Espace divertissement : Le Carrefour des jeunes dans le collimateur

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Conçus par les autorités pour un espace de divertissement, de rencontre, d’épanouissement, de réinsertion et d’échange des jeunes, le Carrefour des jeunes de Bamako ressemble aujourd’hui à un cimetière. De nombreux projets sources de créations d’emplois et de richesses sont jetés dans l’eau. A cela s’ajoutent des pillages systématiques des biens de l’Etat. Du fait de l’attitude peu orthodoxe de la directrice générale du carrefour, Mme Djénéba Sanogo. Notre enquête.

 

 

Il existe au Mali des services d’Etat dont les pratiques sont contraires à toute orthodoxie et. Le Carrefour des jeunes fait partie de ce lot de service. Ce service a été crée par Modibo Kéita pour servir d’espace de rencontre, de formation, de réinsertion et d’épanouissement de la jeunesse.

 

 

Et bon nombre de cadres maliens pendant leur jeunesse ont passé des moments inoubliables au Foyer des jeunes, son appellation à l’époque. Il a contribué à l’enrichissement et au rayonnement de la culture malienne tant au niveau national qu’international. Selon Soumaïla Coulibaly dit Soumaïla Ba, directeur de la troupe Babemba, le Carrefour abritait des académies de danse, de chant, de percussions et de musique.

 

 

“Dans ces écoles sont sorties des sommités de percussions qui dirigent des écoles de percussions et accompagnent des grands artistes dans le monde dont Mady Kéita dit L’eau Japon, Abdou Doumbia et Bakary Doumbia aux Etats-Unis. Les percussionnistes d’Oumou Sangaré, d’Amadou et Mariam et autres star de la musique malienne sont tous des produits de la politique du carrefour sous la direction des directeurs comme Solomane Diarra, Beidy Thiam et Drissa Guindo, l’actuel directeur national de la jeunesse”, a-t-il affirmé. 

 

 

Mais depuis la succession de Drissa Guindo par Mme Djénébou Sanogo en 2004, ce fut le calvaire des jeunes. Et ses moments sont devenus des tristes souvenirs.

 

 

Les premiers qui ont fait les frais sont le directeur de l’académie de danse, chant et percussions, feu Mamadou Kanté, qui par la suite a déménagé son académie dans le dépôt du chemin de fer, Moussa Kéita dit “Bob”, qui répétait et apprenait aux touristes occidentaux et asiatiques à jouer à la percussion, et Hamidou exploitant du petit jardin en bar-restaurant. Au moment de notre enquête, nous avons été le témoin oculaire d’une violente altercation entre la directrice et l’activiste bouillant Mohamed Bathily Alias Ras Bath.

 

 

Or, Mohamed Youssouf Bathily fait partie de ceux qui œuvrent pour le dynamisme du Carrefour. Du coup d’Etat à aujourd’hui, notre journal a couvert au moins 40 conférences et point de presse qu’il a animées avec ses mouvements. Il s’agit les Sofas de la République, le Mourasma et le Collectif pour la défense de la République.

 

 

Ras Bath a affirmé que la directrice ne nourrit qu’un sentiment de haine contre lui. “Parce qu’à chaque occasion d’abus, je ne manque pas de lui rappeler son statut d’administrateur, d’employé des citoyens, serviteur de la nation conformément au texte et non son humeur ou sa volonté”, a déclaré notre interlocuteur.

 

 

Au Carrefour, les jeunes passent la journée à causer, vendre du jus, prendre du thé ou regarder la télévision. Hormis les locations qui rapportent de l’argent frais, toute autre initiative ou projet d’activité récréative à rentabilité différée est systématiquement rejeté. Avec des tarifs exorbitants.
Le tarif varie entre 15 000 et 50 000 par réunion ou conférence. D’autres bénéficient de la grâce de la reine. Nous avons été sans succès voir la directrice pour des précisions sur le tarif officiel de location des espaces.

 

 

De nos jours, hormis les conférences de presse, les rencontres hebdomadaires des communautés anglophones au Mali et quelques clients du bar de la terrasse, le programme du Carrefour est complètement vide et ressemble à un cimetière.

 

 

Suivant l’exemple de cette organisation de la société civile qui a saisi le Vérificateur général par rapport à la gestion des fonds alloués à l’Opéra Sahel au niveau du ministère de la Culture, Mohamed Youssouf Bathily dit disposer d’éléments de preuves et est en train de recouper d’autres par rapport à la gestion du Carrefour des jeunes notamment l’écroulement du toit de la case du grand jardin en 2008.

 

 

A suivre…

Ibrahim Sogoba

 

 

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