Entre Nous : Un 8 mars 2020 au Mali !

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Hier dimanche 8 mars a été célébrée la Journée internationale de la femme. Le ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille a choisi le thème «Soutien aux FAMa». Les Maliennes peuvent-elles et doivent avoir la tête à la fête ? Au-delà de la crise sécuritaire avec ses conséquences tragiques sur tous les registres, ce 8 mars intervient dans un contexte marqué par des grèves à répétition dans le secteur de l’éducation.

Depuis les attaques ignobles et barbares des criminels traîtres du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla), janvier 2012, les Maliens sont permanemment en deuil. Que de morts ! Que d’orphelins et de veuves de cette guerre injuste imposée au Mali ! Que de familles déchirées ! Que de réfugiés et de déplacés  fuyant les massacres ! Que de villages incendiés par des criminels sans foi ni loi !

Les femmes et les enfants sont les premières victimes de cette situation sécuritaire qui a pris, depuis quelques années, une dimension très inquiétante pour le vivre ensemble. Des milliers d’enfants ne vont plus à l’école. Les femmes peinent à accéder aux soins élémentaires.

La cohésion nationale n’a jamais été aussi ébranlée sous nos cieux. Des manifestations folkloriques (la manifestation au Palais de la Culture a été annulée à la dernière minute par le ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille en raison de la maladie de coronavirus) ne cadrent pas avec la situation actuelle du pays. Des femmes ne peuvent pas se retrouver dans une salle de Bamako alors qu’au même moment d’autres femmes sont empêchées de se déplacer ou tombent sous les balles assassines des suppôts de Satan. Il faut avoir une pensée forte pour celles qui souffrent le martyr du fait de cette situation !!!

L’autre événement malheureux, qui assombrit la Journée internationale de la femme au Mali, est l’état de l’école publique. Depuis plusieurs mois, les enfants de ces établissements scolaires sont les innocentes victimes d’un ridicule bras de fer entre le gouvernement du président Ibrahim Boubacar Kéïta et les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. Jusque-là, c’est le dialogue de sourds entre les deux parties et toutes les tentatives de les amener à un compromis responsable ont été vouées à l’échec !!! Le spectre d’une année énième blanche plane sur l’école malienne !!!

Une situation qui interpelle les Maliennes. Et qui aurait dû les pousser plutôt à organiser une marche gigantesque à travers l’ensemble du territoire national pour interpeller non seulement le gouvernement de la République du Mali mais aussi les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. Des messages forts devaient venir des mères à l’occasion de cette célébration du 8 mars. ‘’Mousso bé sa a dén nôfè’’ (ndlr : une maman peut donner sa vie pour protéger son enfant).

Ce bras de fer ne peut plus continuer. Les mamans des  élèves et étudiants  devraient se mobiliser et aller demander au président de la République Ibrahim Boubacar Keïta d’agir. Mais encore faut-il qu’elles en soient conscientes !

Chiaka Doumbia

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