Le Président du Comité Technique et Stratégique des Organisations de la Société Civile, Alou Badra Sacko, a animé le 28 janvier dernier au siège du Conseil national de la Société civile un point de presse au cours duquel, il a lu une déclaration sur les enjeux et les défis des élections générales au Mali. Le CTS alerte sur trois risques majeurs : la crédibilité des scrutins, l’acception des résultats par les parties prenantes et le respect des engagements auprès du peuple malien et des partenaires.
Sur le registre des réalisations majeures des autorités de la transition par rapport à l’organisation du processus électoral, le Comité Technique et Stratégique des Organisations de la Société Civile cite entre autres l’établissement d’un chronogramme général de tenue des élections, le vote et la promulgation de la loi électorale, la mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections au niveau national et la prise de fonction de ses membres au niveau national, l’élaboration d’un avant-projet de constitution, la désignation des membres de la commission pour la finalisation de cet avant-projet, la révision des listes électorales, le démarrage de l’établissement de la carte d’identité biométrique.
Le Comité Technique et Stratégique constate une situation sécuritaire préoccupante, la mise en place des démembrements de l’AIGE, l’indisponibilité de la réorganisation territoriale, la non fiabilité du fichier électoral, la confusion sur les rôles du ministre de l’administration territoriale et de l’AIGE dans la loi électorale, un contexte économique difficile sur le plan national et international pour faire face au financement des différents scrutins.
« Ces différents constats pourraient avoir trois risques majeurs à savoir la crédibilité des scrutins, l’acception des résultats par les parties prenantes, et le respect des engagements auprès du peuple malien et de partenaires. Cette situation aura certainement une conséquence sur la cohésion sociale d’une part et d’autre part nuire aux relations entre le Mali et la Communauté Internationale », alerte le CTS des OSC du Mali.
Face à ces constats et risques majeurs, le Comité Technique et Stratégique a fait plusieurs recommandations. Il s’agit de la poursuite de la stratégie de sécurisation du territoire et des différents scrutins, de la diligence de la mise en place des démembrements de l’AIGE au niveau régional, local, communal, dans les Ambassades et Consulats et leur opérationnalisation, de l’anticipation sur la révision du fichier électoral en y intégrant les nouveaux majeurs, les personnes déplacées, les réfugiés et les femmes rurales, de l’adoption de mesure d’application de la loi électorale afin de clarifier les rôles et attributions de l’AIGE par rapport au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation dans le processus électoral, la garantie de l’indépendance de l’AIGE dans le processus d’organisation des scrutins, de l’engagement sous la responsabilité de l’AIGE un cadre de concertation entre l’AIGE, les partis politiques et la Société Civile d’une part et entre l’AIGE et les partenaires techniques et financiers d’autre part sur les questions électorales, l’élaboration puis la publication d’un guide de fonctionnement et des procédures de prise des décisions au sein de l’AIGE. Le Comité technique et stratégique appelle à diligenter la réorganisation territoriale sur une base consensuelle. « A cet effet il est urgent d’inviter le Conseil National de Transition à une session extraordinaire pour le vote du projet de loi en objet », a précisé le Président Alou Badra Sacko.
« Nous, organisations de la société civile, sommes engagés à poursuivre nos efforts et à jouer pleinement toute notre partition pour répondre aux défis liés à nos missions d’information et de sensibilisation des citoyens », a souligné Alou Badra Sacko. Et de conclure : « le Comité Technique Stratégique lance un appel aux autorités de transition pour la réalisation de l’union sacrée entre les maliennes et les maliens autour des réformes essentielles dans le cadre de la refondation de l’Etat et la préservation de l’intégrité du Mali dans une démarche consensuelle et inclusive ».
A titre de rappel, le CTS des organisations de la société civile comprend le Conseil National de la Société Civile du Mali (CNSC), le Forum des Organisations de la Société Civile (FOSC), la Coordination des Associations et ONGs Féminines (CAFO), du Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ) et la Plateforme des Femmes Leaders du Mali (PPFLM).
Chiaka Doumbia