A quelques encablures des futures échéances électorales, les organisations de la société civile se sont penchées sur les questions. Après une analyse approfondie de la situation, elles notent des avancées portant sur l’organisation du processus électoral. Toutefois, constatent-elles de nombreux obstacles pour la réussite des élections crédibles et transparentes.
Pour une meilleure organisation des élections transparentes et crédibles acceptées par tous, les membres du Comité Technique et Stratégique des Organisations de la Société Civile ont donné leur point de vue à l’issue d’une réunion tenue à Bamako le jeudi 26 janvier 2023. Il s’agit du Conseil National de la Société Civile du Mali (CNSC), du Forum des Organisations de la Société Civile (FOSC), de la Coordination des Associations et ONGs Féminines (CAFO), du Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ) et de la Plateforme des Femmes-leaders du Mali (PPFLM).
De leurs analyses, explique Alou Badra Sacko, il ressort des points de satisfactions portant sur l’organisation du processus électoral. Notamment : L’établissement d’un chronogramme général de tenue des élections ; le vote et la promulgation de la Loi Electorale ; la mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections au niveau national et la prise de fonction de ces membres au niveau national ; l’élaboration d’un avant-projet de constitution ; la désignation des membres de la commission pour la finalisation de cet avant-projet ; la révision des listes électorales ; le démarrage de l’établissement de la carte d’identité biométrique et le démarrage des concertations entre le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation et les partis politiques et la société civile sur le referendum.
Toutefois, le Comité Technique et Stratégique constate insuffisances et obstacles. Il s’agit entre autre de : la situation sécuritaire reste une préoccupation nationale ; le retard dans la mise en place des démembrements de l’AIGE aux niveaux des régions, communes, des Ambassades et Consulats du Mali ; le maque de précision dans la réorganisation territoriale à travers le découpage pour bâtir la situation des circonscriptions électorales ; le déphasage entre le fichier électoral et la réalité démographique notamment avec la prise en compte des nouveaux majeurs et des personnes déplacées. S’y ajoutent les articles 4 et 5 de la Loi Electorale sur les rôles du Ministère de l’Administration territoriale et de l’AIGE qui donnent une confusion dans la mise en œuvre des responsabilités ainsi que le contexte économique difficile sur le plan national et international pour faire face au financement des différents scrutins.
Pour le comité, ces différents constats pourraient avoir des conséquences fâcheuses sur la crédibilité des scrutins, l’acception des résultats par les parties prenantes, et le respect des engagements auprès du peuple malien et de partenaires.
Ce qui pourrait avoir des conséquences sur la cohésion sociale d’une part et d’autre part nuire aux relations entre le Mali et la Communauté Internationale.
Au regard de ces constats et risques majeurs, le Comité Technique et Stratégique recommande de :poursuivre la stratégie sécurisation du territoire et des différents scrutins ; diligenter la mise en place des démembrements de l’AIGE au niveau régional, local, communal, dans les Ambassades et Consulats et leur opérationnalisation ; diligenter la réorganisation territoriale/loi découpage sur une base consensuelle.
A cet effet, Alou Badra Sacko estime qu’il est urgent d’inviter le Conseil National de Transition à une session extraordinaire pour le vote du projet de loi en objet. Ce, afin d’anticiper sur la révision du fichier électoral en y intégrant les nouveaux majeurs, les personnes déplacées, les réfugiés et les femmes rurales ; adopter une mesure d’application de la loi électorale afin de clarifier les rôles et attributions de l’AIGE par rapport au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation dans le processus électoral, entre autres.
Madou Coulou