Placé sous le signe « des actes de naissance pour tous » la célébration de la journée Africaine de l’état civil offre l’opportunité aux autorités du pays de faire l’état des lieux afin de renforcer les mesures mises en œuvre pour doter chaque enfant malien d’un acte de naissance.
Malgré des efforts fournis, selon la représentante de l’Unicef, 25% de nouveau-nés ne sont pas déclarés à l’état civil et 55% des enfants déclarés dans les délais légaux n’ont pas d’acte de naissance. C’est dire que le chemin reste encore long surtout avec la crise sécuritaire qui entrave le fonctionnement des services de l’Etat dans de nombreuses régions du pays. Malgré l’immensité de la tâche, les plus hautes autorités du pays œuvrent sans relâche pour l’identification et la dotation de chaque enfant malien d’un acte de naissance. La délivrance gratuite de la première copie et les photocopies à 100f CFA témoignent de la volonté des autorités à permettre à tous citoyens de disposer d’un acte de naissance.
En présence des personnalités présentes à la cérémonie, le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Boubacar Alpha Bah a, dans son intervention, mis l’accent sur la nécessité de doter chaque enfant d’un acte de naissance. A ses dires, les données de l’état civil sont utiles pour concevoir les écoles et les infrastructures sociales ainsi que pour la gestion de l’ensemble du territoire national.
Selon le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, une meilleure planification suppose qu’on a de bonnes données d’abord sur la démographie, sur les ressources humaines et ensuite maintenant les autres ressources vont suivre, d’où l’intérêt de l’état civil.
Après la remise symbolique d’un ordinateur au maire de chaque commune du district, le ministre Bah n’a pas manqué de mettre en garde nos concitoyens sur les risques de l’oubli de faire identifier leur enfant. Pour Roseline Araman, représentante de l’Unicef, « le droit à l’identité, c’est le premier droit de l’enfant. Tous ces enfants sans acte de naissance se retrouvent dans une situation d’exclusion : ils deviennent invisibles et courent le risque d’apatride ».
Au regard de l’intervention des différentes personnalités lors de la cérémonie de commémoration de la journée Africaine de l’état civil, l’on constate que les dirigeants africains en général et ceux du Mali sont conscients de l’enjeu de la maitrise de la démographie mais aussi de la nécessité d’identifier chaque citoyen pour concevoir un programme de développement. Il leur revient donc de redoubler d’efforts pour relever le défi de l’état civil en multipliant les initiatives dans le domaine de la sensibilisation qui reste toujours un handicap dans un pays où la majorité de la population est réticente à toute forme d’identification émanant des autorités.
Bouba Sankaré