La Coalition nationale de la société civile pour la paix et la lutte contre la prolifération des armes légères (Conascipal) organise, depuis hier au centre Aoua Kéïta, un atelier portant sur le ” Rôle des acteurs de la société civile dans la construction et la consolidation de la paix en prélude au processus inclusif de concertation, de négociation, de médiation et de réconciliation “. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, en présence des représentants de la Minusma/PNUD et du Programme Gouvernance partagée de la sécurité et de la paix (PGPSP).
‘est une lapalissade de dire que cet atelier vient à point nommé dans la mesure où dans moins d’une semaine, les acteurs de la société civile malienne se retrouveront côte-à-côte avec les représentants du gouvernement et des groupes armés dans la capitale algérienne pour entamer des négociations dans le cadre du processus de paix.
Cette rencontre, qui regroupe une soixantaine de participants venus du district de Bamako et des régions, a pour objectifs, entre autres, de ” susciter la réflexion autour de la problématique de sortie de crise à travers une approche inclusive des acteurs de la société civile ” et ” d’amener les acteurs de la société civile à mieux s’imprégner de tous les paramètres du contexte actuel et de formuler des propositions concrètes de sortie de crise “.
Dans son intervention à l’ouverture des travaux, la directrice exécutive de la Conascipal, Dr Mariam Djibrilla Maïga a tenu tout d’abord à rappeler que ” le Mali a connu dans son histoire quatre générations de rébellion “. Avant d’ajouter que ” celle que nous vivons présentement a la particularité d’avoir abouti à l’occupation de toutes les régions du Nord et de véhiculer des revendications irrédentistes, le terrorisme et le crime organisé “. D’après elle, cette situation ” qui s’est doublée d’une crise institutionnelle sans précédent a failli compromettre l’existence même de notre Etat, la cohésion et l’unité nationale “.
Pour la directrice exécutive, il ” est impératif de procéder d’abord à une prise de conscience des défis et des enjeux, de la pluralité des menaces et des acteurs et des conséquences du conflit sur la vie des populations et sur les activités de développement “.
Aussi, a-t-elle ajouté ” il appartient maintenant aux Maliens de faire preuve d’un esprit de responsabilité face aux défis de l’heure et de démontrer leurs capacités de résolution de la crise “.
Le directeur du PGPSP, Yacouba Diallo, a rappelé que l’objectif global de sa structure est de contribuer à la création d’un climat de sécurité, de paix et de stabilité favorisant la lutte contre la pauvreté, pour promouvoir un développement humain durable. Ce qui est, d’après lui, en phase avec les objectifs spécifiques de cet atelier.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed a souligné que ” nul n’a le droit de faire échouer le processus de paix en cours “. Avant de souligner qu’il ” n’y aura ni un perdant ni un gagnant “. C’est tout le Mali qui va gagner en recouvrant son intégrité, son unité dans sa diversité, a-t-il souligné.
Plusieurs communications sont inscrites au programme du présent atelier parmi lesquelles ” Forces et faiblesses des accords de paix signés avec la rébellion du Nord ” ; ” les résolutions 2100 et 2164 ; de l’accord préliminaire de Ouagadougou à la feuille de route des négociations : les problématiques du parcours “. Comme on le voit, les débats autour de ces questions d’actualité promettent d’être très enrichissants au vu des composantes de la société civile qui participent audit atelier devant s’étendre sur trois jours.
Mamadou FOFANA