Dans les localités du cercle de Kangaba, plus précisément dans la commune de Séléfougou et de Maramandougou, les paysans ne comprennent pas la pénurie d’engrais. Selon Ousmane Camara, le magasinier local de Toguna agro-industrie de Séléfougou, “l’an passé, ils ont eu 600 sacs d’engrais complexes et 600 sacs d’urée pour le premier ravitaillement, mais cette année ils n’y a pas d’assez d d’urée”. Adama Cissé, agent de l’Office de Haute Vallée du Niger pour la même localité, reconnait que “pour l’approvisionnement des cotonculteurs, les deux communes derrière le fleuve de Kangaba n’ont pas été approvisionnées comme il fallait. Chaque année, la distribution se fait selon le recensement par hectare de chaque champ des paysans. Les champs de coton n’ont pas eu leurs quotas d’engrais comme instruit par les autorités”. A ses dires, cela aura des répercussions sur le rendement des récoltes.
Pour l’hivernage de cette année, la Direction nationale de l’Agriculture a envoyé dans les zones du Mandé, 1300 sacs d’urée et 800 sacs d’engrais complexe. Ce qui n’équivaut qu’à la moitié des besoins des champs recensés dans la commune de Maramandougou et dans la commune de Séléfougou. Pour ces zones fortement cotonnières, les paysans ont été obligés d’aller acheter de l’engrais subventionné de Toguna-agro-industrie par l’Etat pour couvrir le reste des champs de coton cultivés”.
Pour Youssouf Camara, cultivateur de coton dans la commune de Séléfougou, “cette année, nous avons eu des difficultés pour trouver de l’engrais afin d’approvisionner correctement les hectares que nous avons cultivés. Cela risque d’affecter les cultures surtout le coton. Cette année, le marché des intrants agricoles a été perturbé par les manœuvres politiciennes”.
Il est fort probable malheureusement de voir notre pays perdre son rang de premier producteur de coton en Afrique de l’ouest. Pourtant, lors de la campagne présidentielle, dans plusieurs localités du monde rural au Mali, les cultivateurs ont dénoncé le retard accusé par les distributeurs d’engrais agrées par l’Etat. Des agropoles comme la zone de Kadiolo, de Yorosso, Niono et Macina, les paysans ont du mal à trouver de l’engrais. Certains leaders politiques se sont permis de conditionner l’accès à l’engrais au vote pour le président sortant. Dans le centre du Mali principalement dans la zone Office du Niger, les paysans ont été obligés de voter contre leur approvisionnement en engrais.
Moriba Camara
Tout ça était prévisible et a été dénoncé depuis belle lurette:
1. en fixant le prix du sac d’engrais à 11000 francs CFA l’état ne pouvait que diminuer les quantités d’engrais distribuées pour rester dans l’enveloppe
2. le système de e-voucher a été un fiasco
3. pour des raisons que j’ignore, le marché de l’engrais a été attribué à certains fournisseurs manifestement incapables d’honorer leur engagement
etc…
Comments are closed.