Dans le cadre de son projet “SOS Enfants Talibés“, l’Association Alegria a organisé le samedi dernier, un diner gala de levée de fonds en faveur des enfants talibés. La soirée avait pour objectif de réunir le maximum d’argent en faveur des “enfant de la rue “, tout en expliquant aux populations les risques qu’encourent ses gosses si rien n’est fait.
La cérémonie, qui a été relative à la problématique des enfants talibés, a eu lieu dans un hôtel de la pace, en présence du parrain, Youba Ba et la présidente de l’association, Mme Adama Samaké.
La soirée a été saisie par les acteurs pour lancer un vibrant appel à l’ensemble des bonnes volontés, des partenaires techniques et financiers et des organisations de la société civile pour une véritable croisée en faveur des talibés.
En effet, le talibé est l’apprenant qui fréquente l’école coranique. Et les écoles coraniques donnent aux talibés une éducation religieuse fondée sur les principes de l’islam et cultivent en eux la foi et la citoyenneté. Mais, aujourd’hui, face à un monde de plus en plus monétarisé, les écoles coraniques semblent s’écarter de cet objectif au point de susciter une inquiétude légitime et un réel malaise social dans certains milieux. L’intrusion de pratiques mercantiles et lucratives de certains maitres coraniques a dénaturé l’essence même des écoles et foyers coraniques en utilisant les enfants talibés comme un fonds de commerce.
Cette situation d’errance expose les enfants à des maux comme les travaux pénibles, la violence le trafic, la drogue, la délinquance, les maladies et le terrorisme.
Tel est le souci qui a conduit l’association Alegria d’initier ce programme de collecte de fonds pour venir à bout de ce fléau.
Dans son intervention, le parrain de la soirée a évoqué les multiples difficultés auxquelles les écoles coraniques sont confrontées, notamment la non existence de structures d’encadrement et de suivi, la non prise en charge des talibés et le manque de toute perspective d’insertion socioprofessionnelle qui, selon lui, constituent de sérieux défis à relever à la fois pour les acteurs, les apprenants et les pouvoirs publics. Il dira que la mendicité des enfants est une violation des dispositions de la convention relative aux droits de l’enfant auquel le Mali a souscrit.
“Nous avons organisé ce dîner gala pour collecter des fonds qui servira à financier la scolarisation et l’insertion professionnelle des enfants talibés afin qu’ils puissent vivre de leur formation sans quémander”, a expliqué la présidente de l’association, Mme Samaké.
Après cette collecte de fonds, explique-t-elle, l’association fera une identification dans la ville de Bamako et approchera les parents ou parrains de ces talibés pour les sensibiliser sur l’importance de l’éducation et l’insertion professionnelle de ces enfants au but d’avoir leur accord.
La première phase du programme, annonce-t-elle, va concerner 50 enfants talibés qui seront suivis pour faire d’eux un exemple dans la société. Et les enfants qui n’ont pas l’âge d’aller dans les centres de formation seront insérés dans les structures scolaires normales, a expliqué la présidente.
A souligner que l’association va programmer également l’insertion de 1000 enfants ou plus.
Ibrahima Ndiaye