L’autonomisation de la femme est une question cruciale dans nos contrées. Même si certaines personnes rebutent cette idée, il n’en demeure pas moins que la femme reste le pilier des milliers de ménages. Aussi, avant de se dresser contre l’idée, serait-il peut être judicieux de savoir à qui cette autonomisation profite le plus ?
A l’orée de la célébration de la journée internationale de la femme dont de thème est : «Egalité du genre, autonomisation des femmes et les droits des femmes » avec le slogan onusien ; « planète 50-50 d’ici 2030 : franchissons le pas pour l’égalité des sexes », sous nos cieux, la question de l’autonomisation de la femme reste encore épineuse. Par crainte des réactions des électeurs, nos décideurs hésitent toujours à employer des mots tels que :« égalité des sexes », « égalité homme-femme », tant les susceptibilités sont grandes dans nos sociétés dès qu’on évoque la promotion du genre. En zone urbaine, certaines personnes perçoivent la promotion du genre et l’autonomisation de la femme comme un levier pour dresser les femmes contre les hommes. Une perception différente de celle des hommes vivant dans les zones rurales. Ceux-là semblent avoir compris l’importance de l’autonomisation de la femme. En effet, ces derniers perçoivent la rentabilité de l’opération qui, dans les faits, semble leur profiter plus qu’aux femmes elles-mêmes. En effet, de par sa stabilité financière, la femme peut largement contribuer aux charges du foyer, mieux s’occuper de sa progéniture et d’elle-même. « Depuis que j’ai commencé à élever mes chèvres grâce à une ONG de la place, ma famille et moi nous portons mieux. Avec les fonds de la tontine que j’ai reçus, mon mari s’est acheté une moto l’année dernière. Grâce à la vente des bêtes, nos enfants vont sans problèmes à l’école et mon mari a même épousé une nouvelle femme », témoigne Assa, éleveur de caprins et maraîchère à Kita. Tout comme cette dame, de nombreuses femmes vivant en milieu rural sont parvenues, grâce au maraîchage, à faire de l’élevage ou du petit commerce, à s’occuper de leurs foyers et, partant, de leurs communautés. Mais comme le dit le langage populaire, « sous d’autres cieux, d’autres réalités ». Si les hommes ruraux sont parvenus à comprendre et accompagner leurs femmes, en ville, la question divise encore les couples. De différents échanges, il ressort clairement qu’il devient indéniable que de l’autonomisation de la femme, dépend l’équilibre des ménages. Sauf que dans la pratique, certains oublient d’associer à l’autonomisation les contraintes socioprofessionnelles qui vont avec. Des exigences qui nécessitent quelques bouleversements dans le quotidien. En effet, si les hommes apprécient de plus en plus de se voir épauler afin de supporter les multiples charges du foyer, certains ne sont pas dans cette dynamique. Dans nos sociétés, le rôle de la femme est de s’occuper du bien-être du foyer. Une activité qui peut être considérée comme une profession en soi, comme le réclament de plus en plus certaines mères au foyer sur les réseaux sociaux. S’il est banal de charger la femme en lui demandant de s’occuper du ménage et de bien d’autres tâches, il est important de noter qu’elle peut difficilement atteindre son autonomisation financière et sa plénitude professionnelle si elle est obligée de partager son énergie ; être présente à l’extérieur et à l’intérieur en même temps. Car certains hommes exigent que leur partenaire soit une parfaite ménagère en charge des nombreuses tâches et occupations du foyer tout en étant à leurs petits soins avec des moyens provenant de son autonomie financière à elle. Face à ces nombreux constats, l’on peut dire que l’autonomisation de la femme profite plus à son entourage qu’à elle-même.
Khadydiatou SANOGO
“L’autonomisation ” de la femme?Celui qui achète une automobile pour sa femme (histoire de la rendre plus autonome) elle partira avec un autre!Souvenez-vous de cette chanson des années 90′ de SS Rougeot (Sibiri Sanou): “i bi ka wari don baya la, tiè wèrè bo konkon é kèra poteau yiri yé blondala…).Depuis longtemps les femmes en Afrique ont eu droit à cette “autonomisation” seulement elles ne veulent pas la prendre!Cependant elles continuent à envoyer leurs salaires à leurs mamans ou à s’occuper de leurs familles d’origine (muso faso) alors que le mari croule sous le poids des charges du ménage.Pour avoir la bénédiction de son mari, toute femme devrait lui verser une partie de son salaire: o douaw tè bin abada lézy et c’est une vérité universelle!!! 😉
Comments are closed.