A l’instar des femmes du monde entier, les Maliennes célèbrent ce jeudi 8 mars, la Journée internationale de la Femme. Cette journée, faut-il le rappeler, trouve son origine dans la révolte des ouvrières des usines de textiles de Chicago aux Etats-Unis d’Amérique pour réclamer un meilleur traitement. C’était en 1857. Ainsi, depuis cette date devenue symbolique au fil du temps, l’émancipation de la femme a connu un essor international avec l’adoption des instruments internationaux contenant des directives sur les moyens de faire progresser l’égalité entre les sexes. Comme il est de tradition, un thème sert de plat de résistance. Cette année, le thème international est « L’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et de la faim, le développement et le règlement des problèmes actuels ». Mais au Mali, on a préféré « Accès des femmes aux postes électifs : défis, enjeux et perspectives ». La tenue des élections générales (présidentielle et législatives) a largement influencé le choix du ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et de la commission nationale d’organisation. Mais contrairement aux années précédentes, les maliennes célèbrent leur fête avec un arrière-goût très amer.
A la place des manifestations folkloriques et autres manifestations, Mme Dandara Touré qui vient juste de prendre les commandes du ministère en charge de la promotion féminine a eu la sagesse de renoncer à des cris de joie. Sobriété et solidarité avec toutes les victimes. Ainsi, la célébration du 8 mars serait un moment de recueillement, de solidarité avec les familles endeuillées suite à la crise au Nord. C’est aussi un moment pour les femmes de réaffirmer leur soutien à nos Forces armées et de sécurité, engagées sur le front pour défendre leur chère patrie, attaquée par des traîtres en intelligence avec des puissances occidentales et régionales.
En effet, depuis plus d’un mois, la partie nord du Mali est confrontée à une grave crise sécuritaire qui a pour conséquence de faire de nombreuses victimes. Si certains ont perdu la vie, d’autres ont décidé de prendre le chemin de l’exil en laissant tout derrière eux. L’essentiel pour eux étant d’avoir la vie sauve. Aujourd’hui, ils sont nombreux nos compatriotes à trouver refuge en Algérie, au Burkina-Faso, en Mauritanie et au Niger où ils vivent dans des conditions extrêmement précaires pour ne pas dire catastrophiques. Au lieu de prendre le chemin de l’exil, d’autres ont trouvé refuge dans les campements en plein désert. Quid de ces enfants qui ont été contraints d’abandonner les classes pour suivre leurs mères et pères à pied, à dos d’âne ou encore en véhicule ? Mais dans des conditions épouvantables. Ce sont là des conséquences douloureuses de cette guerre inutile imposée à notre pays par les aventuriers, ignorant tout des réalités locales.
Les veuves et les proches des hommes disparus n’ont pas encore fini de faire le deuil de leurs parents. Le 8 mars est donc une occasion de rendre hommage au courage, à la force morale et à la capacité d’adaptation de ces femmes.
Chiak Doumbia