a première intervenante, Mme Néné Konaté, a rappelé que le rapport marque un effort crucial pour la paix et que cet Autoportrait n’est pas une collection d’œuvres d’art mais un guide pour tous les Maliens. Selon elle, l’IMRAP a su créer un dialogue entre 4 700 Maliens pour que “ nous pussions tous prendre part à la réconciliation “.
Elle a ensuite présenté, lors d’une projection, une table des matières sur laquelle étaient identifiés les obstacles pour la paix tels que l’effritement des valeurs sociétales, les limitations dans l’accès à l’emploi pour les jeunes, les défaillances dans la gouvernance des affaires publiques, l’insécurité chronique (la crise de confiance entre les populations et leur système de sécurité et les phénomènes de miliciarisation).
” Le chemin est long et parsemé d’embûches mais pas impossible. Il faut écouter l’autre et trouver ensemble un terrain d’entente ” a-t-elle conclu.
A sa suite, Jery Mc Can a indiqué que la paix commence au sein des sociétés. Le rapport démontre la compréhension que les Maliens ont de la situation et il y a une volonté de leur part d’obtenir la paix et la réconciliation. Le terme Autoportrait, a-t-il dit, a été choisi parce que tous les Maliens devraient se retrouver dans le rapport. Ils sont prêts à s’asseoir autour d’une table pour trouver des solutions contre la crise.
Le Chargé d’ Affaires de l’UE exprimera son espoir que le projet d’accord sur la paix paraphé à Alger conviendra à tous les acteurs. Avant d’assurer que l’UE y veillerait. Il a aussi préconisé de revoir les questions relatives au dialogue politique qui sont autant de défis qui touchent les Maliens et une étape importante de l’Autoportrait du Mali. Selon lui, la méthodologie de l’IMRAP peut nous mener au changement. Certes la réconciliation se fera par un accord global et définitif mais aussi avec la participation de la communauté malienne. Et cela dans l’intérêt de l’Europe et du Mali, a-t-il martelé.
Pour sa part, Madame Winnie Estrup a salué l’initiative de l’Autoportrait pour la paix et l’a encouragée. Selon elle, il est important pour le Danemark que la situation actuelle du Mali soit réglée pour créer une stabilité, une paix durable et un Etat qui respecte les droits de l’homme. Elle a aussi salué la méthodologie et le grand travail réalisé par l’IMRAP et demandé une plus grande implication des femmes maliennes pour une paix durable.
Quant au président du Conseil d’Administration de l’IMRAP, il a rappelé à l’entame de son allocution l’objectif de son organisme qui est de contribuer au vouloir vivre ensemble et à l’enrichissement du dialogue inclusif comme mécanisme dédié à la paix et afin de trouver ensemble les solutions adaptées à la crise. Le processus de l’IMRAP est une initiative prise par des Maliens, avec pour outil le renforcement du dialogue pour l’instauration d’une paix durable. C’est pourquoi, pour ne pas décevoir les attentes, l’IMRAP et Interpeace ainsi que les partenaires engagés ont décidé de poursuivre cette action noble qui est à saluer.
Pour terminer, la parole a été donnée au représentant du ministre de la Réconciliation nationale. Ce dernier, après avoir justifié l’absence du ministre à cause de son agenda très chargé a tenu, au nom de ce dernier, à féliciter l’IMRAP et Interpeace pour l’ensemble des efforts et moyens qui ont été mobilisés pour la consolidation de la paix au Mali et surtout pour les conclusions qui ont été amenées par leur rapport.
Et d’ajouter qu’un tel processus n’est pas fortuit. Il exige une confiance de la part de ceux qui sont interviewés ou approchés à cet effet. Ainsi, dira-t-il, ” nous n’avons d’autre choix que de voir ensemble le présent et l’avenir de notre pays. La qualité du débat local, régional et national nous a permis de dégager les priorités “.
Il a ajouté aussi prendre note de l’engagement de la population à vouloir aller de l’avant et s’investir dans l’identification des problèmes demeurants mais aussi dans la recherche de solutions adaptées.
Il est à noter que ce rapport fut accompagné d’un film documentaire illustrant ces mêmes problématiques à travers les propos captés durant les séances de dialogue au sein des focus groupes et des entretiens individuels réalisés. Propos d’experts, de personnalités maliennes, mais surtout de citoyens issus de toutes les couches sociales et de toutes les régions sur les principaux obstacles à une paix durable au Mali.
L’Autoportrait du Mali, le rapport et le film sont le produit d’un processus de recherche participative qui a mis les Maliens au cœur des discussions sur les obstacles à la paix de sorte qu’ils puissent, eux-mêmes, faire un diagnostic des défis qui, de leur point de vue, sont à l’origine des conflits et qui freinent la consolidation de la paix entre citoyens et entre citoyens de l’Etat.
Cette lecture commune de la situation a été développée tout au long de la recherche de même que lors d’une Conférence Nationale tenue les 27, 28 et 29 janvier dernier afin d’assurer que les Maliens s’accordent sur l’analyse faite des résultats de la recherche et y apportent les ajustements nécessaires.
Pour l’historique, sachez que L’IMRAP est une association créée sous le récépissé N°0590/*G-DB du 21 Mai 2014 par des Maliens engagés dans la réflexion pour la consolidation de la paix. L’Institut comprend deux organes dirigeants : le Conseil d’Administration et la Direction exécutive chargée de la mise en œuvre du programme intitulé ” Agenda pour la paix ” sur toute l’étendue du territoire. Interpeace, en ce qui la concerne, est une organisation internationale indépendante au service de la consolidation de la paix et reconnue mondialement pour son approche éprouvée visant à aider les sociétés à construire une paix durable.
Elle a été créée par les Nations Unies en 1994 en vue de développer des voies innovantes de résolution de conflits et reste encore aujourd’hui un partenaire stratégique de l’ONU. Son conseil d’Administration est présidé par l’ancien président du Ghana, John A. Kufuor. Présente dans la région depuis 2007, Interpeace a établi son bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest à Abidjan en 2013, afin de renforcer les processus locaux de consolidation de la paix en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau, au Libéria et au Mali.