Esclavage en milieu Soninké au Mali : Une bombe sociale à désamorcer

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Il est clair et limpide que depuis la nuit des temps, plusieurs idéaux sous-tendent les valeurs cardinales de la société malienne. Il s’agit entre autres de la cohésion sociale, du vivre ensemble, de la coexistence pacifique, de l’entraide, du cousinage en plaisanterie et de l’acceptation de l’autre quel que soit son milieu d’origine.

Cette réalité séculaire au sommet de laquelle le Mali a construit sa fierté et sa réputation nationales se trouve être menacée de disparition à cause de certaines fallacieuses considérations du genre ascendance d’une classe sociale sur une autre.

La pratique de l’esclavage est-elle une réalité dans certaines localités du Mali ?

Des sources généralement bien informées nous ont rapporté l’information selon laquelle les violences liées à cette pratique prennent de plus en plus de l’ampleur dans la région de Kayes, fief des Soninkés. Qu’en est-il exactement ?

Des associations seraient mises en place par des ressortissants nantis de cette localité vivant en Europe et ailleurs dans le seul but de faire révolter les personnes victimes de cette injustice sociale au risque de compromettre le vivre ensemble, un des piliers de notre culture ancestrale.

En effet en univers Soninké jadis considéré comme un havre de paix, on veut nous faire croire mordicus que cette localité serait en passe de devenir une poudrière pouvant exploser à tout moment auquel cas, tous les liens sociaux traditionnels se verraient brisés en mille morceaux.

Que se passe-t-il en réalité entre les communautés de la zone Soninké piquée par le virus de l’immigration ?

Des informations glanées çà et là par nos soins à travers les enquêtes menées sur le terrain font état d’une incompréhension notoire entre les populations qui vivent en harmonie depuis fort longtemps. Il n’y a point de pratique d’esclavage dans le milieu Soninké au Mali, point de suprématie d’une race sur une autre, point de marginalisation d’une classe sociale au motif qu’elle est minoritaire et venue d’ailleurs.

Des Diarra des Coulibaly cohabitent avec les Soninkés dans le strict respect mutuel. Venus de Ségou depuis des décennies, ils ont bénéficié de la générosité de leurs hôtes qui leur ont donné des terres pour s’installer.

De père en fils, en plus de la langue locale qu’ils ont apprise à merveille, ils se sont exercés aux métiers de forgeron, cultivateur, potier, vannier pour survivre.

Le fait d’être installé loin de leur base d’origine ne fait pas d’eux des esclaves, des moins que rien. Au contraire ils deviennent membres à part entière de la communauté d’accueil.

Plusieurs jeunes issus de la localité qui ont eu la chance de s’installer en Europe et qui y travaillent ont amassé une fortune non négligeable. Ils sont à la base de la création et de l’animation d’une association dénommée GAMBANE qui signifie en Soninké « Nous sommes les mêmes ».

Avec les moyens financiers dont ils disposent, le charivari social prend de l’ampleur au point de mettre les populations dos à dos après de nombreuses années de cohabitation dans la paix et la concorde.

Ce comportement de ces jeunes immigrés ne vise d’autre objectif que de révolter ceux qui vivent ensemble et qui ont tout en partage des années durant sans l’ombre d’aucune maltraitance ou d’humiliation.

Avouer que l’esclavage est une pratique courante dans les cercles de Kayes, Nioro, Diéma, Nara, Kita et Yélimané en plein pays soninké, relèverait de la calomnie a soutenu une de nos sources. Dans ces localités, il peut exister quelques cas isolés de maltraitance, d’injustice çà et là comme dans tous les pays du monde.

Pourtant, il nous revenu qu’à Kayes, la justice s’est enfin réveillée pour stopper la pratique de l’esclavage par ascendance à Kayes. Dix-neuf (19) personnes ont été interpellées et détenues à la maison d’arrêt de la ville.

On se rappelle enfin que le 30 Juillet dernier, Madame Diogou Sidibé âgée d’environ 70 ans a été froidement assassinée dans son champ à LanyMody près de Kayes à cause de son opposition aux pratiques esclavagistes.

Au lieu d’attiser le feu de la révolte, de la discorde, de l’intoxication, de la haine et de la déchirure sociale, le temps est venu de sensibiliser les populations afin d’éviter des affrontements sociaux qui ont déjà occasionné morts d’hommes. Il ne sert à rien de monter des classes sociales contre d’autres alors qu’un saut en arrière dans les tréfonds de notre riche et multiséculaire tradition, permettrait de calmer les ardeurs vengeresses pour faire de nos sociétés de vraies vitrines de paix et de convivialité.

Nos enquêtes sur la question se poursuivent. A très bientôt dans nos prochaines parutions.

Le baron

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5 COMMENTAIRES

  1. L’auteur de cet article roule dans le déni propre à nous autres Maliens. Le phénomène de l’esclavage par ascendance est une triste réalité en milieu soninké. Humiliations, brimades, séquestration, meurtres, c’est le quotidien de tous ceux de ces prétendus descendants d’esclaves qui refusent d’assumer les conditions qui leur sont faites.
    Qui sont-ils d’abord, ces prétendus descendants d’esclaves ? Quelles sont leurs origines ?
    D’abord, l’auteur de l’article confond les tous les porteurs de patronyme Diarra et Coulibaly avec ceux qui sont victimes de cette barbarie. Il y a des Diarra et des Coulibaly qui ne sont pas frappés de cet anathème parce qu’ils ne sont pas descendants d’esclaves. Et il n’y a pas non plus que des Diarra et Coulibaly qui en sont victimes, mais aussi des Diallo, Sidibé, Diakité, Sanogo (et j’en n’oublie)
    Les Diarra et les Coulibaly victimes de cette situations sont ceux dont les aïeux ont été raflés par Elhadji Omar Tall au Kaarté, à Ségou. Quant aux autres, les Sidibé, Diallo, Diakité, Sanogo…, ce sont ceux dont les aïeux ont été raflés par Samory Touré dans le Ouassoulou et le Kénédougou. Ils sont tous descendants de princes, de cités princières. Leurs aïeux, femmes, enfants et les rares guerriers capturés étaient destinés à être écoulés sur le marché international des esclaves via les pays arabes. Les Soninkés assuraient la transaction. C’est les invendus des ces cohortes restés en pays soninké qui sont aujourd’hui appelés “esclaves par ascendance”. Maintenant, comment la situation est devenue conflictuelles ? C’est effectivement quand ces descendants d’esclaves ont commencé à devenir plus riches que leurs “maîtres” riches et à investir dans leur terroirs que la situation a commencé à se détériorer, que les maîtres, devenus jaloux ont commencé les brimades. On ne solutionne pas un problème réel par le déni et le mensonge, mais en le reconnaissant d’abord pour mieux le traiter.
    En 1998, arrivé à Tremblay en France en résidence d’écrivain, le maire de cette cité m’a dit que quand il a annoncé ma venue à ses administrés, parmi lesquels beaucoup de Maliens, ces derniers lui ont répondu que tous les porteurs de mon patronyme sont des esclaves, leurs esclaves, et que eux, ils ne viennent pas accueillir un esclave. Et pendant mon séjour de trois mois, pas un seul n’a rendu visite, à part une femme Diarra. Même quand celle-ci m’a invité à la maison, son mari n’a pas voulu m’attendre. C’est elle seule et ses enfants qui m’ont accueillis.
    Une berceuse soninké dit ceci :”Calme-toi, mon enfant. Si Dieu te donne longue vie, tu auras ton esclave chez les Bambara !” Voilà la vérité.
    Je ne jette pas pour autant l’anathème sur tous les Soninkés, mais il faut voir ensemble la réalité et trouver la solution à l’amiable pour éviter le pire. Ceux qui, depuis l’étranger, attisent la situation ne sont pas les descendants d’esclaves devenus riches, mais de “maîtres” qui veulent refaire le monde et imposer à nouveau l’esclavage à coups d’argent déversés sur l’administration.
    Je ne suis pas de la région, je suis de Ségou, mais je l’ai sillonnée de long en large. Je sais ce qui s’y passe. L’administration doit s’assumer, punir les auteurs d’exactions et interdire à jamais cette pratique honteuse. Sinon il y aura des guerres. C’est inévitable.

  2. L ISLAM, LE CHRISTIANISME LE JUDAISME ET LES RELIGIONS QUI SONT LIEES ONT LEURS ESSENCES ET LEURS METHODES DU RACISME ET L ESCLAVAGISME.

    LES SONINKES NE FONT QUE REPRODUIRE CE DONT ILS ONT SOUFFERT DES ABRAHAMIQUES ARABES.

  3. Un bon pays de merde ce pays , peuplé de gens anormaux qui se comportent pire que des bestiaux ; on ne retrouve même pas çà dans le règne animal

  4. Seydou, il faut traduire yugubane et ses semblables devant la Cour Penale Internationale pour crimes contre l’Humanite. La discrimination et la segregation n’ont pas de place dans l’Humanite, la société des humains.

  5. Esclavage en milieu Soninké au Mali: Une bombe sociale à désamorcer et un Crime contre l’Humanite.

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