Depuis environ une dizaine de jours, une importante délégation de plusieurs communautés de la région de Menaka séjourne à Bamako afin d’exprimer leur désapprobation par rapport aux nouvelles communes créées récemment dans cette zone. Ces missionnaires étaient face la presse pour expliquer leurs préoccupations, en début de semaine dans une résidence à Baco Djicoroni.
Cette conférence de presse était animée par le porte-parole de la délégation, Issouf Ag Ingargarène. D’entrée de jeu, il a précisé que la délégation a été dépêchée à Bamako par les communautés lésées de la région de Ménaka, suite à ce découpage territorial. Car pour ces populations, a-t-il poursuivi, la décentralisation veut dire l’inclusion des communautés dans la gestion des affaires publiques et non leur exclusion.
“C’est pourquoi, lorsque nous avons appris que 4 nouvelles communes vont être créées, nous avons approché l’administration afin de lui faire des propositions, mais malheureusement aucune de nos préoccupations n’a été prise en compte. Ce qui est vraiment surprenant, c’est que les 4 nouvelles communes créés se trouvent sur une même ligne, les territoires de ces communes ne représentent que 10% de la couverture totale du cercle de Ménaka et les 90 % sont laissés pour compte et rattachés à la commune urbaine de Ménaka” a dénoncé le conférencier. C’est pourquoi, il a rappelé qu’après la création de ces communes, les gens sont sortis spontanément dans les rues de Ménaka pour dénoncer cette démarche des autorités. Une marche à l’issue de laquelle une déclaration a été remise au gouverneur de région afin que les autres localités soient remises dans leurs droits.
Pour le conférencier, en plus de cette marche, les communautés ont dépêché cette mission à Bamako pour en savoir davantage. Pour ce faire, le porte-parole de la délégation s’est réjoui du fait qu’au cours de leur séjour, ils ont pu exposer le problème au président de la commission Administration territoriale au niveau de l’Assemblée, nationale, rencontré les ministres de l’Administration territoriale, des Collectivités et celui de la Jeunesse de la construction citoyenne porte-parole du gouvernement.
“Nous avons rencontré, toujours dans le cadre de cette mission, d’autres personnalités de la majorité et de l’opposition car nous sommes à la recherche de la vérité” a-t-il soutenu.
Un autre intervenant du nom de Harouna Ibatane Yattara a abondé dans le même sens. Il a à son tour dénoncé le fait que deux de ces communes nouvellement créées appartiennent à une même fraction et surtout à des frères. “La plupart de ces communes sont distantes soit de 30 ou 40 km ou 12 km tandis que d’autres localités sont situées à plus de 70 km de Ménaka ville et plus peuplées que ces fractions, mais n’ont pas été érigées en commune” a déploré M. Yattara. Pour lui, ce découpage n’a été fait pas en fonction de la densité ou de la position des localités, mais pour récompenser des personnalités et des communautés.
“Ce découpage est contraire à la mise en œuvre de l’accord car si de tels problèmes surgissent, ce n’est pas bon pour l’accord car le tissu social risque de s’effriter pour la simple raison que la frustration est grande” a fait savoir Harouna Ibatane Yattara.
Menace de paralysie des services sociaux de base à Menaka
Intervenant dans le même sens, Intibikrène Ag Saloum a rappelé que les autres communautés n’ont rien contre l’érection de ces 4 nouvelles communes, mais que leur souhait c’était de faire en sorte que l’opération soit faite dans les règles de l’art. “Car certaines de ces communes ne sont pas des zones viables en termes de populations et d’existence de service sociaux de base” a ajouté M. Saloum.
Pour Issouf Dicko, un ressortissant de Ménaka, il urge que le gouvernement rectifie le tir le plus vite que possible. “Il n’est pas normal qu’une minorité décide à la place de la majorité. Le but et le danger de ce découpage ne sont rien d’autre que de permettre à la minorité blanche d’avoir plus de communes que les noirs afin de permettre à cette communauté d’être plus nombreuse et prendre la tête de la collectivité régionale au moment venu” a révélé M.Dicko.
Pour le moment, les missionnaires pointent un doigt accusateur vers le ministre des Collectivités et le député de Ménaka, Bajan Ag Amatou, qui sont, selon eux, responsables de ce désordre afin de favoriser leur communauté. En tout cas, les missionnaires sont décidés à rester ici à Bamako jusqu’à la satisfaction de leurs doléances et certains mêmes menacent de paralyser tous les services sociaux de base à Ménaka si leurs préoccupations ne sont pas prises en compte.
Kassoum THERA
Castaner ne se soucie pas de faire l’assassin quand il donne l’ordre de crever les yeux, arracher mains, pieds et jambes avec ses flashball/LBD!
Ils sont ému car les bobo commencent à s’inquieter
Pourtant personne ne les a obligé à habiter aux Champs Elysée, et d’ailleurs il faut avoir les moyens, et si ils en ont les moyens, alors ils peuvent bien crecher ailleurs!
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