Espèces animales protégées : Le danger de la pression anthropique

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Des dispositions législatives sont prises pour protéger la faune. La chasse de certaines de ces espèces est réglementée.

Les ressources fauniques font partie des richesses naturelles nationales. Elles constituent des éléments caractérisant la zone intertropicale dont notre pays s’identifie particulièrement. Face à la pression anthropique, l’explosion démographique, l’expansion urbaine, le surpâturage, les feux de brousse et les effets induits des changements climatiques, des populations animales de ce patrimoine naturel sont menacées de disparition. Ainsi pour mettre fin à cette tendance accrue, les pouvoirs publics ont pris des dispositions législatives protégeant la faune. Ces mesures sont consignées dans la loi n°95 031 du 20 mars 1995 fixant les conditions de gestion de la faune sauvage et de son habitat. Qu’est ce que la faune sauvage ? Quelles sont les populations animales protégées et non protégées au Mali ? La faune sauvage est constituée de tous les animaux vivant en liberté dans leur milieu naturel. L’article 2 de la loi régissant sa gestion stipule que le domaine faunique national comprend les aires mises à part pour la conservation de la vie animale sauvage. Il s’agit des réserves naturelles intégrales, de parcs nationaux, de réserves de faune, de réserves spéciales ou sanctuaires, de réserves de la biosphère, de zones d’intérêt cynégétique et tout périmètre consacré à des buts particuliers de protection ou de valorisation de la faune, a indiqué Sékou Kanta, chef de Division réglementation et contrôle à la Direction nationale des Eaux et Forêts (DNEF). Cette loi dans sa forme tient compte des principes de la décentralisation qui précise que le domaine faunique national se divise en trois parties. Il s’agit du domaine faunique de l’Etat qui comprend les réserves naturelles intégrales, les parcs nationaux, les réserves de faune, les sanctuaires, les réserves de la biosphère, des zones d’intérêt cynégétique, les zones amodiées, les ranches de gibier immatriculés en son nom. Le domaine des collectivités, quant à lui, comprend des zones amodiées qui leur sont concédées. Enfin, le domaine faunique des particuliers est constitué des ranches de gibiers et les zones amodiées qui leur sont conférées, conformément à la législation en vigueur.

RARES. De ce fait, selon Sékou Kanta, la loi régissant la faune sauvage classe les populations animales en trois catégories. La première est appelée les espèces intégralement protégées. Ce sont des espèces qui sont soustraites de tout prélèvement sauf pour des raisons scientifiques. Ce groupe concerne des animaux considérés comme rares, menacés ou en voie de disparition. Ils sont composés de mammifères, d’oiseaux et de reptiles. Parmi les catégories de mammifères, on peut noter les chimpanzés, les colombes, la panthère ou léopard, le guépard, le chat doré, les loutres, les pangolins, l’oryctérope, l’addax, l’oryx algazelle, la gazelle dama, le mouflon à manchettes, le damalisque, la gazelle dorcade, le céphalophe à flanc roux, l’hippopotame nain, le buffle, l’élan de derby, la girafe, l’éléphant, le cynhyène ou lycaon, femelle d’antilope qui ne porte pas de cornes et le lamantin. Les oiseaux, dont il est question sont le bec en sabot, le messager serpentaire, le jabiru, le comatibus chevelu, le marabout, tous les vautours et charognards, l’oricou, l’aigrette, les cigognes, le héron garde-bœuf, l’ombrette, la spatule, tous les flamants, les pélicans, l’ibis, le grand calao d’Abyssinie, la pintade à poitrine blanche, la grue couronnée, les oiseaux de proie, les hiboux et chouettes et l’autruche. Dans la famille des reptiles, tous les crocodiles. Leur chasse ou leur capture est conditionnée. Ils ne peuvent être chassés ou capturés que pour des raisons de protection des personnes et de leurs biens ou tout simplement pour des besoins de recherches scientifiques. Leur protection s’étend jusqu’au nid des oiseaux qui y figurent sur la liste. La deuxième catégorie concerne les animaux partiellement protégés par la loi. De fait, la protection de cette catégorie est définie par l’article 24 de la loi, qui limite le régime de leur chasse. Ces animaux sont le lion, l’hippopotame, l’hippotrague, le cobe défassa, et le bubale major, le cobe de Buffon, le guib harnaché, la cobe redunca, la gazelle à front roux, le céphalophe de Grimm, l’ourébi, le caracal, le serval et le ratel. Les oiseaux comme l’outarde arabe et l’outarde de Denham. Les reptiles comme la tortue d’eau douce et la tortue terrestre. La chasse de ces animaux est conditionnée à la détention d’un permis de chasse qui, aussi doit être assorti de la latitude d’abattage. A cet effet, la loi prévoit des mesures afin éviter que la pression humaine ne soit trop forte sur ces animaux. Ils peuvent cependant être chassés, mais avec beaucoup de conditionnalités. En clair pour chasser ces animaux, la loi met beaucoup de barrières. Il s’agit par exemple de l’acquisition d’un permis de chasse et le paiement d’une taxe d’abattage par tête d’animaux.

BRACONNAGE. A cet effet, Sékou Kanta définit la chasse comme étant l’action de rechercher, de poursuivre, de capturer, de tuer un animal sauvage, de ramasser les œufs ou de détruire les nids des oiseaux et des reptiles. Quant à la capture, il a noté, qu’elle est l’acte de prendre un animal vivant ou de le soustraire de son milieu naturel. Le braconnage est l’exercice illégal de la chasse. Dans notre pays la chasse est régulée par la loi. Elle se fait pendant des périodes bien indiquées par la loi, sa pratique est conditionnée à l’acquisition d’un permis de chasse qui doit être délivré par la Direction nationale des Eaux et Forêts. La validité d’un permis de chasse va de deux à quatre mois. Ce permis est également délivré sur la base du permis du port d’arme. En plus, selon Sékou Kanta, la loi n’autorise pas la vente de la viande des animaux abattus même par ceux ayant droit de chasse. Le problème dans la gestion de la faune sauvage dans notre pays est que peu de personnes maitrisent le calendrier de chasse. Or, la période de chasse est régularisée chaque année par la loi. Par exemple pour l’année 2012, la grande chasse est prévue du 1er janvier au 30 avril et la petite chasse se déroulera du 15 novembre au 31 décembre. Ainsi, la troisième catégorie concerne les animaux non protégés par la loi. Ces animaux sont appelés animaux-gibiers. Ce sont par exemple, la phacochère, le potamochère, l’aulacode, le porc épic, les lièvres, le daman des rochers, le daman d’arbre, l’écureuil fouisseur, l’écureuil arboricole, le rat de Gambie, l’hyène tachetée, l’hyène rayée, le chacal commun, le chacal à flanc rayé, le renard des sables, le fennec, le chat de Libye, la civette, la genette, les zorilles communs, la mangouste rouge naine, la mangouste Ichneumon, la mangouste rayée, le cynocéphale babouin, le vervet (singe vert), le patas (singe rouge), le galago du Sénégal. Les oiseaux comme la petite outarde, la pintade commune, le francolin commun (perdrix). Ce sont des animaux qui généralement font des dégâts dans les zones de culture. Par ailleurs, l’Etat veille sur leur chasse, conformément à des dispositions réglementaires. Leur chasse est non seulement périodique, mais conditionnée à l’acquisition d’un permis de chasse. Au-delà de ces catégories, a-t-il souligné, il y a une autre catégorie d’animaux appelée non gibier. Il s’agit par exemple des criquets, du caméléon et du margouillat. Cependant la loi n’autorise pas leurs usages comme produit commercial international comme indique les conventions internationales qui les protègent.

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Changements climatiques : DURBAN ACCUEILLE LA 17è CONFEéRENCE

Hier, s’est ouvert à Durban, la COP17, ou la 17e Conférence des Nations unies sur le changement climatique. Pendant deux semaines, la deuxième ville d’Afrique du Sud est prête à accueillir plus de 20.000 délégués et 10.000 membres de la société civile. Toutes les mesures ont été prises pour assurer cette grande conférence comme le nettoyage des rues, même si le pays n’a pas l’esprit « vert ». C’est, en effet, le 13e pollueur au monde. Sur les bords de l’océan Indien, les rues de Durban ont été nettoyées. Les enfants des rues et les mendiants chassés du front de mer et du centre-ville. L’aéroport King Shaka inauguré l’an passé va réserver certains de ses terminaux pour accueillir tous les délégués. 500 vélos seront mis à la disposition des participants. Des tribunaux spéciaux ouverts 24h/24 ont vu le jour pour venir en aide aux visiteurs qui pourraient expérimenter quelques mésaventures dans un pays où le niveau de criminalité est extrêmement élevé. Alors, après le succès de la Coupe du monde de football en 2010, la logistique semble être au point pour accueillir « la plus grande conférence qui ait jamais eu lieu en Afrique », selon la mairie de Durban. Pourtant, en Afrique du Sud, la conscience environnementale est à peine naissante, les verts quasi inexistants et le changement climatique très loin de la préoccupation du quotidien de beaucoup de gens. Dans le pays le plus inégalitaire au monde, 13ème pollueur sur la planète (autant que le Royaume Uni), près de 19% de la population n’a toujours pas accès à l’électricité. Dans sa cabane de tôle et de bois, à Soweto, Nonhlanhla vit dans une petite maison qui peut vite être inondée. Depuis dix ans, elle a l’impression que les saisons ne sont plus comme avant. Alors si Eskom, la compagnie nationale d’électricité est le plus gros pollueur en Afrique du Sud avec ses centrales à charbon, ça lui est bien égal : « quand je viens d’un endroit, où il y a de l’électricité et que j’arrive ici dans le noir. C’est l’enfer. Nous voulons juste de l’électricité ». Comme elle, beaucoup de Sud-Africains ne s’intéressent pas au changement climatique et à la pollution. Même à Johannesburg sur les bancs de l’université, on rêve plutôt de conduire un 4X4 ou une berline et d’avoir une grande maison, comme Letsoalo « Quand on regarde les clips des artistes américains ou autres avec leurs grosses voitures, nous avons tous de grands rêves, nous voulons devenir riches et conduire nos propres voitures ! ».

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