Esclavage dans la Région de Kayes: Me Amadou Tièoulé Diarra plaide pour une Commission de Bons Offices

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En partenariat avec l’association TEMEDT, le mouvement anti-esclavagiste Gambana (tous les mêmes) a organisé une conférence de presse, ce samedi soir, à la Maison de la presse de Bamako. Face aux journalistes, Me Amadou Tièoulé Diarra, avocat des victimes, a plaidé pour une solution malienne.

Maliweb.netDes personnes séquestrées, fouettées jusqu’au sang pour avoir refusé de se soumettre à leurs ‘’ maîtres’’; des personnes chassées de leur village; des gens expulsés de leur immeuble «trop joli» et exproprié par des ‘’maîtres’’; des femmes violées par des «nobles» pour avoir manifesté leur mécontentement face au sort de leur mari et fils. Dans le cercle de Diéma, plusieurs familles ont récemment fui leur village. Depuis trois ans, tel est le sort réservé à certains Maliens par d’autres Maliens.

L’indifférence des autorités

«L’année dernière nous n’avons pas cultivé, cette année nous n’avons pas cultivé. Mais l’année prochaine, nous allons cultiver», prévient Marabata Diarra, vice-président du Comité de Bamako du mouvement Gambana. «Le gouvernement malien nous a montré que nous devons nous défendre nous-mêmes», s’emporte le conférencier. A l’époque du président Modibo Keita, explique Marabata Diarra, nul ne pouvait prétendre être maître de quelqu’un sans en répondre devant la justice. Ces trois dernières années, malgré tout ce qui se passe, le gouvernement ne fait rien. «Nous crions dans notre propre pays sans que les autorités nous entendent», affirme Marabata Diarra.

Un rapport de 200 pages

Dans le rôle de conférencier principal, Me Amadou Tièoulé Diarra a aussi dénoncé le laxisme des autorités. L’avocat estime que toutes les plaintes contre les auteurs de ces actes esclavagistes sont restées sans suite. «Ils ne viennent pas répondre à la convocation des juges», indique Me Diarra. «Ceux qui se rendent au tribunal s’entendent pour dire au juge que leur acte est plutôt une tradition et non de l’esclavage», ajoute l’avocat.

Le pire, interpelle le défenseur des droits humains, il n’y a jamais eu une Commission de Bons offices pour régler le problème. «Tout peut se régler par le dialogue », assure Me Diarra.Aux dires de l’avocat, un rapport de 200 pages est écrit. A défaut d’une solution malienne, le document sera déposé devant la Cour de Justice de la CEDEAO, au Nigéria, ou devant la Cour Africaine de Justice en Tanzanie.

Mamadou TOGOLA/Maliweb.net

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3 COMMENTAIRES

  1. S’il vous plaît arrêtez de nous distraire le problème de la région de kayes est l’immigration massive de la population
    Combien des jeunes ont péri leurs vies en Méditerranée . Personne n’est maître personne n’est esclave

  2. ” … Des personnes séquestrées, fouettées jusqu’au sang pour avoir refusé de se soumettre à leurs ‘’ maîtres’’; des personnes chassées de leur village; des gens expulsés de leur immeuble «trop joli» et exproprié par des ‘’maîtres’’; des femmes violées par des «nobles» pour avoir manifesté leur mécontentement face au sort de leur mari et fils. Dans le cercle de Diéma, plusieurs familles ont récemment fui leur village. Depuis trois ans, tel est le sort réservé à certains Maliens par d’autres Maliens…
    …«L’année dernière nous n’avons pas cultivé, cette année nous n’avons pas cultivé. Mais l’année prochaine, nous allons cultiver»,…
    … «Le gouvernement malien nous a montré que nous devons nous défendre nous-mêmes»,… ” … /// …

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    C’est d’une naïveté de croire que le Gouvernement Malien va ” libérer ” ces Personnes du poids de siècles de ce qu’ils appellent ” traditions ou coutumes “… !

    On oublie qu’en fait, ce qui se joue…, c’est un enjeu de Pouvoir… !

    Ce qu’on appelle ” les maîtres ” craignent de perdre leurs privilèges. Ils sont le relais de l’Administration d’ETAT dans les Zones rurales… !
    C’est eux qui occupent arbitrairement tous les Postes administratifs, tous les Postes électifs. Dans le temps il y a qu’eux qui peuvent se présenter à des Postes électifs… !
    On peut même dire que depuis quelques années, il y à certains endroits en Zones rurale, quelque chose qui ressemble à du progrès si j’ose dire. Car, parmi ceux qu’ils appellent ” les esclaves “, certains se présentent à des Postes électifs, comme pour être Députés, Maires ou Conseillers communaux…
    Comme Conseillers Communaux et Maires…, il y en a qui arrivent à se faire élire… Même si c’est rare… !
    Mais pour les Postes de Députés…, il reste du chemin à faire. La mentalité des Populations évoluent très lentement. Dans certaines Communes, pas du tout.
    Au niveau national, les Enfants de ceux qui sont estampillés ” descendants d’esclaves ” n’ont pas accès à de hautes Fonctions dans la haute Administration ou n’ont même pas accès à des Postes dans l’Administration tout court… !
    C’est pourquoi, il ne faut pas compter sur l’ETAT pour que les choses changent…

    Ces Personnes doivent se libérer elles même quoiqu’il leur en coûte. Parce que l’ETAT Malien est dirigé par les rejetons de ceux qu’ils appellent ” les maîtres “. Pour eux, c’est comme si on leur demande de pénaliser leurs parents… Ils ne peuvent pas… Donc, ils deviennent et sont complices de cette mascarade qu’ils appellent ” tradition ou coutumes “.

    Non au communautarisme.
    Non à l’ethnocentrisme.
    Non aux discriminations.

    Non à l’esclavage par ascendance…
    Non à l’esclavage sous toutes ses formes.

    Non au sectarisme.
    Non au racisme.
    Non à l’ostracisme.

    Non au séparatisme.

    Vivement le Mali pour nous tous.

  3. Thomas Sankara nous a dit que l’esclave se libere et pas dans le dialogue mais la lute et la Victoire. Le Mali est un pays voue a l’echec car avec le systeme des Castes rien n’exite comme valeurs regaliennes d’une Republique.

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