La mendicité, qui peut être définie comme étant un acte par lequel les nécessiteux, à savoir les personnes âgées, les malades, les talibés apprenants du coran et autres catégories sociales, quémandent pour avoir la subsistance journalière, a été vidée de son contenu et apparaît aujourd’hui comme une des multiples facettes du banditisme.
Ainsi Bamako, la capitale est devenue, depuis un certain moment, un lieu de déferlement des mendiants du Mali. Agés pour la plupart de quatre à dix neuf ans et venant de divers horizons du Mali avec comme seul objectif, l’apprentissage du coran auprès de leurs distingués maîtres pour obtenir une éducation religieuse.
Malheureusement pour certains d’entre eux, qui, au lieu d’acquérir une connaissance religieuse se fraient d’abord un chemin dans la mendicité, qui à la longue, devient une obligation par la volonté de leurs maîtres. Cette basse activité devient alors pour eux, une occupation à outrance de jour comme de nuit .En plus, leurs maîtres, sans scrupules , les exploitent abusivement. Ces derniers se marient à deux ou quatre femmes, tout en espérant sur ce que rapporteront ces pauvres innocents privés de droit, de quoi manger et sans abri pour dormir.Ils sont étroitement surveillés par l’aîné du groupe qui reçoit des instructions du maître selon lesquelles aucun mendiant ne doit profiter de l’argent reçu au cours de leurs laborieuses promenades. Tout va dans la poche du vénéré maître.d’après nos investigations, chaque talibé est tenu d’apporter journalièrement à son maître, une certaine somme. Gare alors à ce dernier si le compte n’est pas bon. Il sera châtié sans pitié.C’est pour toutes ces raisons que ces malheureux enfants passent le plus clair de leur temps à mendier et vont souvent jusqu’à voler pour apporter à leur maître le butin journalier sans lequel ils n’échappent pas aux atrocités que leur fait subir le guide spirituel. . Certains ne sachant où aller ou que devenir, se lancent dans la vente ou la consommation de la drogue, ce qui les précipite dans l’abîme du banditisme. Ont-ils choisi cette vie ? Puisque les gens les jugent à tort sans avoir cherché à connaître les raisons de leurs comportements vulgaires, c’est-à-dire vadrouiller dans les rues sans abri ou dormir.
Alors que nous jugeons le Mali comme étant un pays ou les droits des enfants sont les plus respectés. Ces enfants mendiants n’ont –ils pas des droits comme tous les autres enfants ?
Nous entendons nuit et jour que le gouvernement ne ménage aucun effort pour respecter les droits des enfants. Cependant le problème des enfants mendiants reste entier et profite aux gens qui ne font que crier des slogans pour se bourrer les poches. Signalons que ces enfants ont également besoin d’un coup d’œil pour changer l’enfer que leur maître leur fait endurer. Mendier ne signifie ni mourir de faim, ni voler à plus forte raison traîner dans les rues de la ville.Nous interpellons les plus hautes autorités du pays afin qu’elles protègent les enfants qui sont dans cette situation et punir sévèrement les marabouts qui s’adonnent à cette entreprise d’exploitation des enfants à eux confiés.
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Safoura Coulibaly
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