Esclavage au Mali : La situation alarmante dans la région de Kayes

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Les organisations anti-esclavagistes (TEMEDT, Gambana, RDDH) du Mali ont organisé une conférence de presse, le samedi 19 janvier 2019 à la maison de la presse  sur la persistance de l’esclavage par ascendance au Mali: cas de la région de Kayes. L’événement était sous la conduite de vice présidente de TEMEDT, Mme AichetouWalettAssanata en présence du président rassemblement malien pour la fraternité et le progrès (RMFP), Diadjiri Mohamed Kanouté et des témoins venus nombreux.

Si l’esclavage a toujours existé  au Mali d’une façon ou d’une autre manière, la situation s’est  envenimée dans la région de Kayes ces derniers temps.

Dans son discours, AichetouWalettAssanata a déclaré que l’esclavage est un héritage commun  qu’on doit abandonner. Avant d’ajouter que les autorités sont restées muettes face à certaines situations. «Tout problèmes non réglé deviendra un jour une tragédie. Nous visons comme objectif, la promotion et la défense des droits de l’homme». Elle a assuré avoir porté plainte à Nioro, mais demeure sceptique quant à l’aboutissement de la procédure. Elle affirme attendre du gouvernement, l’adoption d’une loi qui criminalise ce phénomène.

Selon Diadjiri Mohamed Kanouté, ils ont tenu à présenter certaines victimes pour que les gens puissent se rendre compte de la gravité de la situation. Dans la même dynamique, il indique avoir retenu leurs membres pour éviter tout esprit de vengeance ou de guerre civile. «Avec la peur au ventre, nous tenons à dénoncer certaines pratiques de nos autorités. La liberté et la dignité humaine n’ont pas de prix.

A la suite de cette cérémonie, une projection de vidéo a eu lieu dans laquelle des victimes de plusieurs localités de la région de Kayes ont été tabassées, poignardées, maltraitées et humiliées à cause de leur refus au phénomène d’esclavage.

Selon le Secrétaire général de TEMEDT, l’esclavage persiste au Mali et  les événements en cours dans la région de Kayes où des communautés entières sont victimes de graves violations des droits de l’homme au relent esclavagiste, en sont une parfaite illustration. «Ces violations sont perpétrées sur des femmes et enfants, avec une destruction sans précédent de biens matériels, ponctuée par les déplacements massifs de familles. Nous sommes quotidiennement saisis pour des cas d’agressions physiques avec coups et blessures, interdiction d’accès aux services sociaux de base, confiscation de biens immobiliers, des actes de vandalisme, des interdictions de séjour, des actions de tortures, des intimidations, des viols, des menaces, des invectives, des injures, etc. Ces exactions sont commises dans presque tous les villages de la région de Kayes». Dans la même droite ligne, il indique que les organisations anti-esclavagistes du Mali s’indignent face à ces actes barbares qui n’honorent pas la république du Mali. Par sa voix, les organisations anti-esclavagistes exigent du gouvernement de poursuivre et traduire les commanditaires en justice, d’identifier, recenser et dédommager les victimes afin de les rétablir dans leurs droits ; prendre des dispositions pour le retour des familles chassées dans leurs villages ; interdire et sanctionner toute initiative visant à faire l’apologie de  l’esclavage “festival Danse des Esclaves” prévu du 26 au 27 janvier 2019 à Diarrah, commune de Tourougounbé; adopter le projet de loi portant répression de l’esclavage et pratiques assimilées au Mali.

Youssouf GOITA

 

 

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