verrons que plus de 20 et quelques sont sabotés parce que la population ne se sent pas concernée. Le PACUM aussi qui est venu pour les performances afin d’aider les communes. Lors du mandat précédent, je faisais moi-même partie de ce projet PACUM où j’étais chargé de le piloter. Les bureaux qui ont été mis en place pour ce projet n’ont eu de suivi. Et l’ONG AAMED dont le projet PACUM a confié la sensibilisation des villages, reste jusqu’à présent inoffensive. Parce qu’il ne s’agit pas seulement quelques panneaux affichant « je paye mes impôts et taxes » pour que les gens payent leurs taxes et impôts. Il faut que les élus passent sensibiliser les populations et faire des restitutions publiques», a-t-il ajouté.
Ladji Sangaré explique : « les eaux de ruissellement causent des dégâts chez nous, les premières pluies tombées à Bougouni nous ont causé des pertes importantes ici au grand marché. L’eau a envahi nos magasins, surtout le lendemain de la fête nous avons passé toute la journée à travailler. Nous étions obligés de fabriquer un bloc avec des pierres pour empêcher plus de dégâts. A mon avis le problème est dû au non curage des caniveaux et la mairie doit prendre les précautions avant le prochain hivernage. » A en croire A.N un autre commerçant, cette situation dure près de 10 ans et s’aggrave à chaque hivernage.
Au passage de notre équipe de reportage le constat est que les magasins de la place étaient inondés par les eaux de ruissellement. Ce qui cause d’énormes pertes aux commerçants.
Moussa Sangaré