Entre Nous : Entre espoir et doute

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Une autre semaine commence. Celle qui s’est écoulée aura laissé bien de souvenirs dans le landernau politique malien au regard de l’acuité des événements qui se sont succédé.

Après le meeting de l’Asma et toute la grande publicité qui l’a accompagné des jours durant, les abeilles ont fini par réagir. Soumeylou, Issa Diarra, Ibrahim Abba Kantao, Binta Yattassaye et Elmehdi, n’ont pas échappé à la colère de leurs amis du CE : suspendus en attendant la Conférence nationale. La radiation pure et simple, on en parle de plus en plus du côté de Bamako coura.

Le premier vice-président se serait rendu coupable d’une faute lourde, celle d’outrepasser les consignes du parti relativement au soutien inconditionnel de l’ensemble des abeilles à la candidature du président ATT. Il sera donc sanctionné pour son indiscipline.

Puisque ses amis, à travers l’Asma et ‘’Convergence 2007’’, ne font point mystère de leur volonté d’aller aux élections avec lui comme candidat, c’est dire que la nouvelle année s’annonce tumultueuse avec son lot de déchirements, de tristesse, de séparation et de risques de procès interminables. Mais, dans tous les cas, pousse-pousse finit par s’arrêter au mur.

A Sogoniko, sur la Rive droite du fleuve Djoliba, un autre bras de fer n’est pas à exclure. Tiéman Coulibaly, une forte tête de l’Asma, serait lui aussi dans la ligne de mire de ses camarades de l’Udd. A l’ordre du jour, une sanction contre le ‘’fils indigne’’ du père spirituel du parti de la Colombe blanche. Car il ‘’a humilié le parti’’ au moment où son président se bat sur tous les fronts pour assurer à  Amadou Toumani Touré une victoire du genre ‘’takokelen’’. Me Hassan Barry, puisqu’il s’agit de lui, assure la présidence de l’Ard, le fer de lance du mouvement national politique engagé à gagner avec ATT.

Mais un vieil adage ne dit-il pas qu’il est imprudent de rester dans un village après avoir frappé le fils du chef? Tiéman que les Maliens se sont surpris de découvrir en grand tribun en train de fustiger les avatars de la gouvernance ATT ne va pas croiser les bras. Il fera tout pour limoger Me Barry et récupérer ce qui reste vraiment du parti. La famille Coulibaly, entend-on ça et là, ne pardonne pas au président ATT trois choses. La transhumance de Bengaly et le refus du président de limoger celle qui avait été envoyée en mission au gouvernement au nom du parti. Non content de sanctionner la faute politique de ‘’jolie’’, ATT a récupéré le poste et mis l’Udd sous éteignoir.

Ce qui n’est vraiment pas pour plaire à un Moussa Balla Coulibaly. ‘’Bamanan’’ s’est senti blessé dans son amour propre et en a déduit tout  le son émis par un ‘’baladén’’- petit balafon’- ne peut être différent de celui du ‘’balaba’’- grand balafon. Un double mépris pour le roi pigeon et toutes les colombes. Ajoutez à tout cela l’affaire Cotecna et la réélection de Jeamille Bittar à la présidence de la Ccim à un moment où celui-ci a maille à partir avec l’ensemble des Vip du monde des affaires. Le contentieux Soumeylou- CE Adema n’avait pas fini de faire le tour des ‘’grins’’ et causeries des bureaux, qu’un prétendu officier supérieur de la SE, connu depuis mardi dernier sous le nom de Cdt A. Traoré, inconnu au bataillon par le nom affiché au bas de la correspondance, est sorti de sa réserve et a remis le livre sur la sellette. Et contrairement à tout ce qu’on s’échine à faire gober à l’opinion, l’officier outré donne raison au Sphinx à 80% et remet les pendules à l’heure. Personne à la Sécurité d’Etat, dit-il, n’est en mesure de donner un seul nom parmi les auteurs. C’était un bluff et, pour lui, ses patrons ont intérêt à travailler sérieusement et faire confiance aux agents que de commanditer des articles. Comme quoi, le ‘’baga-baga’’ ne passe plus. Mieux il appelle ses compatriotes à ne pas focaliser le débat autour du président ATT, toute chose qui, selon lui, ne profite qu’aux vagabonds qui infestent la cour du Prince.

Parlons à présent de la plateforme en chantier qui servira de rampe de lancement à Att s’il décidait de briguer un second mandat. Curieusement, un des artisans du lourd appareil électoral, l’Urd, est en train de faire comme le Parena sans le dire, en décidant de consulter sa base avant de faire quoique ce soit. Soumaïla et Younoussi sont suspectés de vouloir assurer leurs arrières au détriment du jeune lieutenant, non moins ministre, Ibrahim Oumar Touré, prêt à aller avec ATT à tous les prix, y compris le mépris des militants et cadres. Et dire que – ironie du sort- c’est à cause du même ATT que Soumaïla, Oumar Ibrahim et consorts ont claqué la porte de Bamako coura pour s’affirmer Urd.

De quoi sera donc fait demain ? Bien malin celui qui saura prédire l’avenir, avec des lendemains qui oscillent entre doute et espoir que tout finira par s’arranger malgré tout.

Par Sory Haïdara

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