Engagement du président de L’APSFD a l’issue de la 8ème édition de la semaine de la microfinance

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Me  Gaber Gano,  ministre de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé  a présidé  les  travaux de la 8ème édition de la semaine de la microfinance. L’événement a enregistré à ses côtés, la présence de M. Adama Camara, président de l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Mali (APSFD-Mali), les  membres du monde  de l’institution de microfinance du Mali, de  plusieurs personnalités et autres invités de marque.  Cette  édition, huitième du genre  qui s’est déroulée les 3 et  4 mai 2018 à Bamako avait pour  thème central : « La microfinance au cœur de la relance économique du Mali » cadre parfaitement avec les priorités du Gouvernement en matière de promotion des Systèmes Financiers Décentralisés».

Me Baber Gano, ministre de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé  dira dans son allocution qu’au Mali, la microfinance occupe une place de choix dans les politiques publiques, conformément à la vision de développement du  président de la République Ibrahim Boubacar KEITA, comme énoncée dans son projet de société : « Le Mali d’abord ».

‘’A cet effet, le Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD) 2016-2018 a assigné aux SFD, un rôle déterminant pour la création d’activités génératrices de revenus et d’emplois par la promotion d’exploitations agricoles et de micro-entreprises’’, a-t-il déclaré.

Le ministre Gano  a  rappelé le thème de la 8ème édition de la semaine de la microfinance. L’occasion a été   mise à profit par  le chef de service en  charge de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé  pour féliciter le secteur pour les performances réalisées au niveau des Systèmes Financiers Décentralisés en fin 2016 en dépit d’un environnement financier difficile.  Me Baber Gano  a affirmé que  le sociétariat est en hausse avec 1 044 656 clients avant d’ajouter que  les encours de dépôts et de crédits sont respectivement de 69 et 93 milliards de Francs. Il  a estimé  le nombre d’emplois créé à plus de 2000.

  1. Adama Camara président de l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Mali rendra un vibrant hommage  au ministre. Il l’a  ensuite  remercié pour avoir accepté  de présider la cérémonie d’ouverture de la 8ème édition de la semaine de la microfinance malgré son agenda chargé.

Le président Camara s’en est réjoui  et ajoutera que  ce geste démontre l’engagement des plus hautes autorités de notre pays à accompagner le secteur de la micro finance dans l’atteinte de ses objectifs.

Pour  le président de l’APSFD-Mali, les Institutions de micro finance communément appelées Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ont pour mission de contribuer au développement socio-économique des populations à faible revenu en facilitant  leur large accès aux services financiers et contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté et des inégalités.

Ainsi, les Institutions de micro finance contribuent de manière significative à la promotion de l’inclusion financière à travers la facilitation de l’accès des populations les plus démunies surtout en milieu rural aux services financiers de base (épargne, crédit…), a-t-il annoncé.

Le  président  a fait savoir qu’ : « avec plus d’un million de clients/ membres, la microfinance est l’un des plus gros contributeurs à l’Inclusion financière de la population malienne et constitue un outil privilégié pouvant permettre à l’Etat d’atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté par le financement des activités génératrices de revenus et la création d’emplois ».

  1. Adama Camara a signalé que le secteur de la microfinance à travers l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Mali (APSFD-MALI), conscient de son rôle primordial dans la vie économique du Mali a fait son diagnostic afin d’assurer la pérennisation des activités des SFD et de sécuriser les avoirs des épargnants. Pour cela, le secteur prend les dix (10) engagements qui sont entre autres:

1 – Respecter les  lois, les règlements, les textes et les politiques en vigueur dans le secteur, par ses dirigeants et ses employés.

2- Mettre en place des systèmes et moyens nécessaires à la bonne gouvernance en se dotant impérativement:

  • De manuels de procédures administratives, financières et comptables;
  • D’un dispositif de contrôle interne adéquat et efficace;
  • D’un système d’information de gestion approprié et performant pour la gestion, le suivi et le contrôle et d’une manière générale, le pilotage de l’institution;
  • D’une organisation interne formelle consacrant la séparation des responsabilités incompatibles, à savoir les fonctions de décision, d’exécution, de détention des biens physiques et des valeurs monétaires et de contrôle;
  • D’une organisation fondée sur la séparation des responsabilités et tâches des élus de celles des techniciens;
  • D’un plan d’affaires réaliste et partagé par les différentes instances de l’institution servant de cadre de mise en œuvre des activités;
  • D’un engagement des dirigeants et des employés à préserver les biens et les actifs du SFD dont ils ont la garde ou qui sont sous leur contrôle.

3 – S’assurer que toute fonction en son sein et au sein des SFD membres sera exercée avec loyauté, honnêteté et intégrité.

4 – Veiller à travers ses politiques, procédures, produits et services, à  lutter contre le surendettement de ses membres ou clients.

5 – Donner, de manière fidèle et transparente, à ses membres ou clients sur toute l’étendue du territoire, selon leurs besoins, et avant toute conclusion d’une relation d’affaires, toutes les informations requises quant aux caractéristiques des produits et services offerts tout en veillant  à une tarification responsable.

6 – Participer activement, en fonction de ses ressources  disponibles,  à  l’éducation  financière  de  ses  membres  ou clients afin d’amener ces derniers à éviter le surendettement.

7 – Bannir dans ses relations avec les membres ou clients,  la  corruption,  le  rançonnement,  les  abus  de confiance, les harcèlements sexuels, les pressions morales, physiques, financières, l’utilisation de méthodes non conventionnelles de recouvrement.

8 – Diffuser, à l’endroit des institutions sœurs et de l’Association Professionnelle, toute information pouvant permettre de mieux gérer  les  risques  et  préserver  les  intérêts  de  l’ensemble  du secteur.

9 – Offrir des produits et services diversifiés et adaptés aux besoins des acteurs économiques (femmes, hommes, jeunes, adultes, la clientèle rurale, clientèle urbaine, les TPE, les PME-PMI etc…….);

10 – Atteindre les résultats suivants en 2020:

  • Toucher 2 000 000 membres/clients;
  • Injecter plus de deux cent milliards dans l’économie sous forme de financement;
  • Ramener le taux de dégradation du portefeuille à 3%.
  • Couvrir l’ensemble du territoire national ;

Contribuer substantiellement au taux de bancarisation élargi.

Selon le président,  pour la réalisation des engagements ci-dessus cités, le secteur de la microfinance a besoin d’un accompagnement renforcé de l’ensemble de ses partenaires et cela dans les domaines suivants:

  • Le renforcement des capacités des hommes et  femmes en charge de piloter les SFD. Pour cela, un plan sectoriel de renforcement des capacités des ressources humaines est en cours d’exécution. Cependant, fait-il remarquer« nous sommes confrontés à des problèmes financiers pour sa mise en œuvre ».
  • L’accompagnement des SFD à se déployer davantage sur toute l’étendue du territoire national, particulièrement dans les zones rurales afin d’accorder davantage des crédits aux femmes et aux jeunes.
  • L’accompagnement  des SFD dans l’adaptation de leurs produits et services aux besoins des clients.
  • L’accompagnement des SFD dans l’intégration des nouvelles technologies, dans leur stratégie d’offre des produits et services. Cela permettra de toucher plus de clients et à moindre coût.
  • La mise en place de mécanismes de financement innovants, adaptés et moins chers des SFD afin de leur permettre de satisfaire une demande plus importante des populations.
  • Le renforcement des fonds propres des SFD soit par l’apport des membres ou des prêts participatifs de l’Etat et des bailleurs de fonds.
  • L’opérationnalisation du mécanisme durable de financement des SFD avec une participation des partenaires techniques et financiers et de l’Etat.
  • L’élargissement de l’exonération fiscale à l’ensemble des Systèmes Financiers Décentralisés comme c’est le cas déjà dans certains pays voisins.
  • Le respect du droit des SFD à recevoir les salaires et les pensions.
  • Le dédommagement des SFD qui ont été victimes de la rébellion au nord du pays.

Selon Me Baber Gano, il s’agit donc de faire de la microfinance, un précieux outil pour améliorer l’inclusion financière au bénéfice des populations les plus démunies et qui n’ont pas accès au système bancaire classique.Il a laissé entendre que malgré ces performances enregistrées au niveau de la microfinance, le pari de l’inclusion financière est loin d’être gagné au regard des nombreux défis qui restent à relever, notamment :

  • la qualité des ressources humaines ;
  • la faible intégration des nouvelles technologies dans les opérations des SFD ;
  • la diminution du refinancement des SFD ;
  • la faiblesse des systèmes d’information et de gestion ;
  • le déficit du contrôle interne ;
  • la mise en conformité des SFD avec la réglementation.

Le  président Camara a assuré que le secteur de la microfinance est décidé à servir l’ensemble de la population malienne en produits et services de qualité et au moindre coût.

Pour cela, il en  appelle à la famille de la microfinance, aux dirigeants des SFD, aux agents techniques des SFD à œuvrer dans la dynamique actuelle pour continuer à mériter de la confiance de la population malienne.

Bonne semaine !

        Moussa  Sissoko

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