Le Mali, à l’instar des autres pays africains, est confronté à de nombreux problèmes dont surtout celui du chômage des jeunes avec pour corollaire, l’exode rural, la délinquance juvénile, l’usage de la drogue, de l’alcool et la dépravation des mœurs. Le passage de la vie scolaire ou universitaire à la vie active demeure un cauchemar pour les jeunes diplômés maliens.
Le chômage dicte sa loi dans les différents quartiers de Bamako. Désœuvrés et souvent abandonnés à eux-mêmes, beaucoup de jeunes passent leurs journées à scruter un avenir incertain. Ces jeunes n’y croient plus. Et dans ce contexte, les «grins» de thé sont devenus leur seul recours. Oumar Seydou N’Diaye Konaté., moins de la trentaine d’années, titulaire d’une maîtrise, est au chômage depuis plusieurs années. Cette situation l’oblige à rester célibataire et à vivre à la charge de ses parents qui ne sont pas des fonctionnaires. Pourtant, il ne ménage pas ses efforts pour trouver un emploi. Ses persistantes visites au sein des structures habiletés à lui trouver quelque chose et ses innombrables lettres de candidature, n’ont jamais été couronnées de succès. Si les jeunes gars sont confrontés à des ennuis, il n’en demeure pas moins que l’accès des filles à l’emploi est un goulot d’étranglement. Awa, plus de la vingtaine n’a pas gagné de boulot depuis qu’elle a décroché sa licence en gestion des entreprises.
Ces exemples prouvent à suffisance que si le Mali a enregistré de bonnes performances économiques ces dernières années, cela n’a pas généré suffisamment d’emplois. Le marché du travail y est particulièrement étroit. Autant dire que la politique de l’Etat pour l’emploi bute sur le nombre élevé de diplômés qui sortent de l’université et des écoles de formation. La très faible transformation structurelle de l’économie, l’inadéquation entre le système éducatif et les besoins du marché de travail sont les autres freins à l’emploi des jeunes. Il est donc temps que le gouvernement malien revoie sa copie en matière de sa politique d’emploi des jeunes.
Destin GNIMADI