En initiant le Bureau du Vérificateur Général, ATT a eu un mérite. C’est celui de combattre avec la plus grande lucidité la corruption et la délinquance financière. Donc, c’est une réelle volonté politique affirmée qui a amené cette structure du Canada en Afrique et au Mali. A cet effet, ne doit-on pas se réserver de certaines attitudes ?
rn
rnLe VEGAL ne saurait être un ennemi des pouvoirs publics. Gérant les affaires de l’Etat, le Gouvernement se doit obligatoirement d’agir volontiers sur toutes les actions tentant à mettre son crédit en jeu. Ce devoir d’approuver, d’apprécier ou de contester ne doit pas être un mal en soi si réellement chacun est animé d’une bonne foi. En décidant de présenter le bilan de sa mandature de 7 ans, Sidi Sosso Diarra a effectué quelque chose d’honorable. Car, ils sont rares nos responsables, à la fin de leur mandat, qui acceptent de présenter un bilan devant le peuple à travers la presse. Cependant, il aurait pu ne pas envenimer la situation en tentant de fustiger l’attitude du gouvernement, occultant du coup son objectif de présentation de bilan.
rn
rnQu’à cela ne tienne, ATT est aujourd’hui le dindon de la farce dans tout ce qui intervient concernant le BVG. Parce que Sidi Sosso est parvenu à contester ou à mettre en cause le soutien de ATT à son égard. L’histoire retiendra quand même qu’il l’a initié et a appliqué les recommandations dont Sidi Sosso lui a fait part. D’où aujourd’hui, aucun service n’a été épargné et des recouvrements ont été faits dans tous les services épinglés, minime soient-ils ! Toute chose qui prouve à suffisance que le VGAL ne saurait être mis dans la pâture. D’ailleurs, si le gouvernement Modibo ne soutient pas ou n’entend pas prendre en compte les travaux effectués ou les résultats enregistrés par Sidi, il n’aurait aucunement mis les rapports du BVG sur un quelconque site Internet afin que le monde entier puisse y accéder. Ce, depuis l’arrivée de Modibo Sidibé à la primature en 2007.
rn
rnMais, ATT a décidé de rester humble et d’avoir un gouvernement du genre. Ainsi, il ne s’agit pas d’humilier les gens en annonçant que dans telle ou telle structure Monsieur X a payé cette somme. Sinon, aujourd’hui presque tous les secteurs d’activités au Mali ont bougé. Prenons rien que l’électricité et l’agriculture. On se rend compte que notre pays est le seul de la sous région à connaître moins de délestage électrique. Pourtant la nature ne nous favorise pas autant. En venant à Koulouba, ATT s’est engagé à redorer le blason du Mali sur le plan agricole. Il s’agit alors de booster l’agriculture pour que le Mali redevienne le grenier de l’Afrique. Même si cet objectif n’est pas atteint à 100%, il est aujourd’hui à moitié atteint avec de belles initiatives comme l’initiative riz. Celle qui permet depuis 2010 au Mali d’approvisionner les pays voisins en céréales. Car, en 2010, le programme alimentaire mondial (PAM), au vu des résultats très flatteurs enregistrés au Mali a décidé d’acheter les céréales du Mali environ 7000 tonnes pour des pays voisins. En 2011, c’est 15.000 tonnes. Ce qui, à notre entendement, prouve que le Mali est ou devient autosuffisant au plan alimentaire.
rn
rnAussi, il ne s’agit pas de polémiquer, récemment, nous avons échangé avec des personnalités très connues du monde sur le contrôle financier qui pensent que Sidi Sosso Diarra se planque dans l’emploi de ses termes comme «manque à gagner» dans son contexte de BVG. Nous ne voulons pas trop nous aventurer dans cela. Ce qu’il faut savoir et reconnaître, Sidi quoi qu’il arrive a été le premier VEGAL du Mali et de l’Afrique au sud du sahara. Et ce, grâce à Amadou Toumani Touré. Alors, il doit éviter certaines attitudes. Qui, nous pensons ne le grandiront pas. Même s’il est libre de faire la politique comme il l’entend. Doit-il y avoir des regrets entre ATT, son gouvernement et Sidi Sosso ?
rnB. DABO
rn
rnRAPPORT BILAN DU VEGAL!
rn
rnSidi Sosso Diarra déplore le manque de volonté politique qui a pénalisé son bureau
rn Le doute est désormais presque dissipé pour ce qui concerne le manque de volonté politique à accompagner le Végal dans sa mission. Bien que le langage soit courtois, le Végal s’est senti lâché à certains moments. Sinon, comment comprendre par exemple que les douanes et les impôts refusent l’accès de certains de leurs fichiers au bureau du Végal ? S’interroge Sidi Sosso. En outre, la dernière sortie du gouvernement pour contester certains aspects du dernier rapport semble en dire long sur ce bureau qui commence à déranger.
rn
Le vérificateur Général M. Sidi Sosso Diarra a rencontré les médias ce samedi 05 mars 2011 pour présenter le rapport bilan de sa mandature de 7 ans qui prend fin en avril prochain. Très clairement, mais avec courtoisie, M. Diarra a déploré le manque de volonté politique qui a souvent pénalisé son bureau. Mais en dépit, ces 7 ans de travail ont permis sur quelques 102 vérifications financières dans 79 entités de constater 388,09 milliards de manque à gagner. Ces vérifications ont concerné tous les secteurs de développement du CSCRP, avec une attention particulière «aux services d’assiettes et de recouvrements».
rn
rnDe mémoire de journaliste on n’avait pas vu le Végal aussi décontracté avec un sentiment de mission accomplie. Ainsi, il commente à propos du Président de la République : «Officiellement, il a toujours affirmé soutenir le bureau. Je m’en tiens à ça».
rn
rnEn effet, M. Diarra a commencé à se rendre à l’évidence un peu tardivement. Le président, après avoir initié et créé le bureau ne s’attendait pas à autant d’audace et de professionnalisme.
rn Du coup, le Végal dans son exercice a touché à certains intérêts énormes, alors, il s’est souvent attiré les foudres de certains milieux puissants et insoupçonnés.
rn
rnLe fonctionnement classique de l’Etat est touché, les habitudes sont bouleversées, la peur s’installe tout comme la méfiance et le doute dans l’esprit des corrompus de la République. Désormais l’anonymat de la corruption est cassé, il s’agit alors de prendre des risques dès lors que l’on est tenté de passer à l’acte. Le Végal a tellement accompli sa mission que très clairement des prises de position réclament ouvertement sa dissolution.
rn
rnPourtant, le Végal lui même reconnaît que les 388 milliards de manque à gagner ne représentent que la partie immergée de l’iceberg. En effet, le manque à gagner global de notre pays est difficile à établir. Alors, le seul instrument indépendant qui nous permet de nous faire une idée, on demande sa dissolution.
rn
rnPourtant, ce peuple si patient et apparemment sait aussi apprécier la gouvernance, surtout quand elle est combattue par les partisans. Les applaudissements dans la salle en disaient long sur l’intérêt que le peuple accorde à cette institution.
rn
rnL’autre volet essentiel de l’intervention du Vérificateur a concerné la sémantique sur le terme «manque à gagner» qui semble avoir choqué le gouvernement.
rn
rnA ce propos, le Végal répond : « Aucune règle nationale ou internationale ne détermine, ni explicitement, ni implicitement la liste des expressions autorisées ou interdites aux structures ». Pourtant, le gouvernement lors de sa conférence de presse s’est accroché à l’INTOSAI pour tenter de contester le caractère professionnel du terme «manque à gagner». Ainsi, le Végal était surpris de constater que le travail d’une cinquantaine d’experts de son bureau effectué sur une année soit mis en cause par deux autres experts au service de l’Etat tels des «supermen» qui n’ont travaillé que deux mois. Les faits sont assez clairs pour comprendre que le Végal est combattu parce qu’il dérange et surtout qu’il a échappé à tous les contrôles devenant du coup dangereux pour tout le monde.
rn
rnAlors, à quelques semaines de son départ, c’est la succession du Végal qui est en perspective. Une fois de plus le mépris est au rendez-vous. En effet, le Végal est formel il n’est au courant de rien à propos de son successeur : «On n’a pas demandé mon avis, tant mieux…».
rn Une fois de plus il y a d’énormes écarts dans la conduite des affaires publiques de la République. Certains se comportant comme des rois. Pour sa part Sidi Sosso Diarra se dit serein surtout déterminé à terminer son boulot avant de penser à autre chose. Cependant, il rassure sur son avenir : « j’ai compris, je ne peux plus me permettre de ne pas faire de la politique…».
rn
rnAlors, les détracteurs et autres adversaires qui voudraient profiter de leurs positions de politiques sont avertis, Sidi Sosso Diarra sera bientôt un homme politique. Attention à l’aventure, car Sidi Sosso Diarra en devenant un homme politique devient forcement puissant, sa crédibilité va le propulser. Attendons de voir la suite !
rn
rnOusmane COULIBALY
rn
“