Conformément à l’« Engagement des Premières Dames à Bamako », tenu en marge du Sommet Afrique-France, la Première Dame du Mali, Mme Keita Aminata Maiga a lancé le projet « Engagement de Bamako » sur les pratiques traditionnelles positives pour la promotion de la santé de la reproduction des jeunes et des adolescents. C’était à l’Institut Nationale de Formation des Travailleurs Sociaux (INFTS), le jeudi 25 janvier.
Identifier et questionner nos traditions et cultures afin de trouver certaines réponses, pour valoriser les bonnes pratiques et les mettre au service de nos programmes de la santé de la reproduction aux fins d’un changement de comportement des populations en général et des jeunes en particulier. Voilà d’un trait toute la portée du projet « Engagement de Bamako », lancé le jeudi. C’était lors d’une cérémonie tenue en présence de nombreux membres du Gouvernement, des représentants d’organisations des nations unies dans notre pays et des autorités publiques et locales.
Dans son mot de bienvenue, le Maire de la Commune II du district de Bamako, Cheick Aba Niaré, dira que cette initiative de la Première Dame vise à booster l’élimination des pratiques néfastes faites aux femmes et de certaines maladies. C’est pourquoi il a affirmé que les actions de son autorité communale s’inscriront dans cette logique. Car, il s’agit là, selon lui, d’une question du développement humain tout court.
Le choix porté sur l’INFTS pour abriter cette cérémonie, selon le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Assetou Founé Samaké Migan, honore l’enseignement supérieur mais particulièrement cet établissement. Un établissement dont les sortants seront ceux en contact permanent avec les populations à la base. Cela aussi bien dans le domaine de l’environnement, de la santé que des rapports sociaux. De ces domaines la santé, le soin de s’engager avec un partenaire de faire des enfants constituent un choix fondamental et c’est de cela que ce projet s’oriente. C’est pourquoi, elle a tenu à exhorter les enseignants et étudiants d’en tirer le maximum de profit pour mieux comprendre cette problématique, de tirer tout ce qu’il a comme bénéfice pédagogique et perspectives professionnelles.
Maitriser le développement galopant de la démographie !
Quant au ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Adama Thiémoko Diarra, il rappellera que depuis 2014, le Mali s’est engagé dans un projet d’envergure sous régionale portant sur l’Autonomisation des femmes et de la Dividende Démographique au Sahel, appelé ‘’SWEDD’’. Ce projet, selon le ministre Diarra est une initiative régionale, née de la volonté des présidents de six pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Et notre pays d’après lui, qui comptait près de 19 millions d’habitants en 2017, fait partie des pays d’Afrique Subsaharienne à forte croissance démographique (soit 3,6% en moyenne par an). Cette population est très jeune (avec 53% de moins de 25 ans) et à fort taux de dépendance économique (soit 43,5%). Autrement dit, 43 travailleurs actifs supportent 100 consommateurs. Et on estime qu’au Mali on pourrait éviter plus de 900.000 décès infantiles cumulés d’ici à 2025 rien qu’en augmentant l’utilisation de la contraception. D’ après le ministre, ce projet « Engagement de Bamako » s’inscrit en droite ligne avec les engagements internationaux car il vise à recourir aux pratiques culturelles et traditionnelles comme une des solutions pour faire face au défi de la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes. C’est pourquoi, il a salué la Première Dame pour son engagement, ainsi que les partenaires nationaux et internationaux.
Puiser dans nos valeurs et traditions pour mieux orienter la jeunesse !
Pour sa part, la première Dame, Kéita Aminata Maiga, après avoir rappelé le contexte qui a favorisé la mise en œuvre de ce projet, dira que l’ONG AGIR a bénéficié d’une assistance financière du SWEDD Mali pour sa mise en œuvre. L‘’’Engagement de Bamako’’, selon elle contribuera à promouvoir les pratiques traditionnelles positives pour la promotion de la santé de la reproduction des jeunes et des adolescents. Mettre en valeur leur potentiel pour réduire la population à charge et induire une transformation favorable à la croissance.
Cette frange de la population, selon la présidente de l’ONG AGIR, fait face à de nombreux défis y compris ceux en santé de la reproduction caractérisée par une entrée dans la vie féconde très tôt, le mariage précoce, les difficultés d’accès aux services de santé et des méthodes efficaces de la planification familiale. D’où une situation de forte fécondité, de niveau élevé de mortalité maternelle et néo-natale, de maladies sexuellement transmissibles y compris le VIH et une forte déscolarisation des adolescents et des jeunes. « C’est fort de cette situation que les Premières Dames d’Afrique assistées des membres du Gouvernement du Mali, des représentants des partenaires au développement, de la société civile et des invités spéciaux ont abouti à un large consensus et ont entrepris de mobiliser et d’enclencher un mouvement fort à travers « Engagement de Bamako » a-t-elle déclaré.
Et c’est dans ce sillage, qu’au Mali , il nous parait donc important d’identifier, questionner nos traditions et cultures afin de trouver certaines réponses, valoriser les bonnes pratiques et les mettre au service de nos programmes de la santé de la reproduction aux fins d’un changement de comportement des populations en général et des jeunes en particulier ». Et la cérémonie s’est terminée par la remise d’un chèque géant de 52 294 300 FCFA à quinze chercheurs du domaine universitaire et instituts de recherche, qui vont mener des recherches dont les résultats seront mis à profit pour amorcer le changement de tant souhaité de la jeunesse du pays.
Par Safiatou Coulibal